Cette neuvième série de frappes de missiles russes visant en particulier la capitale depuis le début du mois intervient à l'heure où Kiev dit achever ses préparatifs en vue d'une offensive d'ampleur pour bouter les Russes hors du territoire ukrainien.
Au cours de cette dernière «attaque nocturne», les forces ukrainiennes ont réussi à détruire «33 cibles aériennes - 29 missiles et 4 drones!», a déclaré le commandant de l'armée de l'air, Mykola Olechtchouk, sur un total de 30 missiles tirés par la Russie, selon la hiérarchie militaire.
Attaques «sans précédent»
L'administration civile et militaire de Kiev a jugé que les attaques russes menées depuis début mai étaient «sans précédent par leur puissance, leur intensité et leur variété».
Selon elle, des missiles de croisière ont été lancés par des bombardiers stratégiques russes venus de la région de la mer Caspienne, et des drones de reconnaissance ont ensuite survolé la capitale. «Toutes les cibles ennemies dans l'espace aérien de Kiev ont été détectées et détruites», a-t-elle affirmé.
Un incendie s'est déclaré dans une entreprise à la suite d'une chute de débris, mais aucun blessé n'a été signalé, a indiqué le maire de Kiev, Vitali Klitschko.
Dans le port d'Odessa, sur la mer Noire, une personne a été tuée et deux autres blessées lors d'une attaque contre un site industriel, selon un porte-parole de l'armée.
L'armée a également fait état d'attaques de «missiles de croisière» dans la région de Vinnytsia, dans le centre du pays, et les médias locaux ont rapporté des explosions à Khmelnytskiï, à une centaine de kilomètres plus à l'ouest.
Déraillement d'un train russe
Ces nouvelles attaques interviennent au lendemain de la prolongation par Moscou et Kiev de l'accord céréalier pour deux mois, si important pour la sécurité alimentaire mondiale.
Jeudi, un train de marchandises transportant des céréales a déraillé sans faire de victimes en Crimée annexée par la Russie, selon les autorités, en pleine vague d'incidents et de sabotages régulièrement imputés par Moscou à Kiev.
Dans un communiqué, les chemins de fer locaux ont affirmé que l'incident était le résultat des agissements de «tierces personnes», euphémisme semblant faire référence à un sabotage et une formulation employée précédemment lors de déraillements début mai dans une région russe frontalière de l'Ukraine. Un responsable parlementaire russe a évoqué lui une déflagration due à un engin explosif.
Emissaire chinois
Sur le front diplomatique, la veille, l'émissaire chinois envoyé, Li Hui, avait conclu une visite de deux jours à Kiev pour discuter du «règlement» du conflit. Sans surprise, le déplacement de ce diplomate - le plus haut responsable chinois à s'être rendu en Ukraine depuis le début de l'invasion russe - n'a pas permis de percée.
«Il n'y a pas de panacée pour résoudre la crise et toutes les parties doivent (...) bâtir une relation de confiance mutuelle et créer les conditions pour arrêter la guerre et dialoguer», a insisté Li Hui, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.
Li Hui s'est notamment entretenu avec le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, qui a une nouvelle fois signifié que l'Ukraine n'acceptera aucune proposition qui «impliquerait la perte de ses territoires ou le gel du conflit». Le voyage de Li Hui doit le mener vendredi en Pologne, puis dans les jours qui suivent en Allemagne, en France et en Russie.
Toujours sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir jeudi (21h00 heure suisse) pour évoquer la situation en Ukraine, à la veille du début du sommet du G7 au Japon où le renforcement des sanctions pour étrangler davantage l'économie russe sera au menu.
(ATS)