Mars 2020. La pandémie de Covid-19 déferle sur l’Europe. De nombreux pays décrètent un confinement, dont la Belgique. Dans ce retrait quasi «monacal», Frédéric Clette, physicien solaire à l’Observatoire Royal de Belgique, est contacté par la maison d’édition suisse Favre pour écrire un livre sur le Soleil. Une aubaine pour ce passionné de notre astre depuis son adolescence. Ce dernier avait toujours rêvé d’avoir un moment pour proposer une synthèse de ses cours, dispensés à l’Université de Liège.
«Le Soleil et nous» est un livre singulier, car peu de synthèses francophones existent sur notre étoile. L'ambition de l’ouvrage de Frédéric Clette est simple: faire découvrir au grand public les mécanismes de l’activité du Soleil, montrer comment notre étoile a influencé l'humanité et les civilisations par le passé et mettre en avant ses effets sur notre société actuelle.
Blick: Monsieur Clette, je ne vous apprends rien en vous parlant des crises que l’humanité traverse actuellement: entre la guerre en Ukraine, les risques de nouvelles pandémies et le réchauffement climatique, l’humanité est aux prises avec des problèmes très «terrestres». À côté, le Soleil semble bien loin de nos préoccupations…
Frédéric Clette: Il peut sembler loin physiquement, mais son influence sur nous est omniprésente! Il nous réchauffe, nous illumine, nous nourrit, rythme nos journées et nos saisons selon les mouvements de la Terre… À vrai dire, nous n’avons jamais, dans l’histoire de l’humanité, été autant connectés et concernés par l’activité du Soleil.
C’est-à-dire?
Ces dernières décennies, l’humanité a généralisé l’utilisation et le recours à différentes technologies extrêmement sensibles à l’activité de notre étoile. Internet, le GPS, les smartphones, mais aussi les systèmes de transport, de signalisation et de navigation… Tous ces dispositifs sont directement influencés par le Soleil.
De quelle manière?
Ces appareils fonctionnent grâce à de l’électricité et aux transmissions par ondes radio. Cela les rend très sensibles aux variations de l’activité du Soleil et aux éruptions solaires, dont certaines peuvent produire également des tempêtes géomagnétiques. Tout cela peut perturber le fonctionnement des appareils et provoquer des pannes de courant. C’est une vulnérabilité nouvelle, beaucoup plus généralisée qu’auparavant, dont on n’a pas encore suffisamment pris conscience.
Né il y a 4,5 milliards d’années, notre Soleil est loin d’être uniquement une boule chaude statique placée au centre du système solaire. Composé principalement de deux éléments très instables et légers, l’hydrogène et l’hélium, notre astre et sa matière sont toujours en mouvement à cause de leur température extrêmement élevée (de plusieurs milliers à millions de degrés Celsius).
À cause de cette chaleur, qui atteint quinze millions de degrés au centre de notre étoile, la matière n’existe que sous forme de gaz. Les réactions de fusion nucléaire qui ont lieu au cœur du Soleil transforment les atomes d’hydrogène en hélium, ce qui produit une importante quantité d’énergie et de lumière.
Comme la Terre, le Soleil a plusieurs couches, dont la surface est la photosphère. Il a également une atmosphère: la couronne solaire qui connaît une expansion permanente. Cet épanchement de la couronne s’appelle le «vent solaire» et ce dernier baigne tout notre système solaire. Notre étoile tourne aussi sur elle-même, mais pas de façon uniforme comme la Terre! Sa rotation est plus rapide à l’équateur, avec une période de 24 jours, alors qu’aux pôles, sa rotation est plus lente et met 35 jours à s’accomplir.
