Opération séduction réussie pour Volodymyr Zelensky au G7
Opération séduction réussie pour Volodymyr Zelensky au G7

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a obtenu dimanche de nouvelles promesses de matériel militaire ainsi qu'un soutien diplomatique «inébranlable» des pays du G7 à Hiroshima, au Japon, alors que les forces ukrainiennes semblaient subir un revers à Bakhmout.
Publié: 21.05.2023 à 18:39 heures
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Le président brésilien Lula, reçu ici par le premier ministre japonais Fumio Kishida, n'a finalement pas rencontré Volodymyr Zelensky. Pour une question d'agenda, selon le président ukrainien.
Photo: Keystone/AP

Les États-Unis ont annoncé une aide militaire supplémentaire de 375 millions de dollars à l'Ukraine, sous la forme de munitions, de missiles antichars et de véhicules blindés notamment, après avoir déjà donné vendredi leur feu vert à de futures livraisons d'avions de combat F-16 par d'autres alliés de Kiev.

Ces annonces sont toutefois intervenues alors que la Russie a revendiqué samedi la prise totale de la ville ukrainienne de Bakhmout, théâtre de la bataille la plus longue et sanglante depuis le début du conflit en février 2022.

Parallèle entre Hiroshima et l'Ukraine

Volodymyr Zelensky a tenu dimanche à Hiroshima des propos ambigus sur la situation actuelle à Bakhmout, affirmant dans un second temps que la ville n'était «pas occupée» par les Russes.

Dans une séquence pleine de symboles, il s'est aussi recueilli devant le cénotaphe aux victimes du bombardement atomique d'Hiroshima.

«Je peux dire franchement que les photos d'Hiroshima détruite me rappellent Bakhmout. Il n'y a absolument plus rien de vivant, tous les bâtiments sont détruits» a-t-il déclaré par la suite, dressant aussi un parallèle entre la renaissance d'Hiroshima après la Seconde Guerre mondiale et la reconstruction de l'Ukraine qu'il appelle de ses vœux.

Invité surprise

Le président russe Vladimir Poutine «ne brisera pas notre détermination» à soutenir l'Ukraine, dont les alliés «ne faibliront pas», a juré le président étasunien Joe Biden après un entretien avec Volodymyr Zelensky au G7.

«Les dirigeants du G7 ont convié à leur réunion le chef de file du régime de Kiev qu'ils contrôlent et ont transformé l'événement de Hiroshima en un spectacle de propagande», a rétorqué dimanche le ministère russe des Affaires étrangères.

L'irruption surprise de Volodymyr Zelensky à Hiroshima a placé le conflit russo-ukrainien au centre de ce G7 et éclipsé d'autres grandes thématiques du sommet comme les relations des principales démocraties industrialisées avec la Chine.

Plan en dix points

«En invitant le président Zelensky au Japon, nous avons montré la solidarité inébranlable du G7 avec l'Ukraine», a déclaré le premier ministre japonais Fumio Kishida, hôte du sommet.

Volodymyr Zelensky a enchaîné samedi et dimanche des réunions avec ses homologues du G7, mais également avec des dirigeants de pays tiers invités au sommet, pour plaider auprès d'eux la cause de l'Ukraine et son plan de paix en dix points, centré sur l'exigence d'un retrait des troupes russes du sol ukrainien.

Il semble avoir notamment marqué des points auprès du premier ministre indien Narendra Modi, qui lui a promis que l'Inde ferait «tout son possible» pour régler le conflit et qu'il comprenait sa «souffrance» et celle du peuple ukrainien.

«Je salue son courage»

«Il y avait de l'émotion» autour de Volodymyr Zelensky lors d'une conférence dimanche du G7 avec les dirigeants des pays invités (Inde, Brésil, Indonésie, Vietnam...), a confié à l'AFP le président des Comores et de l'Union africaine Azali Assoumani, qui était aussi présent.

«On condamne la guerre, on soutient Zelensky, et aussi, très sincèrement, moi je salue son courage», a ajouté ce dirigeant.

Mais l'offensive de charme du président ukrainien a aussi connu une fausse note: le président brésilien Lula ne l'a finalement pas rencontré en tête-à-tête durant le sommet.

Lula attaque le Conseil de sécurité de l'ONU

Très réticent à condamner l'invasion russe, Lula avait fait polémique le mois dernier en déclarant que les États-Unis devaient cesser «d'encourager la guerre» en Ukraine.

Tout en condamnant la «violation de l'intégrité territoriale de l'Ukraine» et en appelant au dialogue dans les discussions de groupe, Lula s'en est pris dimanche aux membres du Conseil de sécurité des Nations unies, dont les cinq permanents sont les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni.

«Les membres permanents perpétuent la longue tradition de mener des guerres non autorisées, que ce soit à des fins d'expansion territoriale ou de changement de régime», a-t-il dit, dans une allusion à l'invasion de l'Irak par une coalition menée par les États-Unis en 2003.

Zelensky fait mine de rien

Volodymyr Zelensky a assuré n'avoir pas pu rencontrer Lula à cause de leurs agendas respectifs trop chargés.

Quand on lui demande s'il est déçu de ne pas avoir pu converser directement avec Lula, le président ukrainien répond: «Je pense que lui était déçu».

Volodymyr Zelensky est reparti dimanche en soirée de l'aéroport de Hiroshima, selon la chaîne publique japonaise NHK.

(ATS)

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