De graves accusations
L'enquêteur spécial Peter Marti a accusé Peter Lauener de crime d'État!

Le procureur extraordinaire Peter Marti n'a pas seulement accusé l'ex-porte-parole d'Alain Berset Peter Lauener de violation du secret de fonction, mais aussi de «mise en danger de l'ordre constitutionnel». Ce qui constitue un crime contre l'État.
Publié: 27.01.2023 à 15:34 heures
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Peter Lauener (à gauche), ex-porte-parole du conseiller fédéral Alain Berset.
Photo: Keystone
Tobias Ochsenbein

L'enquêteur spécial Peter Marti a porté des accusations bien plus graves contre Peter Lauener que celles qui accablaient déjà ce dernier. L'ancien chef de la communication du conseiller fédéral Alain Berset aurait non seulement violé le secret de fonction, mais aussi mis en danger l'ordre constitutionnel en Suisse estime l'enquêteur spécial. C'est ce que rapporte le «Tages Anzeiger».

Fait explosif: la «mise en danger de l'ordre constitutionnel» est un article du code pénal qui fait partie des «crimes contre l'État» et qui n'est pratiquement jamais invoqué.

Obtention et exploitation d'e-mails à grande échelle

Peter Marti a placé Peter Lauener en garde à vue pendant quatre jours en détention préventive en mai 2022 et l'a interrogé sur des soupçons de violation du secret de fonction. Le conseiller fédéral Alain Berset et le CEO de Ringier — qui édite également Blick — Marc Walder avaient également été interrogés dans le cadre de la procédure. Ils ne sont toutefois pas inculpés comme Peter Lauener, et avaient été simplement appelés à fournir des renseignements.

Peter Marti reproche à Peter Lauener d'avoir lancé et encouragé une couverture de presse via les éditions Ringier afin d'influencer directement la prise de décision au sein du Conseil fédéral. Auparavant, l'enquêteur spécial s'était procuré et avait analysé à grande échelle les e-mails professionnels et privés de Peter Lauener, sans que ce dernier en soit informé.

Selon les recherches de la «Wochenzeitung», le procureur extraordinaire aurait reçu de Swisscom et de l'Office fédéral de l'informatique et de la télécommunication (OFIT) les courriels professionnels et privés de l'ancien porte-parole d'Alain Berset pendant plusieurs années.

Revers désagréable pour Peter Marti

Mais Peter Lauener et son avocat ont contesté les accusations et ont fait sceller les e-mails. La raison: sans preuve, les e-mails n'auraient pas dû être utilisés dans la procédure pénale.

Peter Marti n'a finalement pas réussi à faire valoir ses arguments. Le tribunal de district de Zurich a estimé que l'enquêteur spécial n'aurait pas dû exploiter les e-mails saisis, car il n'y aurait pas eu soupçon urgent. L'ex-chargé de presse a été libéré, et l'enquêteur spécial a essuyé un désagréable revers.

Peter Lauener a dénoncé Peter Marti en l'accusant d'abus de pouvoir et éventuellement d'autres délits. En outre, une procédure de levée des scellés est actuellement en cours auprès du tribunal des mesures de contrainte de Berne. Cette procédure pourrait encore faire l'objet d'un recours judiciaire. Jusqu'à ce que la lumière soit faite sur une éventuelle levée des scellés, l'enquête de Peter Marti reste bloquée.

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