D’autres manifestations de l’activité de notre étoile sont des tâches mouvantes à sa surface et les impressionnantes éruptions solaires. Les premières correspondent à des zones plus froides et plus sombres de notre étoile, et où le champ magnétique du Soleil est plus concentré (1000 fois plus que celui de la Terre!) Certaines tâches peuvent atteindre les 50’000 km de diamètre, de quoi englober cinq à dix fois la Terre. Quant aux éruptions solaires, elles provoquent l’éjection de matière depuis le Soleil et résultent de la rupture des champs magnétiques comme lorsque deux bouts d’une barre aimantée se repoussent.
Enfin, on trouve également dans le Soleil, en bien plus faible quantité, tous les autres atomes qui constituent la matière de la Terre et du reste de l’univers. C’est d’ailleurs à partir de la matière des autres étoiles mortes de notre galaxie que notre Soleil, les planètes et tous les éléments qui la composent se sont formés. D’une certaine manière, tous les êtres vivants sont également constitués de poussières d’étoile.
Né il y a 4,5 milliards d’années, notre Soleil est loin d’être uniquement une boule chaude statique placée au centre du système solaire. Composé principalement de deux éléments très instables et légers, l’hydrogène et l’hélium, notre astre et sa matière sont toujours en mouvement à cause de leur température extrêmement élevée (de plusieurs milliers à millions de degrés Celsius).
À cause de cette chaleur, qui atteint quinze millions de degrés au centre de notre étoile, la matière n’existe que sous forme de gaz. Les réactions de fusion nucléaire qui ont lieu au cœur du Soleil transforment les atomes d’hydrogène en hélium, ce qui produit une importante quantité d’énergie et de lumière.
Comme la Terre, le Soleil a plusieurs couches, dont la surface est la photosphère. Il a également une atmosphère: la couronne solaire qui connaît une expansion permanente. Cet épanchement de la couronne s’appelle le «vent solaire» et ce dernier baigne tout notre système solaire. Notre étoile tourne aussi sur elle-même, mais pas de façon uniforme comme la Terre! Sa rotation est plus rapide à l’équateur, avec une période de 24 jours, alors qu’aux pôles, sa rotation est plus lente et met 35 jours à s’accomplir.
D’autres manifestations de l’activité de notre étoile sont des tâches mouvantes à sa surface et les impressionnantes éruptions solaires. Les premières correspondent à des zones plus froides et plus sombres de notre étoile, et où le champ magnétique du Soleil est plus concentré (1000 fois plus que celui de la Terre!) Certaines tâches peuvent atteindre les 50’000 km de diamètre, de quoi englober cinq à dix fois la Terre. Quant aux éruptions solaires, elles provoquent l’éjection de matière depuis le Soleil et résultent de la rupture des champs magnétiques comme lorsque deux bouts d’une barre aimantée se repoussent.
Enfin, on trouve également dans le Soleil, en bien plus faible quantité, tous les autres atomes qui constituent la matière de la Terre et du reste de l’univers. C’est d’ailleurs à partir de la matière des autres étoiles mortes de notre galaxie que notre Soleil, les planètes et tous les éléments qui la composent se sont formés. D’une certaine manière, tous les êtres vivants sont également constitués de poussières d’étoile.
Pourquoi n’en avons-nous pas pris conscience, à votre avis? En quoi est-ce important que Monsieur et Madame Tout-le-monde s’intéressent également à ce sujet?
Tout d’abord parce que cette influence est récente dans l’histoire de l’humanité. Elle date du moment où nous avons commencé à utiliser des appareils sensibles et qui fonctionnent grâce aux ondes électromagnétiques. Ce sont d’ailleurs les militaires qui ont compris les premiers ces effets du Soleil sur ces dispositifs, car ce sont les premiers qui ont utilisé des appareils sensibles aux perturbations du champ magnétique de la Terre, comme les radars. L’utilisation d’Internet, du GPS et du smartphone par la population civile est somme toute très récente. Je pense que savoir que le Soleil n’est pas qu’une boule statique, mais qu’il s’y passe des choses à sa surface et dans son cœur, est déjà une découverte pour beaucoup de gens. Tout comme le fait de comprendre que l’humanité est soumise à l’activité du Soleil et à ses variations. Une fois que l’on sait ça, cela peut changer notre attitude vis-à-vis des appareils que l’on utilise et qui peuvent mal fonctionner ou même devenir inopérants à cause de l’activité du Soleil. Cette connaissance nous laisse moins démunis face à ces possibles aléas.
