Soupçons de népotisme
«Extrêmement affecté par les attaques», le directeur des SIG démissionne

Le directeur des Services industriels de Genève démissionne, a annoncé l'entreprise dans une conférence de presse ce matin. Ce départ anticipé à la retraite intervient en pleine tempête de soupçons de népotisme.
Publié: 30.04.2024 à 11:35 heures
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Dernière mise à jour: 30.04.2024 à 14:55 heures
Christian Brunier prend avec effet immédiat une retraite anticipée (archives).
Photo: SALVATORE DI NOLFI

Christian Brunier quitte avec effet immédiat les Services industriels de Genève (SIG). Le directeur général de l'entreprise, empêtré dans une affaire de népotisme présumé, a annoncé faire valoir ses droits à la retraite anticipée, ce mardi matin lors d'une conférence de presse.

«Christian Brunier est extrêmement affecté par les attaques dont il fait l'objet. Il a jugé préférable de partir le plus rapidement possible», a indiqué devant les médias le président des SIG Robert Cramer. En temps normal, Christian Brunier avait prévu de prendre sa retraite anticipée le 31 mars 2025. Christian Brunier a passé 45 ans aux SIG, dont dix ans en tant que directeur.

Un audit externe prévu

Un audit externe sera mené sur les procédures de recrutement aux SIG. Robert Cramer, président du Conseil d'administration de la régie publique a indiqué «prendre au sérieux» les accusations de favoritisme.

«Je n'emploie pas le terme de népotisme. Si c'est avéré, c'est très problématique comme comportement et pour l'entreprise», a déclaré mardi devant les médias Robert Cramer. L'auditeur externe aura pour mission de chercher à savoir si les procédures de recrutement sont adéquates, si le règlement est perfectible et si, dans les cas en question, les procédures ont été appliquées ou s'il y a eu des dérives.

L'auditeur sera trouvé d'ici à la fin de la semaine, selon Robert Cramer, qui refuse de se prononcer sur ces cas avant d'avoir reçu l'audit «dans deux mois ou à la fin de l'été». A ses yeux, toute intervention active dans le processus de recrutement est «la ligne rouge absolue» à ne pas franchir. Or la proximité ne se limite pas aux liens familiaux dans une entreprise qui compte 1700 collaborateurs.

Soupçons de népotisme

De son côté, Robert Monin, directeur des ressources humaines des SIG, a expliqué qu'un candidat qui n'a pas de réelles compétences est balayé lors des différentes étapes de recrutement. «Les recommandations de l'audit externe seront mises en œuvre par les SIG», a assuré le président, qui souhaite que les établissements publics autonomes s'alignent sur les mêmes pratiques.

Des soupçons de népotisme pèsent sur Christian Brunier depuis que la Tribune de Genève et la télévision Léman Bleu ont révélé que ses deux beaux-fils travaillaient aux SIG, ainsi que l'épouse de l'un d'eux. Vendredi dernier, c'est la RTS qui informait l'engagement par l'entreprise d'un neveu du directeur général.

(ATS)

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