Une scientifique britannique l'affirme
Dans 50 ans, adopter un bébé virtuel sera la norme

D'après la psychologue britannique Catriona Campbell, le développement de l'intelligence artificielle et du métavers permettront de démocratiser l'adoption de bébés virtuels. Une pratique censée régler des problèmes de surpopulation et d'infertilité...
Publié: 04.06.2022 à 14:30 heures
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Dernière mise à jour: 05.06.2022 à 18:16 heures
L'entreprise néo-zélandaise Soul Machines a déjà créé un prototype de bébé virtuel: BabyX.
Photo: Soul Machines
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Louise MaksimovicJournaliste Blick

Neuf ans. C’est l’âge que j’avais lorsque mes parents ont fini par céder et m’acheter un Tamagotchi, comme en avaient tous mes petits camarades d’école. À défaut d’avoir un chien ou un chat, on pouvait ainsi s’occuper d’un animal virtuel sur un petit dispositif qui ressemblait à un œuf affublé d’un écran. À l’époque, j’étais loin d’imaginer que, 17 ans plus tard, on utiliserait le terme de «Tamagotchi» pour parler de... bébés humains virtuels.

Les «enfants Tamagotchi», ou Tamagotchi kids, seraient l’avenir de l’adoption, si l’on en croit la psychologue comportementale britannique Catriona Campbell. Dans son dernier livre, AI by Design, la spécialiste de l’intelligence artificielle (IA) explique comment des bébés générés en ligne et évoluant dans l’univers virtuel du métavers pourront être adoptés par de vrais parents dans 50 ans. Une pratique qui pourrait répondre à des problématiques de surpopulation ou d’infertilité.

Le Tamagotchi première génération. Les boutons permettaient d'interagir avec la bestiole, le nourrir et jouer avec lui.
Photo: Wikipedia

Une expérience plus vraie (et monitorée) que nature

Concrètement, comment cela pourrait-il se passer? Dans son ouvrage, Catriona Campbell écrit que les bébés pourront être «générés par ordinateur» grâce à l’imagerie de synthèse et à «l’apprentissage automatique avancé». Cette technique permet à un programme, une IA ou un robot de pouvoir s’adapter à des situations et répondre en conséquence grâce à l’analyse de données, de capteurs ou d’internet.

Les bébés pourront donc avoir une apparence humaine et des réactions très similaires à celles d’un enfant réel. Du côté des parents, ils pourront interagir avec leur rejeton artificiel à l’aide de lunettes de réalité augmentée et de gants «haptiques». Ces derniers permettraient de ressentir une sensation de toucher lors d’actions virtuelles.

L’experte britannique détaille encore que les géniteurs pourraient choisir la vitesse de croissance de leur enfant en ligne, tout comme l’endroit d’interaction (un parc, une piscine, un salon, etc.). «Ils pourront aussi leur parler et les entendre gazouiller et rigoler», peut-on lire encore dans son ouvrage, recensé dans un article du «Guardian».

Une fausse bonne idée pour la planète?

Vous avez du mal à vous représenter la chose? L’entreprise néo-zélandaise Soul Machines a déjà créé un prototype de bébé virtuel – BabyX. Grâce à la création d’une IA qui mime le développement d’un cerveau humain, le nouveau-né peut interagir avec une personne dans le monde réel, jouer de la musique, s’endormir et crier comme un vrai nouveau-né.

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Comme ils l’écrivent sur leur site, Soul Machines a pour but d’humaniser l’IA. Quant à l’adoption de bébés virtuels, Catriona Campbell assure que la pratique pourrait résoudre des problématiques d’infertilité, mais aussi de surpopulation et d’écologie.

Sur ce dernier point, pas sûr que la création d’une nouvelle génération d’humains virtuels soit si bénéfique que cela pour le climat. Dans un article du média français «Reporterre», plusieurs chercheurs, dont Fabrice Flipo, craignent notamment qu’un recours généralisé au métavers ne devienne à l’inverse un «gouffre énergétique»: la faute aux émissions de données nécessaires pour faire fonctionner les sites et les simulations.

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