Pensez-vous que cette méconnaissance vient aussi du fait que le Soleil a mauvaise presse? On parle de plus en plus des risques et des conséquences que les éruptions solaires pourraient avoir sur nos vies. Vous expliquez qu’un tel phénomène peut produire une énergie des milliers voire des millions de fois supérieure à celle d’une bombe atomique. Notre étoile serait-elle une menace plus qu’autre chose?
Loin de là! Dans l’immense majorité des cas, la part d’énergie expulsée par le Soleil qui parvient jusqu’à la Terre lors d’une éruption solaire est bien plus faible car les particules se dispersent dans l’espace et sur la distance qui les sépare de notre planète. C’est pourquoi le Soleil a toujours été une source inoffensive de bienfaits pour la vie sur Terre. Mais depuis peu, pour nos sociétés contemporaines, une super éruption solaire pourrait produire un black-out à l’échelle de continents entiers: les systèmes de communication, de signalisation, de navigation, l’éclairage public, les transports… Tout serait hors-service! Vu notre dépendance à tous ces appareils et systèmes électriques, ce sont les conséquences de cette coupure de longue durée qui pourraient être dévastatrices pour notre société. Un événement d’une telle ampleur reste toutefois rare, on parle d’une échelle de plusieurs siècles, ce qui veut dire que notre monde technologique n’y a encore jamais été confronté. Malgré ce risque, le message de mon livre reste avant tout que le Soleil est notre premier bienfaiteur. Ce sont des choix de l’humanité très récents qui ont transformé notre étoile en potentiel danger. Ce n’est pas lui qui a changé, c’est nous.
Vous dites que le Soleil n’a pas changé, pourtant notre étoile connaît des variations d’activité sur des périodes d’environ onze ans: c’est le fameux cycle solaire. A-t-il une influence sur nous?
Ce cycle a surtout une influence sur ce qu’on appelle maintenant la météorologie spatiale, très importante pour les ingénieurs et les astronautes. Quant à l’influence de ce cycle sur notre météorologie terrestre, des indices historiques font état de chutes de températures sur Terre lors de grands minima du cycle solaire, des périodes durant lesquelles le cycle solaire s’arrête et l’activité solaire reste très basse durant des décennies. Dès lors, certains pourraient être tentés de croire que c’est l’activité du Soleil qui pourrait causer le réchauffement actuel du climat. Or au cours des sept dernières décennies, notre étoile a plutôt connu une diminution progressive de l’intensité de son cycle d’activité, ce qui exclut qu’elle soit responsable du réchauffement de notre planète. Si l’on tenait compte uniquement de l’activité du Soleil, il devrait en réalité faire actuellement plus frais! Les études scientifiques menées sur le sujet sont sans équivoque: ce sont les activités humaines et le recours aux combustibles fossiles pour produire notre énergie qui causent ce dérèglement du climat. C’est là que réside, pour nous, la menace principale, plus encore que dans les conséquences d’une possible super éruption solaire, aussi ravageuse qu’elle puisse être.
La météorologie spatiale est particulièrement importante pour les astronautes, les ingénieurs et les scientifiques car elle impacte directement les satellites et les appareils en orbite autour de la Terre, mais aussi les appareils de communications par ondes radio.
Cette météorologie sert à surveiller et à relever toutes les manifestations du Soleil qui ont des retombées sur les appareils en activité dans l’espace, particulièrement les éruptions et éjections solaires, ainsi que les tempêtes géomagnétiques qui peuvent en découler. Le but étant de pouvoir anticiper au mieux la survenue et les impacts de ces manifestations.
