Dans l'affaire des Corona Leaks concernant les indiscrétions du département fédéral de l'Intérieur que dirige le président de la Confédération Alain Berset, il y a un chapitre essentiel: la détention de l'ancien chef de la communication du conseiller fédéral, Peter Lauener. Le 10 juillet, Blick a été le premier média à en parler: un ancien collaborateur d'Alain Berset est passé par la case prison.
De quoi s'agissait-il? Le procureur extraordinaire Peter Marti a fait arrêter le porte-parole le 17 mai 2022 pour quatre jours. L'enquêteur spécial avait demandé la détention préventive. Il s'avère maintenant que, sur le plan juridique formel, il ne s'agissait que d'une détention dite préparatoire, c'est-à-dire la phase pendant laquelle les parties attendent la décision du tribunal pour savoir si la mesure de contrainte proprement dite peut entrer en vigueur.
Cette différence n'a qu'une importance secondaire pour la dimension politique de l'affaire et est ignorée dans le langage quotidien des avocats. Blick avait-il donc propagé une erreur?
Sur les Corona Leaks
Pas de détention préventive
Nous devons accepter le reproche d'imprécision. Insuffisant, dirait-on dans un séminaire de droit. Cette erreur a été rendue publique par un article du magazine en ligne «Republik» de mercredi, qui a fait de cette mésaventure un gros titre: «Contrairement aux informations publiées dans plusieurs centaines d'articles de presse, l'ancien chef des médias d'Alain Berset n'a jamais été en détention préventive.»
D'ailleurs, l'enquêteur spécial Peter Marti n'avait finalement pas pu faire aboutir sa requête de détention préventive. Le 20 mai 2022, Peter Lauener était à nouveau en liberté — à temps pour le WEF à Davos, où son supérieur Alain Berset avait rencontré différents chefs d'Etat pour des discussions animées.
Trois semaines plus tard, l'ancien chargé de presse du conseiller fédéral quittait le Département de l'intérieur dans des circonstances qui n'ont pas encore été élucidées.