Le directeur des arts et métiers, Hans-Ulrich Bigler, est content. «Je sors confiant de ma rencontre avec le ministre de l’économie Guy Parmelin. Il a fait preuve de compréhension pour notre situation et nous a écoutés» se réjouit le soixantenaire. Lundi, il a rencontré le Conseil fédéral, car les prix élevés de l’électricité et du gaz menacent de plus en plus l’existence de nombreuses entreprises.
Lors de cette rencontre, les participants se sont mis d’accord sur la procédure suivante: «Avec d’autres associations économiques faîtières, nous discuterons la semaine prochaine, lors d’une table ronde, des mesures que la Confédération entend prendre pour soutenir l’économie à cause des prix élevés de l’énergie», a annoncé Hans-Ulrich Bigler.
Discussions avec les associations
Malgré les réjouissances de ces réunions, peu de choses concrètes devraient être discutées lors des premières rencontres. Le Département de l’économie (DEFR) de Guy Parmelin informe qu’un groupe de travail observe actuellement les effets des prix élevés de l’énergie, mais aussi du renchérissement persistant sur les particuliers et les entreprises. Au lieu de mesures de soutien concrètes, la tâche de ce groupe de travail devrait être au centre des rencontres avec les associations dans une première phase. En outre, d’éventuelles mesures de contingentement seraient à l’ordre du jour.
Hans-Ulrich Bigler, de son côté, espère que les entreprises qui ont pu acheter leur électricité à bas prix sur le marché libre ces dernières années, mais qui souffrent aujourd’hui des prix élevés, puissent à nouveau acheter de l’électricité dans le cadre de l’approvisionnement de base, tout comme les ménages. Comme le rapporte la «NZZ am Sonntag», le Parlement est étonnamment favorable à cette idée.
Les particuliers sont concernés
Sauf que… tout cela ne devrait pas aller aussi vite qu’espéré. Ce n’est pas la première fois que le Conseil de stabilité financière (CSF) de Parmelin, au sein duquel le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) joue un rôle central, prend son temps. Même pendant la pandémie de Covid-19, le Seco s’est fait remarquer par sa réticence à soutenir les entreprises.
On peut toutefois s’attendre à du concret dès mercredi. Le Conseil fédéral devrait alors mettre en consultation le projet d’ordonnance de Guy Parmelin pour le cas où une pénurie de gaz se produirait bel et bien.
Les ménages privés devront sans doute également faire des économies en cas de disette, étant responsables de 40% de la consommation de gaz. Il n’est toutefois pas question de couper temporairement le gaz pour les particuliers, mais de fixer des seuils maximums de températures pour l’eau chaude et l’air ambiant.
Réserves d’électricité et de gaz
La campagne d’économie d’énergie doit également être présentée mercredi. Comme le souligne le Département de l’environnement et de l’énergie (DETEC) de Simonetta Sommaruga, l’objectif premier du gouvernement national reste de faire en sorte qu’il n’y ait pas de pénurie d’électricité ou de gaz.
Pour ce faire, le gouvernement mise sur des réserves énergétiques supplémentaires. «Comme première garantie, le Conseil fédéral a décidé de constituer une réserve de force hydraulique qui permettra à la Suisse de mieux surmonter la période critique de la fin de l’hiver en matière d’électricité», précise la porte-parole du DETEC Annetta Bundi. Comme deuxième garantie, la Confédération est en train de mettre en place des centrales de réserve fonctionnant au pétrole et pouvant également être utilisées de manière ciblée à la fin de l’hiver.
D’après les informations que Blick a pu se procurer, le Conseil fédéral est sur le point de conclure un accord par lequel la Suisse s’assure plus de 300 mégawatts supplémentaires d’électricité nationale. Cela correspond à 80% de ce que produisait la centrale nucléaire de Mühleberg, déconnectée du réseau en 2019. Le DETEC assure encore étudier la possibilité de groupes électrogènes de secours, qui serviront de centrales de réserve.
Utiliser davantage d’eau
Le DETEC confirme également une information de la «Schweiz am Wochenende» concernant l’approvisionnement en électricité pour l’hiver prochain. Une mesure complémentaire pour l’assurer est prévue: «Les centrales hydroélectriques devraient être autorisées à utiliser davantage d’eau pour la production d’électricité cet hiver», détaille Annetta Bundi.
Il ne s’agit toutefois que des centrales hydroélectriques qui ont été assainies. D’après le média alémanique, la ministre de l’énergie a déclaré à des politiciens du secteur de l’énergie que cette mesure permettrait de produire au total 150 gigawattheures d’électricité hydraulique de plus pendant le semestre d’hiver.
«Objectif gaz atteint»
Il y a plusieurs mois, le Conseil fédéral avait déjà chargé le secteur gazier d’acquérir du gaz supplémentaire pour l’hiver prochain, en complément des livraisons ordinaires de gaz. «Entre-temps, le secteur a déjà atteint cet objectif», assure la porte-parole du DETEC.
Pour éviter autant que possible une pénurie de gaz, le gouvernement national a en outre décidé d’adhérer volontairement à l’objectif d’économie de gaz de 15% de la consommation moyenne durant le semestre d’hiver.