L’impact des éruptions solaires se fait en trois temps:
- Un pic de lumière ultraviolette se produit, affectant directement le fonctionnement des appareils de communications par ondes radio;
- Après dix minutes, des particules accélérées bombardent les satellites et l’atmosphère terrestre, mais surtout réchauffant et dilatant les hautes couches de l’atmosphère terrestre, ce qui a pour effet de perturber les trajectoires des satellites en orbite basse;
- Après quatre jours, la masse de matière éjectée par le Soleil lors de l’éruption atteint notre planète et perturbe son champ magnétique.
Malgré le fait que des particules bombardent notre planète, l’atmosphère nous protège et elles ne représentent pas un danger si l’on se trouve sur la surface de la Terre. En revanche le taux de particules peut être mortel lors de grosses éruptions solaires si on n’est pas protégé par l’atmosphère terrestre (comme c’est le cas pour les astronautes, notamment pour ceux qui pourraient repartir pour la Lune). Ces événements sont donc un facteur de risque important pour les missions spatiales, ce qui rend la météorologie spatiale d’autant plus importante dans ce domaine.
Les manifestations du Soleil (éruptions et éjection de matière) dépendent de la variation du cycle solaire, qui dure environ onze ans. Lorsque le cycle solaire descend à son minimum, les éruptions solaires et les taches disparaissent presque totalement alors que pendant le maximum d’activité du cycle il peut y avoir jusqu’à cinq à dix fortes éruptions solaires par jour. Malgré ce cycle de variation, l’activité solaire ne s’arrête jamais totalement.
La météorologie spatiale est particulièrement importante pour les astronautes, les ingénieurs et les scientifiques car elle impacte directement les satellites et les appareils en orbite autour de la Terre, mais aussi les appareils de communications par ondes radio.
Cette météorologie sert à surveiller et à relever toutes les manifestations du Soleil qui ont des retombées sur les appareils en activité dans l’espace, particulièrement les éruptions et éjections solaires, ainsi que les tempêtes géomagnétiques qui peuvent en découler. Le but étant de pouvoir anticiper au mieux la survenue et les impacts de ces manifestations.
L’impact des éruptions solaires se fait en trois temps:
- Un pic de lumière ultraviolette se produit, affectant directement le fonctionnement des appareils de communications par ondes radio;
- Après dix minutes, des particules accélérées bombardent les satellites et l’atmosphère terrestre, mais surtout réchauffant et dilatant les hautes couches de l’atmosphère terrestre, ce qui a pour effet de perturber les trajectoires des satellites en orbite basse;
- Après quatre jours, la masse de matière éjectée par le Soleil lors de l’éruption atteint notre planète et perturbe son champ magnétique.
Malgré le fait que des particules bombardent notre planète, l’atmosphère nous protège et elles ne représentent pas un danger si l’on se trouve sur la surface de la Terre. En revanche le taux de particules peut être mortel lors de grosses éruptions solaires si on n’est pas protégé par l’atmosphère terrestre (comme c’est le cas pour les astronautes, notamment pour ceux qui pourraient repartir pour la Lune). Ces événements sont donc un facteur de risque important pour les missions spatiales, ce qui rend la météorologie spatiale d’autant plus importante dans ce domaine.
Les manifestations du Soleil (éruptions et éjection de matière) dépendent de la variation du cycle solaire, qui dure environ onze ans. Lorsque le cycle solaire descend à son minimum, les éruptions solaires et les taches disparaissent presque totalement alors que pendant le maximum d’activité du cycle il peut y avoir jusqu’à cinq à dix fortes éruptions solaires par jour. Malgré ce cycle de variation, l’activité solaire ne s’arrête jamais totalement.
Vous assurez dans votre livre que le Soleil a un rôle majeur à jouer face à cette menace. Grâce à l’énergie qu’il dégage et qui arrive sur Terre, il pourrait, selon vos dires, nous permettre de nous affranchir du recours aux énergies sources de gaz à effet de serre. Le Soleil va-t-il nous sauver du réchauffement climatique?
