Dans la nuit de dimanche à lundi, les yeux du monde du tennis (entre autres) étaient rivés sur l’Australie. Rien d’inhabituel me direz-vous, les fidèles de la petite balle jaune restent régulièrement éveillés afin de suivre les exploits de leur joueur préféré à l’Open d’Australie.
Sauf que cette nuit était bien différente à Melbourne. Une semaine avant le début du premier Grand Chelem de l’année, Novak Djokovic faisait face à la justice australienne. Retour sur la première partie d'une audience pas comme les autres «Down Under».
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Faux départ
A minuit pile (heure suisse), la page web de l’audience est rechargée aussi rapidement que celle du Paléo un jour de vente de billets. Mais contrairement au festival nyonnais, le gouvernement australien n’a pas prévu que des milliers de personnes sur son site fassent pareil que moi. Etait-ce vraiment la meilleure décision de rester debout jusqu’à une heure aussi tardive pour faire face à un écran qui m’indique «No broadcast»? Les minutes qui suivent répondront à cette question.
A 0h35, Karen Sweeney, journaliste pour l’Australian Associated Press annonce que l’audience a débuté malgré les problèmes techniques. Selon la journaliste, il s’agit du «pire scénario possible» car les réactions seront vives. En Suisse, on continue de recharger le lien du site, en vain.
Une quinzaine de minutes plus tard, les plus chanceux de nos confrères ont pu se connecter à l’audience. Les premières paroles (en stream) du juge sont rapportées. Et celui-ci n’est pas fan des acronymes: «Monsieur Wood (ndlr: le représentant de Novak Djokovic), il va falloir revenir au siècle dernier. Je déteste les acronymes.» Pour Ben Rothenberg, confrère spécialiste du tennis, «nous avons un juge grincheux».
1h00, la délivrance
C’est finalement notre collègue de «L’Equipe» Quentin Moynet qui sauve notre nuit. Une heure exactement après ce qui aurait dû être le début de l’audience, il partage un lien YouTube sur Twitter. La plateforme de Google devrait mieux tenir le choc (même si cette forme de diffusion ne semble pas légale). C’est donc parti pour des heures de termes juridiques (sans aucun background dans ce domaine, il est bon de préciser) en anglais.
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En entrée, la justice australienne a servi la plaidoirie de Nicholas Wood, l’avocat de Novak Djokovic. Les joies du «online» ont fait que celui-ci a été interrompu par un certain Paul, qui a eu accès directement à l’audience et qui s’est fendu d’un «ça fonctionne». Une intervention qui n’a guère plue au juge Anthony Kelly, qui a demandé à Paul de couper immédiatement son micro.
Des commentaires du juge «pro-Djokovic»
Il a fallu attendre 1h35 avant d’entendre les premiers éléments intéressants pour le grand public. Le juge Anthony Kelly a expliqué qu'«un professeur et un physicien éminemment qualifié» avaient fourni l’exemption médicale de Novak Djokovic. «Qu’est-ce que cet homme aurait pu faire de plus?», a-t-il ensuite questionné. Des commentaires qui semblaient pencher en faveur du Serbe, alors que la partie opposée n’avait pas encore pris la parole.
Tandis que les discours commençaient à être atteignables pour le commun des mortels, la retransmission a cessé de fonctionner. Après de vaines recherches pour trouver un lien stable, j’étais de retour à la case départ.
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De longues minutes plus tard, un stream a (enfin) semblé fonctionner. Rien n’avait changé: Nicholas Wood continuait sa plaidoirie pendant que les avocats de l’État de Victoria prenaient attentivement des notes. A 3h30, le représentant de Novak Djokovic a rendu la parole au juge, après plus de trois heures de discours.
Un petit casse-croûte?
Alors que de ce côté de l’équateur, le besoin primaire qui se faisait sentir était le sommeil, c’est plutôt la faim qui dominait en Australie. Après la plaidoirie de Nicholas Wood, le juge Kelly a proposé d’ajourner la séance pour 75 minutes.
L’avocat du gouvernement, Christopher Tran, a alors proposé de prendre la parole durant 30 minutes. Le but était de donner quelques remarques «d’ouverture» avant sa plaidoirie. Le casse-croûte devait donc attendre. A 4h00, la séance était finalement ajournée.
Pour moi, cette pause était bienvenue: non pas pour me reposer mais pour rédiger ces lignes et publier cet article. Avant de repartir de plus belle dans ce voyage au bout de la nuit.