Népotisme, millions surfacturés...
L'ex-boss des SIG sort du bois et nie avoir favorisé sa famille

Christian Brunier se confie à la presse sur sa démission du poste de directeur général des Services industriels de Genève. Accusé de népotisme, ciblé dans l'affaire des 22 millions surfacturés au peuple durant 13 ans... L'ex-big boss a subi la tempête.
Publié: 01.07.2024 à 13:04 heures
Christian Brunier s'explique notamment sur les soupçons de népotisme. Il n'a pas cherché à favorisé ses neveux, son ex-femme et sa belle-fille, assure l'ancien directeur général des Services industriels de Genève.
Photo: Keystone
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Christian Brunier, ex-boss des Services industriels de Genève (SIG), confie à «20 minutes» et à la «Tribune de Genève» avoir vécu un passage difficile. Accusé de népotisme, pointé du doigt dans l'affaire de la surfacturation, il avait quitté son poste en avril dernier.

L'ancien directeur général (DG) parle aujourd'hui d'un droit à l'erreur, qu'on ne lui aurait pas accordé. Pris comme cible, il aurait aussi quitté l'entreprise pour éviter de lui porter préjudice.

«Un problème toutes les semaines»

S'il savait, pour les 22 millions perçus en trop depuis 2009 sur le dos des contribuables, il souligne que l'audit commandé par les SIG n'a pas révélé de faute. À propos du lanceur d'alerte, qui avait mis la direction au courant dès 2018 (ndlr: soit cinq ans avant la publication d'un rapport par la Cour des comptes), Christian Brunier parle d'un collaborateur «qui signalait un problème toutes les semaines».

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Ni les enquêtes internes, ni les contrôles du canton ou de la Confédération n'ont révélé de manœuvre illégale. «Personne ne s'est mis de fric dans la poche», résume l'ancien DG à «20 minutes».

«Aucune envie» de bosser avec son ex-femme

Concernant les accusations de népotisme, Christian Brunier a une explication. Il rappelle qu'il s'agit de cinq personnes sur les 1700 employés que comptent les SIG.

Soit il n'était pas DG au moment des engagements, soit ces personnes ont commencé comme intérimaire, et il aurait été injuste de leur interdire de postuler. Pour le cas de son ex-femme, qui a démarré comme intérimaire il y a quinze ans, il n'avait «aucune envie» de l'avoir comme collègue, assure-t-il au quotidien gratuit.

Sa belle-fille et son «book hyper intéressant»

Le cas de sa belle-fille est plus complexe. Elle était en réalité la nouvelle copine de son beau-fils, et non sa femme. Arrivée numéro 2 du recrutement, au profit d'un Vaudois, Christian Brunier s'est impliqué lorsqu'il a découvert que le recruteur blacklistait les diplômés de la Haute école d'art et de design genevoise, alma mater de la jeune femme, finalement engagée. Auparavant, il avait tout de même signalé son «book hyper intéressant», admet-il aux quotidiens. Précisant qu'il ne voulait pas de favoritisme...

L'ancien big boss assure qu'il ignorait qu'elle était le deuxième choix. Il aurait agi, opposé à cette discrimination à l'encontre d'une école genevoise. Selon lui, si l'on veut créer du lien entre la population et le service public, il est nécessaire de tenir compte des attaches locales des employés.

Un bilan positif passé à la trappe

Le jeune retraité rappelle qu'il avait démissionné en janvier, avant la publication du rapport de la Cour des comptes sur la surfacturation, tombé mi-février. Il a toujours voulu tirer la prise à 60 ans, assure-t-il.

Ce qui l'attriste aujourd'hui, c'est que personne n'a tiré son bilan. En étant l'une des cibles de la tempête ayant secoué les SIG, il n'a pas pu faire valoir ses succès. Des budgets tous validés durant dix ans, un programme de décarbonisation ultra-ambitieux, la diminution drastique la dette des services industriels... L'ex-DG se dit fier, malgré un départ au débotté.

De leurs côtés, les SIG ont annoncé un remboursement de 27 millions aux Genevois. Des acquittements qui démarrent en juillet, et comprennent 5 millions de taux d'intérêt. 

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