En Valais, les élections fédérales ont commencé avec une action politique étonnante. Socialistes, Verts et organisations écologistes lancent un référendum contre… le décret visant à réaliser des parcs photovoltaïques en montagne. Vous avez bien lu.
Les mêmes qui ont joué les professeurs pendant des années, expliquant que le solaire pourrait nous libérer du feu nucléaire, se battent désormais contre le premier vrai projet d’envergure en matière photovoltaïque en Suisse.
Face à tant d’incohérences, laissez-moi enfoncer le clou en faveur de ces parcs de montagne.
1. Ce décret met en œuvre ce qu’a voulu le Parlement fédéral, y-compris la gauche. Le PS qui nous serine la nécessité de respecter le droit fédéral – à raison – se plaint ici que nous n’ayons pas adopté des règles d’applications cantonales illicites.
2. La Suisse manque de courant électrique en hiver. Nous importons à cette période de l’année plusieurs TWh de France, d’Italie et d’Allemagne, parfois d’énergies fossiles. En hiver 2021/2022, nous avons importé 7.8 TWh. En été, la Suisse exporte déjà de l’électricité.
3. Contrairement aux installations photovoltaïques en plaine, les installations de montagne permettent de produire de l’électricité efficacement en hiver. C’est tout leur intérêt. Comparer la puissance électrique des unes et des autres n’a strictement aucun sens.
4. Personne ne s’oppose aux installations sur le patrimoine bâti existant, au contraire. Elles sont soutenues par un allègement réglementaire depuis 2014, d’importantes subventions fédérales et une reprise du courant à tarif préférentiel. Avec la loi fédérale adoptée en septembre, les nouveaux bâtiments de plus de 300m2 devront obligatoirement compter une installation solaire. Malgré tout, ce photovoltaïque-là ne résout pas notre problème d’approvisionnement en hiver.
5. Les projets sont limités dans leur production théorique totale à 2 TWh. Il y a donc une limite à l’extension spatiale des installations, il n’est pas question de couvrir les Alpes mais d’occuper un ou deux sites.
6. Ces projets sont provisoires. La loi exige qu’ils soient entièrement démontés à l’issue de leur durée de vie. Or, la durée de vie d’un panneau solaire n’est que de vingt à trente ans. C’est donc un impact sur le paysage qui doit permettre la transition énergétique et qui n’a pas vocation à impacter définitivement l’environnement.
En résumé, nous avons le choix aujourd’hui entre importer du courant sale, sans garantie, nous exposer au black-out en hiver ou accepter de réaliser des infrastructures solaires provisoires en montagne.
Prétendre que l’on peut avoir le beurre et l’argent du beurre est irresponsable et démagogique. Les référendaires jouent avec le feu, à défaut de l’avoir inventé.