Par le rédacteur en chef du groupe Blick
Personne n'influence Blick!

Selon plusieurs médias, le département fédéral d'Alain Berset aurait fourni à Blick des informations confidentielles sur les mesures Covid et aurait bénéficié en retour d'une couverture bienveillante. Cette allégation est grave, mais avant tout fausse!
Publié: 17.01.2023 à 06:13 heures
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Dernière mise à jour: 17.01.2023 à 10:25 heures
Peter Lauener (à gauche), est le chef de la communication du Département fédéral de l'intérieur (DFI) - le département du conseiller fédéral Alain Berset (à droite).
Photo: keystone-sda.ch
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Christian Dorer

Ces derniers jours, la presse alémanique a fait état, à grand bruit, d'une «ligne directe» entre le groupe de presse Ringier – dont fait partie Blick – et le Département d'Alain Berset. Les gros titres se sont enchaînés, accusant Blick de «faire la propagande» du ministre de la Santé. En Suisse romande aussi, les «Corona-Leaks» ont agité les médias.

A la lecture des articles de la «Schweiz am Wochenende» ainsi que des autres contributions sur le sujet, cela donne l'impression que la rédaction politique de Blick a reçu des informations de la part du Département fédéral de l'intérieur (DFI) pendant la pandémie. Plus précisément, il est dit que Blick aurait obtenu des informations sur les mesures Covid décidées par le Conseil fédéral par le biais d’échanges entre le chef de la communication du DFI de l'époque, Peter Lauener, et le CEO de Ringier, Marc Walder. Ces allégations sont fausses.

La rédaction de Blick s’oppose donc fermement à cette présentation des faits et rejette formellement ces insinuations. La rédaction de Blick enquête et travaille de manière indépendante. Elle n’a reçu aucune instruction de qui que ce soit, pas même du CEO de Ringier. Nous nous insurgeons tout aussi résolument contre l’allégation selon laquelle nous nous serions laissés influencer par le DFI.

Les journalistes politiques ont rédigé de nombreux articles et commentaires sur les mesures Covid prises par la Confédération et les cantons. Ils se sont basés sur leurs propres enquêtes, qui sont soumises uniquement à des critères journalistiques. Parfois, notre équipe politique a révélé une information en exclusivité – nous nous en sommes réjouis. Parfois, ce fut un concurrent – ce qui nous a agacés.

Le patron de Ringier, Marc Walder, n’a en aucun cas été impliqué dans l'élaboration et la rédaction des deux textes cités par «Schweiz am Wochenende». L'article exclusif sur l’achat des vaccins datant du 11 novembre 2020 est basé sur des sources de la cheffe de notre rubrique politique, Sermîn Faki. Tandis que l'article exclusif sur l’assouplissement des mesures du 11 mars 2021 est le fruit d'enquêtes conjointes menées par notre chef adjoint à la rubrique politique, Pascal Tischhauser, et notre envoyé au Palais fédéral, Ruedi Studer. Le groupe Blick tient particulièrement à la protection de ses sources. Raison pour laquelle aucun détail supplémentaire ne sera fourni quant aux méthodes qui ont mené à ces deux exclusivités.

En clair, les deux articles susmentionnés ont été réalisés sans aucune influence du patron de Ringier et sur la base de recherches personnelles.

En outre, plusieurs médias vont même jusqu'à mentionner l'existence d'un accord entre le conseiller fédéral Alain Berset et le groupe Blick. L'allégation: par l'intermédiaire de Marc Walder, Blick aurait reçu des informations confidentielles de la part du DFI. En contre-partie, la rédaction de Blick aurait publié des articles bienveillants sur le Conseil fédéral et ses décisions en matière de lutte contre la pandémie de coronavirus.

Cette accusation est non seulement fausse, mais également dénigrante pour la rédaction. Et il suffit de jeter un coup d’œil aux archives de la rédaction pour la réfuter: Blick ne s'est pas montré fidèle à la Confédération, mais fidèle aux faits, en toute conscience. Nous avons remis en question d’innombrables fois les décisions du Conseil fédéral et des autorités cantonales. Et nous avons même parfois critiqué le conseiller fédéral Alain Berset en personne. Par exemple, l’un de nos commentaires s’intitulait: «De champion à fardeau». Ou lorsqu'Alain Berset a laissé entrevoir un bon de 50 francs pour la vaccination, nous avons qualifié cela de «capitulation désespérée».

Sans compter qu’un tel accord n’aurait jamais fonctionné. Nos rédacteurs n’auraient jamais exécuté un «ordre venu d’en haut», car cela aurait été contraire à leur éthique professionnelle. L'équipe de Blick ne travaille pas dans un cadre hiérarchique où un patron peut imposer quoi que ce soit. Blick travaille exclusivement selon des critères journalistiques, avec pour seule obligation de servir ses lecteurs, c’est-à-dire vous.

Comme le stipule le paragraphe 8 de notre manifeste: «L’équipe éditoriale travaille indépendamment de toute influence extérieure. Nous publions ce que nous considérons comme étant d’actualité, pertinent et éthiquement correct et prenons nos décisions sans directives politiques, idéologiques ou matérielles.»

Cela s’applique tout particulièrement à notre couverture de la période historiquement difficile qu'a été – et est encore – la pandémie de coronavirus.



(Cet article est une traduction de la déclaration de Christian Dorer, rédacteur en chef du groupe Blick, publiée en allemand sur Blick.ch)

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