C’est une première depuis le début du conflit en Ukraine. Le président russe, Vladimir Poutine, a reconnu à demi-mot que tout ne se passait pas comme prévu sur le front. L’armée russe déplore des pertes massives.
Lors d’une vidéoconférence retransmise au public, le chef du Kremlin a admis des failles dans son annexion prévue de régions de l’Ukraine. Le journal britannique «The Guardian» a également cité l'une des déclarations du président: «Nous partons du principe que la situation dans les nouveaux territoires va se stabiliser.»
Machine de propagande enrayée
Pourquoi Vladimir Poutine a-t-il abordé le sujet de la guerre en Ukraine lors de cette prise de parole? Il s’agissait en réalité d’une rencontre avec des enseignants russes.
Le sous-entendu de cette déclaration: la situation n’est pas stable et ne semble pas à l’avantage des Russes. Lorsque Vladimir Poutine a signé vendredi dernier le décret d’annexion de quatre territoires ukrainiens partiellement occupés par ses troupes, la contre-offensive ukrainienne battait son plein. Moscou a ensuite perdu diverses localités au profit de l'armée de Kiev. Certaines des régions annexées ne sont même plus sous contrôle russe.
La machine de propagande russe semble également s’être enrayée. La télévision d’Etat diffuse désormais de plus en plus de reportages sur les retraits et les défaites de ses propres troupes en Ukraine. Selon l’agence de presse Bloomberg, l’ordre est venu directement du Kremlin. Poutine lui-même en aurait pris l’initiative, car il craignait que «sa propagande implacablement optimiste n’alimente des doutes croissants dans l’opinion publique».
Les Ukrainiens regagnent du terrain
Selon les médias, le plus fidèle propagandiste de Vladimir Poutine, Vladimir Soloviev, aurait déclaré mardi sur la chaîne Rossiya 1: «Sur le champ de bataille, ça ne va pas bien pour nous.» Le reporter de guerre Alexandre Sladkov aurait aussi évoqué des difficultés en Ukraine. «Je sais que c’est terrible d’entendre cela au huitième mois de l’opération», a-t-il reconnu.
La Russie a dû se retirer dernièrement de la grande ville de Kharkiv dans le Donbass. Plus au nord-est, dans le même oblast, l’Ukraine a entre-temps repris le contrôle d’une zone considérable à l’est du fleuve Oskil.
L'oblast de Lougansk était entièrement sous le contrôle des forces russes et des séparatistes depuis début juillet. Aujourd’hui, l’armée ukrainienne pénètre à nouveau dans la région pour la première fois depuis la naissance du conflit. Les troupes de Volodymyr Zelensky continuent de progresser dans leurs opérations offensives, tant sur le front nord-est que sur le front sud.