Le réchauffement est déjà en marche, mais il s’agit maintenant d’en minimiser l’évolution future. Le CO2 relâché depuis le début des activités industrielles humaines va continuer d’avoir des effets sur le climat. Il faudrait des siècles pour que les processus naturels se régulent. Ce qui est sûr, toutefois, c’est que si nous ne voulons pas aggraver les choses, nous devons mieux exploiter la source d’énergie immense et gratuite que nous fournit notre étoile. La Terre reçoit en énergie solaire l’équivalent de 6000 fois plus d’énergie que ce que l’humanité entière consomme aujourd’hui! Il nous suffirait donc de prélever moins de 0,1% de ce que nous recevons pour combler les besoins de chacun. C’est la plus grande source d’énergie disponible sur notre planète.
Et comment pourrions-nous profiter de cette énergie? On ne va quand même pas recouvrir la planète de panneaux photovoltaïques?
Non, je vous rassure! D’ailleurs votre question exprime notre conception habituelle mais étroite sur ce sujet. Quand on parle d’énergie solaire, on pense tout de suite au photovoltaïque pour produire de l’électricité. Or ce n’est qu’une manière d’exploiter l’énergie solaire parmi beaucoup d’autres. Le photovoltaïque repose sur l’exploitation de la lumière du Soleil, mais il y a aussi l’énergie thermique, qui exploite sa chaleur (et que l’humanité utilise depuis toujours à plus ou moins grande échelle), l’énergie hydroélectrique, l’éolien (qui fonctionne grâce à la force du vent, généré lui aussi par la chaleur solaire), l’énergie houlomotrice ou encore la biomasse.
Il n’y a pas que le photovoltaïque qui permette d’exploiter l’énergie solaire reçue sur Terre.
Énergie thermique et four solaire
La chaleur est la forme la plus tangible d’énergie solaire et c’est celle qui est utilisée depuis la nuit des temps par les hommes pour se chauffer ou faire sécher les produits agricoles.
L’une des manières d’exploiter cette énergie est le recours au four solaire. Ce dernier permet de cuire des aliments ou faire bouillir l’eau sans utiliser de combustibles. Il fonctionne grâce à des miroirs incurvés qui renvoient la chaleur et la lumière du soleil en son centre.
La chaleur peut également être captée par des panneaux thermiques, que certains utilisent déjà pour leur maison. Le stockage de cette chaleur est également facile à réaliser dans un réservoir d’eau.
Énergie hydroélectrique
Les barrages modernes, ou les moulins anciens, produisent tous deux de l’énergie grâce au mouvement des rivières et grands courts d’eau. Or ce dernier dépend étroitement du Soleil qui, en s’assurant de l’évaporation des océans, va fournir la pluie qui remplit et fait s’écouler ces cours d’eau.
C’est une forme d’énergie solaire différée… qui ne dépend pas de l’ensoleillement et de la météorologie terrestre!
Énergie éolienne
Cette énergie tirée du vent est également liée à l’activité du Soleil. Le vent résulte des différences de pression atmosphériques entre des lieux sur Terre. C’est le rayonnement solaire qui chauffe les masses d’air, ce qui change par conséquent leur pression. Comme l’hydroélectricité, l’énergie éolienne est souvent produite à son maximum par mauvais temps lorsque le vent est le plus fort. Il est donc complémentaire à une technologie qui utilise l’ensoleillement comme source d’énergie.
Énergie houlomotrice
Le vent produit lui-même le phénomène des vagues à la surface des océans. Ce mouvement ne serait exploitable que le long des littoraux mais pourrait également produire une énergie considérable. C’est une autre forme indirecte d’énergie solaire.
Énergie photovoltaïque
C’est la forme la plus connue et popularisée grâce aux panneaux photovoltaïques dits parfois panneaux solaires. Cette énergie repose sur la lumière émise par le Soleil. Lorsque cette première tombe sur un matériau, elle influence les électrons des atomes ce qui permet de créer de l’électricité.
