Suisses parés pour le black-out
Patron d'une centrale nucléaire, il s'est acheté une génératrice!

Le spectre d'une pénurie de courant cet hiver fait très peur aux Suisses. Les ventes de bois de chauffage et de petits générateurs électriques sont en plein boom, rapporte la presse alémanique. Même le patron d'une centrale nucléaire avoue s'être équipé.
Publié: 23.08.2022 à 06:22 heures
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Dernière mise à jour: 23.08.2022 à 10:04 heures
Bois, génératrices, radiateurs... Tous les produits permettant d'être auto-suffisant en matière d'énergie sont en plein boom, selon les ventes de Galaxus.
Photo: Keystone
Ulrich Rotzinger

Pour connaître ce que veulent les Suisses, rien de mieux que d'observer les ventes de Digitec Galaxus, le No 1 du commerce en ligne dans notre pays. Et cette fin d'été laisse apparaître une tendance très forte: tout le monde veut s'équiper face à la crise énergétique qui menace.

Ainsi, de nombreux produits permettant de se parer au risque de black-out connaissent un vrai boom. Jugez plutôt: vente de bois et de chauffage, +1897% par rapport à août 2021. «Les gens stockent du bois chez eux au cas où l'acheminement de gaz ou de mazout ferait défaut», analyse-t-on chez Digitec Galaxus.

Tous les produits en plein boom

Les ventes des «Powerstations», comme on les appelle dans le jargon, ont aussi été multipliées par presque vingt. Il s'agit de batteries géantes qui, lorsqu'elles sont chargées, assurent le fonctionnement des smartphones, ordinateurs ou autres bouilloires.

La tendance est identique pour les «simples» générateurs d'électricité, les panneaux solaires et les radiateurs, rapportent les titres de «CH Media». Selon Digitec Galaxus, qui ne souhaite pas donner de chiffres absolus, l'augmentation est «partout un pourcentage de trois, voire quatre chiffres» et dépasse les projections faites en juillet.

Herbert Meinecke, directeur d'une des principales centrales nucléaires du pays, a acheté une génératrice, au cas où.
Photo: DR

Les politiciens cèdent aussi

Un effet de panique, comme avec le papier de toilette au début de la pandémie? Pas forcément. Car le grand public n'est pas le seul à prendre ses précautions. Hebert Meinecke, qui dirige la centrale nucléaire de Gösgen, l'un des principaux fournisseurs d'électricité en Suisse, s'est acheté une génératrice.

Et le directeur de Gösgen n'est pas seul: Werner Luginbühl, président de la Commission suisse de l'électricité, révélait il y a quelques jours dans la «NZZ am Sonntag» qu'il avait commandé davantage de bois de chauffage que d'habitude et qu'il avait «une lampe de poche et des piles prêtes» au cas où.

Marcel Dettling, conseiller national UDC du canton de Schwytz, vient lui aussi d'acquérir un groupe électrogène de secours pour son domaine agricole. Coût: 7000 francs pour un modèle d'occasion.

Marcel Dittling n'a pas hésité à investir dans du courant de secours.
Photo: Thomas Meier

Faut-il s'équiper? Mystère

Tous les bords politiques sont concernés, puisque le conseiller national des Verts Bastien Girod s'est récemment approvisionné en lampes de poche, en bougies et en piles, comme il l'a récemment confié à «Nau.ch». Une stratégie aussi adoptée par l'ancien président de l'UDC Albert Rösti. Le conseiller national conseille aux gens de s'acheter un groupe électrogène de secours, ce qu'il a fait.

Faut-il céder à la tendance et faire ses propres provisions? L'incertitude règne: aucune recommandation officielle n'a encore été formulée à Berne, ce qui irrite certains politiciens.

Les préparatifs ne sont pas l'apanage de l'UDC: Bastien Girod, conseiller national des Verts, s'est aussi équipé.
Photo: Keystone
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