Vague de chaleur en Suisse
La consommation d'énergie s'envole, les rails se courbent

La vague de chaleur actuelle n'est pas seulement un fardeau pour les citoyens. En Suisse, les entreprises ferroviaires et les fournisseurs d'électricité se préparent également à faire face aux températures élevées.
Publié: 18.07.2022 à 13:45 heures
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Dernière mise à jour: 18.07.2022 à 14:13 heures
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La chaleur de l'Afrique met à mal les voies ferrées.
Photo: Keystone
Martin Schmidt

La population suisse souffre de la chaleur. Rarement la joie d’avoir un bureau bien climatisé n’a dû être aussi grande que ces jours-ci. Les entreprises de construction sont elles aussi particulièrement sollicitées en ce moment: elles sont chargées de veiller à ce que la chaleur ne devienne pas un danger pour les travailleurs sur les chantiers. Des températures allant jusqu’à 40 degrés poussent non seulement les gens, mais aussi l’infrastructure à ses limites.

La consommation d’électricité des ménages et des entreprises industrielles augmente lorsqu’il fait chaud. L’infrastructure des fournisseurs d’électricité gémit sous la chaleur. Et dans les transports publics, les températures élevées mettent à mal les rails et les trains.

Les rails se tordent

Les prestataires de transports publics observent la situation de près. Des températures persistantes de plus de 30 degrés peuvent entraîner ce que l’on appelle le gauchissement des voies. Les voies ferrées se dilatent, se déforment et deviennent un risque pour la sécurité. Les exploitants procèdent régulièrement à des contrôles de sécurité – et ces dernières semaines, ils ont régulièrement découvert des anomalies.

Le BLS a connu jusqu’à présent quatre déformations de voies de ce type depuis le début d’été. Les Transports publics bâlois (BVB) en comptent actuellement deux. «Afin de garantir la sécurité de l’exploitation et le confort de conduite, la vitesse a été réduite aux endroits concernés», explique la porte-parole des BVB Sonja Körkel. Pour l’instant, cela n’a presque pas eu d’impact sur l’horaire.

De la peinture blanche contre les distorsions

Mais avec la vague de chaleur qui persiste, le risque de retards et d’annulations devrait augmenter dans les prochains jours. Il est toutefois impossible de prédire si la chaleur entraînera des problèmes, indique le BLS.

Ces dernières années, les prestataires de transports publics ont investi beaucoup d’argent dans des mesures préventives. Ainsi, la stabilité du sous-sol a été augmentée en remplaçant les traverses en bois par des traverses en béton. De plus, lors des contrôles de printemps, du ballast (lit de cailloux) est rajouté afin que les voies aient moins de marge de manœuvre pour se déformer.

Les Chemins de fer rhétiques (RhB) misent sur la peinture blanche. «Cette année encore, nous avons peint les rails en blanc à certains endroits de notre réseau, sur quelques centaines de mètres au total», explique la porte-parole Yvonne Dünser. Les rails devraient ainsi moins chauffer et donc moins se dilater.

Souffrance dans les voitures de train non réfrigérées

Mais la chaleur fait aussi souffrir les climatiseurs dans les trains. Comme ils sont enclenchés en permanence lorsque les températures sont élevées, le risque de panne augmente. Le porte-parole des CFF Daniele Pallecchi souligne que le taux de défaillance des appareils est «de l’ordre d’un pour mille». Mais mieux vaut être prévoyant. C’est pourquoi, les voitures sont généralement équipées de deux climatiseurs, au cas où l’un des deux tomberait en panne.

Mais si les voyageurs sont malchanceux, ils peuvent tomber sur de vieux wagons non refroidis. Ce serait encore le cas de 4% des voitures des CFF. Les chemins de fer rhétiques recommandent aux passagers d’ouvrir les fenêtres des vieux wagons pour se rafraîchir.

«Les gens prennent plus de douches»

Les températures élevées impactent également la consommation d’électricité. Chez les Elektrizitätswerke des Kantons Zürich (EKZ), les besoins en électricité des clients industriels «augmentent en raison du refroidissement des locaux», explique le porte-parole Christian Schwarz.

FMB, dont le siège est à Berne, a également constaté une augmentation des besoins dans les ménages privés au cours des dernières années. «Les gens prennent plus de douches, ils font fonctionner des climatiseurs ou utilisent davantage les congélateurs. Pour chaque degré de température supérieur à la moyenne estivale, la consommation d’électricité augmente d’environ 1%», explique le porte-parole Tobias Habegger.

Pour les exploitants, cette demande supplémentaire ne constitue toutefois pas un problème. Après tout, la consommation d’électricité en été reste nettement inférieure à celle de l’hiver.

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