Avec plus d’applications que l’énergie thermique, elle est toutefois limitée par la capacité de stockage. Cette dernière n’a cessé d’augmenter au fil des décennies et de plus en plus de progrès sont réalisés dans ce sens.
Biomasse: fermentation durable grâce au Soleil
Lorsqu’elles digèrent l’herbe dont on les nourrit, les vaches émettent des flatulences très riches en méthane. La faute à la fermentation des végétaux dans leurs estomacs. Ces pets bovins participent d’ailleurs à l’émission des gaz à effets de serre dans notre atmosphère.
L’exploitation de la biomasse repose également sur la fermentation mais sans relâcher ce fameux méthane, dont les grandes concentrations peuvent être problématiques. Des résidus végétaux sont accumulés dans des digesteurs où ils sont fermentés. Dans ce système, le méthane est capturé dans le digesteur pour être consommé par un générateur électrique et non relâché dans l’atmosphère. Puisque c’est le Soleil qui permet la croissance et la vie des végétaux grâce à la photosynthèse, la digestion de la biomasse est également une forme d’énergie solaire dérivée.
Il n’y a pas que le photovoltaïque qui permette d’exploiter l’énergie solaire reçue sur Terre.
Énergie thermique et four solaire
La chaleur est la forme la plus tangible d’énergie solaire et c’est celle qui est utilisée depuis la nuit des temps par les hommes pour se chauffer ou faire sécher les produits agricoles.
L’une des manières d’exploiter cette énergie est le recours au four solaire. Ce dernier permet de cuire des aliments ou faire bouillir l’eau sans utiliser de combustibles. Il fonctionne grâce à des miroirs incurvés qui renvoient la chaleur et la lumière du soleil en son centre.
La chaleur peut également être captée par des panneaux thermiques, que certains utilisent déjà pour leur maison. Le stockage de cette chaleur est également facile à réaliser dans un réservoir d’eau.
Énergie hydroélectrique
Les barrages modernes, ou les moulins anciens, produisent tous deux de l’énergie grâce au mouvement des rivières et grands courts d’eau. Or ce dernier dépend étroitement du Soleil qui, en s’assurant de l’évaporation des océans, va fournir la pluie qui remplit et fait s’écouler ces cours d’eau.
C’est une forme d’énergie solaire différée… qui ne dépend pas de l’ensoleillement et de la météorologie terrestre!
Énergie éolienne
Cette énergie tirée du vent est également liée à l’activité du Soleil. Le vent résulte des différences de pression atmosphériques entre des lieux sur Terre. C’est le rayonnement solaire qui chauffe les masses d’air, ce qui change par conséquent leur pression. Comme l’hydroélectricité, l’énergie éolienne est souvent produite à son maximum par mauvais temps lorsque le vent est le plus fort. Il est donc complémentaire à une technologie qui utilise l’ensoleillement comme source d’énergie.
Énergie houlomotrice
Le vent produit lui-même le phénomène des vagues à la surface des océans. Ce mouvement ne serait exploitable que le long des littoraux mais pourrait également produire une énergie considérable. C’est une autre forme indirecte d’énergie solaire.
Énergie photovoltaïque
C’est la forme la plus connue et popularisée grâce aux panneaux photovoltaïques dits parfois panneaux solaires. Cette énergie repose sur la lumière émise par le Soleil. Lorsque cette première tombe sur un matériau, elle influence les électrons des atomes ce qui permet de créer de l’électricité.
Avec plus d’applications que l’énergie thermique, elle est toutefois limitée par la capacité de stockage. Cette dernière n’a cessé d’augmenter au fil des décennies et de plus en plus de progrès sont réalisés dans ce sens.
Biomasse: fermentation durable grâce au Soleil
Lorsqu’elles digèrent l’herbe dont on les nourrit, les vaches émettent des flatulences très riches en méthane. La faute à la fermentation des végétaux dans leurs estomacs. Ces pets bovins participent d’ailleurs à l’émission des gaz à effets de serre dans notre atmosphère.
