«Un groupe de sabotage et de reconnaissance de l'armée ukrainienne est entré dans le district de Graïvoron», frontalier de l'Ukraine et situé à environ 65 kilomètres à l'ouest de la ville de Belgorod, a indiqué le gouverneur régional, Viatcheslav Gladkov.
«Les forces armées russes, aux côtés des gardes-frontières, de la Rosgvardia (ndlr: garde nationale) et du FSB (services de sécurité) prennent toutes les mesures nécessaires pour éliminer l'ennemi», a ajouté Viatcheslav Gladkov, dans un message sur Telegram.
Le président russe, Vladimir Poutine, est informé de l'incursion en cours en territoire russe de «saboteurs» venus d'Ukraine, a annoncé peu après son porte-parole, estimant que l'attaque visait à «détourner l'attention» de la conquête de Bakhmout revendiquée par Moscou.
«Le Ministère de la Défense, le FSB et les gardes-frontières ont informé le président (...), le travail est en cours pour chasser ce groupe de sabotage du territoire russe et pour l'éliminer», a déclaré aux agences russes Dmitri Peskov.
Sabotages en hausse
L'AFP n'était pas en mesure de confirmer ces déclarations de source indépendante. Ces dernières semaines, alors que se profile une vaste offensive ukrainienne, le territoire russe a été la cible d'un nombre croissant de sabotages, d'attentats et d'attaques de drones imputés à Kiev.
Début mai, Moscou a notamment affirmé avoir intercepté deux drones ukrainiens qui visaient un bâtiment du Kremlin, le cœur du pouvoir, et accusé Washington d'avoir commandité cette attaque présumée. À chaque fois, l'Ukraine a nié toute responsabilité ou s'est abstenue de commenter.
Kiev nie
Cette fois encore Kiev a affirmé lundi n'avoir «rien à voir» avec l'incursion de combattants en Russie dans une région frontalière de l'Ukraine. «L'Ukraine suit avec intérêt les événements dans la région de Belgorod en Russie et étudie la situation, mais elle n'a rien à voir avec cela», a assuré sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne.
Ce n'est pas la première fois qu'un groupe de «saboteurs» est signalé en Russie. En mars, l'incursion d'hommes armés dans la région frontalière de Briansk avait causé un choc, faisant voler en éclats le sentiment d'inviolabilité de la frontière.
Selon les autorités russes, deux civils avaient alors été tués et un enfant de 11 ans blessé par des «saboteurs» ayant ouvert le feu sur une voiture dans un village. Kiev avait démenti toute implication.
(ATS)