Le marché de l'électricité est en train de devenir fou. En 2023, les prix de l'électricité augmenteront en moyenne de 27% pour les ménages. Cela vaut également pour les petites et moyennes entreprises (PME), qui font partie de ce qu'on appelle l'approvisionnement de base.
Réveil brutal pour les sociétés qui ont profité de la libéralisation introduite en 2009 pour s'approvisionner en électricité sur le marché libre. Comme pour le conseiller national tessinois du Centre et fabricant de volets roulants Fabio Regazzi: au lieu de payer 60'000 francs, il devra débourser un million de francs pour l'électricité en 2023.
Un choc des prix qui concerne de nombreuses autres entreprises dans tout le pays - et qui menace même l'existence de certaines d'entre elles. C'est ce que craint également le coprésident du PS Cédric Wermuth. «De nombreuses faillites sont à craindre si rien n'est fait», déclare le conseiller national argovien.
Des fonds fédéraux avec des bénéfices excédentaires
L'élu se rappelle la crise du Covid-19, lorsque les conséquences économiques avaient été massivement sous-estimées et que la Confédération avait finalement dû intervenir en utilisant le droit d'urgence. Cédric Wermuth considère l'activation du fonds de sauvetage d'Axpo, qui se chiffre en milliards, comme un signe que le pire est encore à venir.
«Nous ne devons pas - une fois de plus - sauver les grands et oublier les petits», martèle Cédric Wermuth. Il a en tête un programme de sauvetage de l'économie similaire à celui de la pandémie: par exemple, la possibilité de crédits de transition, ou un programme pour les cas de rigueur.
Il pense également à un «fonds fédéral pour atténuer les prix spéciaux pour les entreprises grandes consommatrices d'électricité». Celui-ci pourrait dans un premier temps être avancé avec des fonds fédéraux et refinancé plus tard avec les bénéfices excédentaires prévisibles des entreprises énergétiques.
Cédric Wermuth se montre en outre ouvert à une proposition de l'Union des arts et métiers selon laquelle les PME pourraient revenir à l'approvisionnement de base. «Toutefois, cela devrait être lié à des conditions, par exemple à des mesures d'efficacité énergétique dans l'entreprise, dit-il. Et elles devraient se lier à l'approvisionnement de base pendant quelques années.»
L'intervention demande des réponses
Le coprésident du Parti socialiste veut maintenant rapidement mettre les points sur les «i» en matière d'aides économiques. Il a demandé une séance extraordinaire à la commission économique du Conseil national. «Mais jusqu'à présent, les réponses ont été négatives, explique Cédric Wermuth. Apparemment, les bourgeois ne voient une fois de plus pas la nécessité d'agir.»
Le PS utilise ainsi le levier de l'interpellation urgente. Le parti souhaite que le Conseil fédéral lui explique en détail comment il compte aider les entreprises et les ménages à faible revenu «qui sont touchés par des augmentations disproportionnées des prix de l'électricité». Le Conseil fédéral doit notamment évaluer dans quelle mesure il estime que la survie de certaines entreprises est menacée par l'explosion des prix de l'électricité et comment il entend assurer leur existence.
Pression sur Guy Parmelin
L'intervention vise le Département de l'économie du conseiller fédéral Guy Parmelin. Le magistrat UDC se débrouille pour l'instant avec des tables rondes et a mis en place un groupe de travail chargé d'examiner les différentes propositions. Toutefois, le Conseil fédéral ne veut en discuter qu'en octobre.
«Au Département de l'économie, tout reste très vague. Pourtant, le conseiller fédéral Guy Parmelin devrait veiller rapidement à la clarté et à la sécurité pour les entreprises, déplore Cédric Wermuth. Il faut agir rapidement pour éviter les dommages économiques et sauver les emplois.»