Les données publiées ces derniers jours par Météosuisse faisaient penser que certains records de températures pouvaient être battus, notamment en Suisse romande. Ça n'a pas été le cas mardi, malgré un pic de chaleur sur le territoire national.
Selon Météosuisse, il a fait jusqu'à 37,8 degrés à Genève, soit juste quelques unités de moins que le record du 7 juillet 2015 (39,7 degrés). A Sion, le mercure est monté jusqu'à 36,6 degrés alors qu'à Lugano, il n'a pas dépassé les 35,2 degrés. Selon Météonews, les températures devraient être à peine moins chaudes dès mercredi avant un nouveau coup de chalumeau vendredi.
Éviter les incendies à tout prix
Ces températures ont poussé mardi le service fédéral des dangers naturels à faire passer les régions tessinoises autour de Bellinzona, Lugano et Mendrisio du niveau d'alerte à la chaleur de trois à quatre. En dessous de 800 mètres d'altitude, il y a donc un grand danger de chaleur et un risque de troubles circulatoires et de malaise physique.
Cette vague de chaleur a aussi poussé plusieurs cantons à prendre des mesures contre le danger d'incendie en forêt. Ainsi en Suisse romande, Neuchâtel, Vaud, Fribourg, le Jura, Berne ainsi que le Valais ont tous annoncé mardi avoir décrété l'interdiction de faire du feu en forêt.
Le Valais a toutefois accordé à titre exceptionnel dans le cadre du camp fédéral scout qui se déroulera du 23 juillet au 7 août dans la vallée de Conches une dérogation, pour le cas où les foyers à gaz et électriques engagés ne suffiraient pas pour cuisiner. Pour la fête nationale, les communes peuvent à titre exceptionnel, désigner des zones reconnues et sécurisées, placées sous la surveillance des sapeurs-pompiers.
Crainte élevée d'une pénurie d'eau
La Suisse alémanique n'est pas épargné non plus par cette problématique. Comme son voisin Bâle-Campagne, le canton de Soleure estime depuis mardi que le risque d'incendie de forêt est élevé - c'est le niveau 4 sur 5. A l'exception de la Haute-Engadine (GR), de la région de Davos-Klosters (GR) ainsi que de Samnaun (GR), le niveau de danger d'incendie était partout au moins élevé.
La hausse des températures a également forcé des communes à prendre des mesures pour lutter contre une éventuelle pénurie d'eau. A notre connaissance, les communes de Courtételle (JU) et d'Aigle (VD) ont pris des mesures pour économiser l'eau en cette période de sécheresse. Toutes deux appellent la population à limiter leur usage en eau, soulignant que le niveau des sources est affecté par la canicule.
De son côté, le canton de Fribourg, en collaboration avec Vaud, ne délivrera plus aucune dérogation pour pomper l'eau dans les cours d'eau du bassin versant de la Broye. Pour les autres cours d'eau, les demandes de dérogation seront traitées au cas par cas, précise mardi l'Etat de Fribourg.
De l'autre côté de la Sarine, Thurgovie a pris une décision similaire mardi en interdisant les prélèvements d'eau dans les eaux de surface à partir de vendredi prochain. Pour sa part, la commune de Glaris Sud a du mal à approvisionner les villages de Luchsingen à Linthal en eau potable. Elle appelle la population à utiliser l'eau potable avec parcimonie.
La chaleur fait craindre pour la santé des plus âgés
Pour les seniors, une canicule peut avoir des effets graves sur la santé, rappelle Pro Senectute sur son site Internet. Leurs corps ne peuvent plus s'adapter si facilement à la chaleur et maintenir une température constante. Ils transpirent également moins et le sentiment de soif diminue, ce qui est évidemment dangereux.
On recommande de boire au minimum deux litres d'eau par jour et de s'abstenir de consommer de l'alcool. Les activités fatigantes doivent être repoussées. Une lingette fraîche sur la nuque ou une douche pas trop froide peuvent également aider. Pro Senectute va d'ailleurs renforcer son offre de soutien durant l'été. Du côté des hôpitaux, on est également prêt à faire face. Mais c'est en général seulement après une semaine entière de températures élevées qu'apparaissent des symptômes de déshydratation, explique à Keystone-ATS un porte-parole de l'hôpital de l'Ile à Berne.
Nos amis à quatre pattes également à risque
Ce pic de chaleur a également un impact sur nos animaux de compagnie. Contactée par Keystone-ATS, Danielle Adoutte, vétérinaire chez Adrovet SA à Neuchâtel, confirme: «Ces chaleurs sont un gros problème pour les animaux domestiques et notamment les chiens car ils ne peuvent pas transpirer et n'ont ainsi pas la possibilité de se refroidir.»
Pour éviter un coup de chaleur, il existe plusieurs techniques comme promener son chien en matinée ou en soirée, ventiler l'animal ou alors lui appliquer pendant quelques secondes un linge humide sur le corps. «Il ne faut en revanche pas tremper le chien dans l'eau glacée de manière brusque. Cela entraîne une vasoconstriction, soit une contraction des vaisseaux, alors que ce sont eux qui permettent à l'animal d'effectuer l'échange de chaleur», détaille la vétérinaire.
Danielle Adoutte précise également qu'il est déconseillé de laisser le chien dans une voiture «même cinq minutes». Elle ajoute également que les chiens à tête brachycéphale, comme le carlin ou le bouledogue français sont très fragiles face aux vagues de chaleur. Cela se justifie par des conches moins larges. «Un chien de cette race meurt cinq minutes après un coup de chaleur», alerte Danielle Adoutte, tout en invitant la population à se rendre chez le vétérinaire en cas de doutes.
(ATS)