Tous les regards sont désormais tournés vers eux: les six parlementaires désignés par les commissions de gestion du Conseil national et du Conseil des Etats pour enquêter sur les Corona Leaks. Mais qui sont ces trois conseillers aux Etats et trois membres du Conseil national qui enquêtent sur les indiscrétions concernant les décisions du Conseil fédéral pendant la pandémie de Covid-19? Blick vous les présente.
Sur les Corona Leaks
Philippe Bauer
Le conseiller aux Etats neuchâtelois Philippe Bauer semble être fait pour la tâche de président du groupe de travail: ce libéral-radical est avocat avec sa propre étude à Neuchâtel et siège au Parlement fédéral depuis 2015; d’abord comme conseiller national, puis comme conseiller aux Etats depuis 2019. Bien que Philippe Bauer parle volontiers et longuement — en 2021, après 55 minutes de monologue, on a dû lui demander de conclure — il est considéré comme discret et très intègre.
Le politicien est même si discret que — chose inhabituelle pour un homme politique — il n’a même pas de site Internet personnel. De plus, il est quelqu’un qui se penche sur les dossiers avec sobriété et objectivité, dit-on au Palais fédéral.
Ce père de trois enfants est un membre actif de l’une des plus anciennes sociétés de tir de Suisse. Il a déjà été chargé à plusieurs reprises de procéder à des enquêtes discretes: en 2018, Philippe Bauer était ainsi membre de la commission du parti qui a examiné sous toutes les coutures les candidats du PLR au Conseil fédéral: Karin Keller-Sutter, Christian Amsler et Hans Wicki.
Le conseiller aux Etats siège également dans la Délégation des commissions de gestion (DélCdG), composée de six membres, qui surveille les services secrets et qui a, entre autres, fait le point sur l’affaire Crypto. Cette enquête a toutefois été pour lui un baptême du feu: à peine était-il membre de la DélCdG qu’il devait déjà s’occuper de ce cas délicat. Aussi, parce que l’ancien conseiller fédéral libéral-radical Kaspar Villiger était impliqué dans l’affaire, tout comme l’ancien chef des services secrets Markus Seiler. Ce dernier est également membre du PLR.
Thomas de Courten
Le conseiller national UDC de Bâle-Campagne Thomas de Courten est vice-président du groupe de travail sur les Corona Leaks. Cet économiste dirige une agence de communication politique et d’affaires publiques. Il est membre de plusieurs conseils d’administration et associations. Au Parlement – Thomas de Courten est conseiller national depuis 2011 — il se fait surtout remarquer en tant que politicien de la santé. Il siège à la commission de gestion depuis 2015, il connaît donc le travail grâce à de nombreuses enquêtes. Thomas De Courten est par ailleurs père de trois enfants.
Manuela Weichelt
La Verte Manuela Weichelt n’a pas de formation juridique. Elle est infirmière diplômée, assistante sociale et experte en santé. Mais cette mère de deux enfants compense par son expérience: elle a été conseillère d’État zougoise pendant onze ans et a dirigé en tant que telle la Direction de l’intérieur jusqu’en 2018. Depuis 2019, elle siège au Conseil national — en tant que première femme de son canton. Parmi ses hobbies, elle cite la lecture. Elle pourra sans doute s’y adonner à fond dans les semaines à venir — si le groupe de travail reçoit les e-mails et documents en question de l’administration fédérale.
Daniel Fässler
Le conseiller aux Etats du centre d'Appenzell Rhodes-Intérieures Daniel Fässler est un vieux routier de la coupole fédérale. Il est membre de l’Assemblée fédérale depuis plus de onze ans, d’abord comme conseiller national, puis, depuis 2019, comme conseiller aux Etats. Ce juriste — sa thèse de doctorat a jadis été récompensée par le prestigieux prix Walther Hug — a d’abord travaillé comme avocat avant d’être élu Landammann d’Appenzell Rhodes-Intérieures. C’est un autre avantage: Daniel Fässler, père de trois enfants, est, avec Manuela Weichelt, un autre membre du groupe de travail qui a de l’expérience au sein d’un gouvernement cantonal — il sait donc aussi par expérience quelles indiscrétions nuisent au bon fonctionnement d’une autorité collégiale.
Hans Stöckli
Pour le conseiller aux Etats bernois Hans Stöckli, membre du PS, le travail au sein du groupe Corona Leaks est particulièrement difficile. En effet, un collègue de parti, le président de la Confédération Alain Berset (PS également), est au centre de l’enquête. L’ancien maire de Bienne et père de trois enfants ne devrait pas se laisser impressionner. Lui aussi est juriste et parlementaire expérimenté. Il est actif à l’Assemblée fédérale depuis 2004. Mais plus pour longtemps: en automne, Hans Stöckli ne se représentera pas aux élections. Ce qui signifie aussi que l’enquête sur les Corona Leaks ne devrait pas durer trop longtemps: si l’on ne parvient pas à un résultat d’ici fin novembre, le conseiller aux Etats devrait probablement être remplacé.
Katja Christ
La conseillère nationale vert’libérale bâloise Katja Christ est, elle aussi, juriste. Elle a d’abord travaillé au département de la santé de Bâle-Ville, avant de passer à l’administration communale de Riehen (Bâle-Ville) et finalement à un cabinet d’avocats. Katja Christ, mère de deux enfants et ancienne danseuse de compétition, ne siège que depuis trois ans au Conseil national, où elle s’engage en tant que politicienne de l’éducation. La conseillère nationale a toutefois récemment fait les gros titres en demandant un deuxième siège au Conseil des États pour son canton après l’élection de la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral. En outre, elle a déjà pu acquérir une certaine expérience en tant que membre de la commission de gestion. Pendant la pandémie de coronavirus, cette commission a été très active.