Le conseiller national UDC Thomas Bläsi réagit
Le président de l'UDC Meyrin (GE) cogne un élu municipal: «Les affaires de nos élus cantonaux nous impactent forcément à Berne!»

Le président de l'UDC de Meyrin (GE) a frappé un élu municipal le 6 juillet, selon des révélations de Blick. Ce n'est pas le premier dérapage d'un élu UDC genevois ces derniers mois. Quel impact pour les conseillers nationaux du parti? Le député UDC Thomas Bläsi réagit.
Publié: 19.07.2024 à 18:31 heures
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Dernière mise à jour: 19.07.2024 à 19:03 heures
Thomas Bläsi est conseiller national UDC, représentant Genève aux côtés de Céline Amaudruz. Les frasques de certains élus cantonaux de la formation ne rendent pas toujours la vie des députés facile.
Photo: Keystone/Lucie Fehlbaum/ge.ch
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Vendredi 19 juillet, Blick révélait que le président de l'Union démocratique du centre (UDC) de Meyrin, quatrième ville du canton de Genève, avait cogné un élu municipal (législatif). Marco Gaetanino, hors parti, a été baffé et a reçu des coups de poings à Meyrin Centre, une galerie marchande, le 6 juillet. Il a porté plainte.

Le 8 juin 2023, nous dévoilions déjà le rocambolesque dérapage du cambriolage de Lionel Dugerdil, président de l'UDC Genève. Livré par la police au député au Grand Conseil (législatif), ce dernier l'avait frappé. Puis, en janvier dernier, Blick évoquait la mésaventure d'un promeneur finlandais, cogné avec une fourche par le même Lionel Dugerdil.

Deux représentants genevois pour l'UDC à Berne

Genève compte deux élus UDC au Conseil national, Céline Amaudruz et Thomas Bläsi. La première a été présidente du parti genevois durant 13 ans et est vice-présidente du parti suisse. Les élus genevois lui doivent le coup de poussière qui a contribué à l'urbanisation de la formation au bout du Léman. 

Le second, pharmacien, s'engage sur de nombreux dossiers sanitaires. Il est également derrière la loi genevoise pour l'interdiction des symboles nazis, votée en juin, que son groupe ne soutenait pas.

Problème de crédibilité?

Est-il possible d'être crédible, à Berne, quand les élus de son parti, au bercail, enfourchent et cognent des gens? Peut-on se tenir dans l'hémicycle et débattre de sujets nationaux avec sérieux lorsque ces affaires éclatent? Oui, mais ça n'est pas idéal, résume Thomas Bläsi.

«J'ai suivi ces affaires dans la presse, il m'est compliqué de les juger de l'extérieur, commente d'emblée le député. Mais c'est clair que lorsque les élus cantonaux sont pris dans des affaires, nous sommes impactés à Berne.» La règle est la même dans tous les partis, ajoute le politicien.

Il évoque la récente affaire Fischer, ancienne conseillère d'État verte à Genève, accusée notamment de népotisme et de conflits d'intérêt. «Forcément, ça a causé du tort aux Verts, il y a eu une gêne à la suite de cette histoire.»

Ricanements pour décrédibiliser

Les représentants des cantons ne sont donc pas avantagés par les scandales qui éclatent chez eux, mais les répercussions demeurent minimes. Thomas Bläsi illustre: «Il peut y avoir des ricanements pour décrédibiliser l'auteur d'un texte, lorsqu'une affaire a éclaté dans la presse. Mais ça n'est pas un impact direct sur notre travail, c'est plutôt un ressenti.»

D'une manière générale, explique le pharmacien, tous les partis représentés à Berne sont attentifs aux comportements de leurs élus. Mais le groupe agrarien romand a gonflé ses rangs aux dernières élections, et son influence n'en est pas tant tributaire que cela, bien qu'il puisse s'avérer délicat de défendre certaines problématiques, selon la nature des «affaires» déclenchées par les élus cantonaux.

Les Genevois, amateurs de «personnalités vigoureuses»

«Ce qui peut vraiment freiner le travail parlementaire, ce sont plutôt les 'Genferei' qui impliquent l'ensemble du Conseil d'État, témoigne Thomas Bläsi. À l'image des indemnités que la directrice de l'IMAD doit rendre, ou les soupçons de népotisme aux SIG.» Pour l'élu national, les actions individuelles relèvent de la responsabilité de chacun.

«Et il ne faut pas oublier que des événements qui relèvent d'une certaine violence peuvent susciter l'engouement de la population, souligne-t-il. On peut se demande si, à Genève, les votants n'aiment pas certaines personnalités vigoureuses.» Il cite ainsi Éric Stauffer, le fantasque fondateur du Mouvement citoyens genevois.

Dégonfler les égos

Un aspect de la politique énerve bien plus Thomas Bläsi que les frasques de certains de ses collègues de parti: les politiciens qui défendent des lobbys d'intérêt. «Lorsqu'ils font preuve d'une mauvaise foi crasse et que l'on sait très bien pourquoi, c'est beaucoup plus problématique pour moi, assure l'élu. Il faut une grande patience pour ne pas sortir de ses gonds, parfois.»

Le pharmacien partage une position plus humaniste pour expliquer certains agissements des UDC genevois. «Tous ces exemples de politiciens qui ont fauté, relatent des erreurs d'êtres humains, tempère le conseiller national. Il y a une tension très importante en politique, encore plus au Grand Conseil qu'à Berne, d'ailleurs.»

Les propos cinglants ou violents peuvent fuser, mais le respect de la mission parlementaire règne. «Notre structure politique permet une séparation claire des missions de chacun, salue le député UDC. Mais il faudrait, de temps en temps, dégonfler les égos de certains.»

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