Voici un aperçu des scénarios pour l'audience en ligne du tribunal fédéral qui s'ouvre lundi à 10 heures (dimanche à minuit heure suisse).
1. Djokovic gagne
Si le juge Anthony Kelly se prononçait en faveur de Djokovic, il annulerait la révocation de son visa, le rendant à nouveau valide.
Il s'agirait d'une victoire sensationnelle pour Djokovic, hostile aux vaccins, et d'un grave revers pour le gouvernement australien, qui applique des restrictions draconiennes à ses frontières depuis environ deux ans pour lutter contre le Covid-19.
Si ce scénario se concrétise, les avocats de la star serbe ont demandé sa «libération immédiate» au plus tard lundi à 17 heures, dans un document de 35 pages présenté avant l'audience.
Ils ont également demandé au juge de statuer «le plus tôt possible», sans attendre l'élaboration du raisonnement juridique qui pourrait selon eux être publié plus tard.
L'Open d'Australie débute sept jours seulement après l'audience de lundi. Le frère de Novak Djokovic a toutefois indiqué aux médias serbes qu'il ne savait pas si son aîné participerait au tournoi si la justice lui donnait raison: «Je pense que même Novak ne (le) sait pas en ce moment parce qu'il est submergé d'émotions. Je pense que le tennis et le Grand Chelem sont à la dernière place dans ses pensées maintenant», a dit Djordje Djokovic.
L'Australie fait appel
Mais le gouvernement ne manquera pas de faire appel d'une telle décision, a déclaré Christopher Levingston, spécialiste en droit de l'immigration avec plus de 20 ans d'expérience.
Et pendant l'appel, «M. Djokovic resterait en détention d'immigration», a-t-il déclaré dans une analyse de l'affaire.
2. Le gouvernement australien gagne
Si l'audience donne raison au gouvernement australien, il est probable qu'il cherchera à expulser Djokovic du pays par le premier avion disponible de l'aéroport de Melbourne.
Jeudi dernier, le juge a ordonné à la ministre de l'Intérieur Karen Andrews de ne pas expulser Djokovic le temps de sa procédure contre la révocation de son visa. Cette ordonnance expire lundi à 16 heures.
Christopher Levingston a déclaré que les arguments du gouvernement s'appuyaient sur des mesures de la loi sur l'immigration qui selon lui, «finiront par faire échouer la demande de M. Djokovic».
En vertu de cette loi, la ministre doit seulement démontrer que la présence du titulaire du visa «serait, peut ou pourrait être» un risque pour la santé, la sécurité ou le bien des Australiens.
Mais même si le gouvernement gagne, la superstar serbe pourrait faire appel.
Djokovic fait appel
Si le juge rejette la demande de Djokovic, il pourrait y avoir une contestation.
«S'il perd, il est très probable qu'il fasse appel», a estimé John Findley, avocat-directeur spécialisé notamment dans les questions de migration.
Dans ce scénario, les avocats du joueur devront faire valoir qu'il y a eu une erreur et probablement signaler un élément de droit non éprouvé, a-t-il ajouté.
Mais même si un tel appel est interjeté, Djokovic ne pourra pas se promener librement pendant que l'affaire est plaidée, selon M. Levingston.
Bien que le juge puisse permettre un appel, il ne pourrait pas ordonner au gouvernement d'accorder un visa permettant à Djokovic de sortir de détention, a estimé l'avocat.
La ministre australienne de l'Intérieur pourrait accorder un tel visa, mais il est peu probable qu'elle le fasse, compte tenu de la position du gouvernement sur cette affaire et de l'impact politique d'une décision de le libérer.
(ATS)