La visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, avait fait sensation au mois d’août, marquant le début d’une nouvelle étape dans l’escalade du conflit qui oppose Pékin et Taipei depuis des années.
En réaction à cette visite, les Chinois avaient sorti la grosse artillerie en menant des exercices militaires à grande échelle directement au large de Taïwan. Le président américain, Joe Biden, a ce lundi réaffirmé son soutien total à l'île en cas d’attaque chinoise.
D'autres articles sur la crise taïwanaise:
Engagement des Etats-Unis
Dans une interview accordée à l’émission «60 Minutes» sur la grande chaîne nationale CBS, Joe Biden a répondu à la question de savoir si les forces armées américaines défendraient Taïwan: «Oui, si une attaque sans précédent se produisait, effectivement.»
Le président démocrate avait déjà tenu des propos similaires en mai lors d’une visite au Japon. Il avait alors déclaré que les Etats-Unis avaient «l’obligation» de venir en aide à Taïwan en cas d’attaque. Plus tard, Joe Biden a souligné que la politique américaine dans les relations avec la Chine et Taïwan n’avait pas changé.
Une ligne «d’ambiguïté stratégique»
Les Etats-Unis poursuivent depuis longtemps une ligne «d’ambiguïté stratégique» sur la question de Taïwan. Les Etats-Unis lui assurent certes leur soutien pour le développement de ses capacités de défense, mais ne promettent pas explicitement de venir en aide à l’île en cas de guerre.
Pékin considère Taïwan comme une province sécessionniste qui doit être réunifiée avec le continent et donc avec la République populaire de Chine, si nécessaire par la force militaire. Les dirigeants communistes de Pékin ont également menacé à plusieurs reprises de conquérir l’île.
Les Etats-Unis se sont jusqu’à présent uniquement engagés à assurer la capacité de défense de Taïwan – ce qui a surtout signifié des livraisons d’armes. La question d’une assistance militaire en cas d’attaque a été délibérément laissée ouverte, car Pékin y verrait une violation de la «doctrine d’une seule Chine», qui est à la base de la politique de l'Empire du Milieu dans la région, et particulièrement vis-à-vis de Taïwan. Joe Biden a-t-il franchi un pas?
(Avec ATS et AFP)