Caramba, encore raté. Après les importations parallèles de médicaments. Après les devis médicaux. Après les rabais négociés. Après le remboursement de prestations à l’étranger. Une fois de plus et c’est lassant, une mesure dans le domaine de la santé sombre. Les Chambres ont enterré cette semaine l’idée de soumettre les analyses de laboratoire à une vraie concurrence sur les prix. Le même genre de concurrence qui sévit pour le marché des patates ou du dentifrice. Après un oui de principe du National, un non ferme des États, la Chambre du peuple s’est ratatinée, comme à son habitude.
Bien sûr, les excuses n’ont pas manqué pour justifier des prix injustifiables. L’administration est truffée de ces personnes qui ont l’art de démontrer l’inexistence d’un problème par sa prétendue complexité à le résoudre.
Le scandale était pourtant devenu particulièrement criant pendant la pandémie. Les mêmes prestations coûtaient cinq fois plus cher selon que l’Etat ou le citoyen les payait. Preuve s’il en fallait que la concurrence reste le meilleur remède contre les prix artificiellement gonflés.
Promesses de miracles
Mais là où les lobbyistes passent, les réclamations trépassent. En mars, je demandais au Conseil fédéral de s’inquiéter des rétrocessions versées par les labos aux médecins. La réponse, limpide: circulez, le problème n’existe pas. Ou plus. Quelques jours plus tard, on estime un bout de concurrence entre laboratoires insurmontable. Demain, on soutiendra qu’il est légitime qu’un médecin prescrive ses propres analyses.
Depuis des années, la Confédération, les assureurs et les fournisseurs de prestations nous promettent que les miracles viendront des futures négociations tarifaires. Tardoc, forfaits, etc. Mais personne n’accepte vraiment de voir ses marges rognées. De l’infirmière au directeur d’hôpital, chacun exige que son salaire augmente. Les laboratoires d’analyes ou pharmaceutiques, tout le monde veut gonfler ses bénéfices. Et, en catimini, on fait mine d’oublier qui paie l’addition.
10%. C’est l’augmentation des primes qui nous pend au nez pour cet automne. Et j’ai beau le répéter comme un perroquet, on ne fait rien pour corriger le tir. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui poussent des cris d’orfraie à l’idée d’une assurance low cost. Pas sûr que l’avis soit toujours le même lors de l’annonce des primes 2024 en septembre…