L’exploitation de la biomasse repose également sur la fermentation mais sans relâcher ce fameux méthane, dont les grandes concentrations peuvent être problématiques. Des résidus végétaux sont accumulés dans des digesteurs où ils sont fermentés. Dans ce système, le méthane est capturé dans le digesteur pour être consommé par un générateur électrique et non relâché dans l’atmosphère. Puisque c’est le Soleil qui permet la croissance et la vie des végétaux grâce à la photosynthèse, la digestion de la biomasse est également une forme d’énergie solaire dérivée.
Comment se fait-il que nous ayons encore massivement recours à des sources d’énergie fossile polluantes et favorisant les gaz à effet de serre, alors même que le Soleil nous offre cette abondance?
Alors là, il faut demander aux politiques! Lorsqu’il a été découvert, le pétrole est apparu comme une source d’énergie facile puisqu’elle reposait sur des gisements directement disponibles. Tout un système a été construit autour de son exploitation, avec, évidemment, des mécanismes économiques liant le tout. Pendant 200 ans, on a dilapidé pétrole et charbon en pensant qu’ils allaient toujours exister sans se rendre compte qu’il s’agissait en réalité d’une ressource finie et que nous étions en train de puiser dans une réserve qui avait mis des millions d’années à se constituer. Personne n’a vraiment réfléchi au fait que l’on disposait d’une autre ressource, là, gratuite et disponible partout: l’énergie solaire et ses dérivés. Je l’évoque assez peu dans mon livre parce que je ne voulais pas en faire un manifeste politique, mais on se rend bien compte, avec la guerre en Ukraine par exemple, que les enjeux autour des combustibles fossiles mais aussi de l’uranium, et donc du nucléaire, sont énormes. Un autre aspect est que ces énergies n’existent qu’à certains endroits dans le monde. Il y a des gisements de pétrole en Arabie saoudite, du gaz en Russie… mais pas partout ailleurs. Cela introduit des dépendances entre États qui peuvent aboutir à des guerres. Le Soleil, lui, est partout: où que vous soyez sur Terre, deux ou trois formes d’énergie solaire sont disponibles chez vous. Au niveau géopolitique, si on y songe sérieusement, se tourner vers le solaire et les autres énergies renouvelables pourrait apaiser les choses, à l’opposé des tensions entre les pays qui tiennent le robinet des ressources fossiles et ceux qui n’en ont pas. Idem pour le nucléaire, qui, lui, fait naître encore d’autres fragilités pour les pays qui l’exploitent, vu la concentration de la production sur seulement quelques centrales desservant de vastes territoires qui en dépendent totalement. J’entends peu parler de cet aspect-là alors que l’on fait souvent la promotion du nucléaire comme solution idéale aux problèmes énergétiques et climatiques actuels. Pour résumer, c’est donc principalement à cause du manque de décisions politiques et à cause d’intérêts économiques que nous n’avons pas encore opéré cette transition. Mais quand je vous dis cela, ce n’est plus vraiment le physicien seul qui parle, mais plutôt le scientifique citoyen.
Que peut-on faire alors pour changer les choses?
Cela se joue essentiellement au niveau politique. Pour l’instant, l’essentiel des subventions de l’énergie continue de financer des énergies fossiles, autrement dit: on pétrole encore à fond les manettes alors qu’il faudrait un report des financements du système lié au fossile vers le renouvelable. Cela appelle aussi à une mobilisation collective et l’on voit ces dernières années qu’il y a des initiatives locales d’ingénieurs ou même de citoyens sur les manières d’habiter et d’utiliser les énergies à notre disposition. Mais ce sont malheureusement encore trop souvent des initiatives qui manquent de soutien de la part des autorités et où toute la pression du changement repose sur les individus. Sans engagement des grandes instances politiques, ces initiatives durables peineront à se généraliser.
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Je m’adresse de nouveau au physicien: est-ce que le Soleil nous a dévoilé tous ses secrets? Ou y a-t-il encore des zones d’ombre sur notre étoile?
Pour le plus grand plaisir des chercheurs et des scientifiques, oui, il y a encore des choses à découvrir et à comprendre! On ne sait toujours pas, par exemple, pourquoi la température à la surface du Soleil n’est «que» de 6000 degrés Celsius alors qu’elle peut atteindre 2 millions de degrés dans son atmosphère, la couronne, et jusqu’à 10 millions de degrés au sein des éruptions. Des questions persistent également sur ce qu’il se passe aux pôles de notre étoile, sur les mécanismes du vent solaire, notamment son accélération, ainsi que ce qui se passe sous la surface du Soleil, vu que son intérieur n’est pas directement observable. Il y a bientôt quatre ans, une sonde américaine de la NASA, Parker Solar Probe, a été lancée pour se rapprocher à une distance jamais atteinte de notre étoile. Deux ans plus tard, la sonde européenne de l’ESA, Solar Orbiter, a également pris son envol pour mieux cartographier le Soleil, notamment ses pôles. Cette dernière restera plus loin du Soleil que Parker Solar Probe, mais elle aura le mérite de nous fournir des images à un niveau de détails jamais vu jusque-là. Ensemble, ces deux sondes vont essayer de percer certains des mystères du Soleil et peut-être nous aider à prédire les éruptions solaires pour mieux anticiper leurs effets sur la Terre.
Opérons un petit retour en arrière pour conclure, si vous le voulez bien. Dans votre ouvrage, vous commencez par expliquer que notre Soleil est une étoile assez «moyenne et discrète», voire banale, et que d’autres étoiles similaires existent dans l’univers. Est-ce que cela pourrait vouloir dire que ces dernières ont également permis de faire émerger la vie sur d’autres planètes comme cela s’est produit sur Terre?
Tout tend à prouver que la vie a pu apparaître un peu partout dans l’univers. Mais au vu de la taille incommensurable de ce dernier, si cela s’est produit quelque part, le plus proche monde habité doit se situer quand même à très grande distance et au-delà de notre portée, probablement à des dizaines ou centaines d’années-lumière de nous. Il n’est pas dit que l’on puisse prendre notre fusée pour aller serrer la pince à un petit homme vert, car même si on pouvait se déplacer à la vitesse de la lumière, les humains ont une espérance de vie trop courte: ils mourraient pendant le voyage avant d’arriver à destination. Ce qu’il est intéressant de noter à ce sujet c’est que depuis que la biodiversité décline et que nos conditions pour habiter la Terre se dégradent, la recherche d’une autre planète à coloniser et le tourisme spatial n’ont jamais été autant mis en avant. Beaucoup ont cette pensée magique qu’une fois qu’on aura «consommé» la Terre, on ira sur Mars ou sur une autre planète pour continuer à y vivre comme nous le faisons ici, qu’on grillera cette nouvelle planète-là et qu’on ira ensuite sur une autre… Alors que non. Peut-être pour quelques explorateurs temporaires, mais pas pour faire migrer toute la population mondiale. Il y a des limites physiques qui font que notre génération ou même l’humanité dans les millénaires à venir n’auront pas de planète B. C’est une réalité à laquelle il faut faire face: réaliser que l’on n’a pas de roue de secours pour que nous changions notre manière de rouler de manière à maximiser nos chances d’arriver quand même à destination. Finalement c’est aussi ça, vivre en phase avec le Soleil. Continuer d’exister mais en prenant une route différente ou en roulant différemment, c’est-à-dire en changeant nos modes de vie pour tirer le meilleur parti de ce que nous offre notre étoile, sans limites de temps.
Un mot pour finir?
Plus que jamais, le Soleil est au cœur de notre quotidien sans qu’on s’en rende compte, et plus que jamais, nous devons apprendre à le connaître pour réussir à vivre en phase avec lui.