Les Djokovic ne sont pas plus bons gagnants qu'ils n'étaient bons perdants. Lors d'une conférence de presse ubuesque tenue à Belgrade, le père de Novak, Srdjan, sa mère Dijana et son frère Djordje se sont exprimés sur le feuilleton médiatique qui s'est emballé ce lundi autour du joueur de tennis depuis l'Australie.
Ils se sont montrés loquaces et grandiloquents jusqu'à ce que les journalistes leur posent des questions sur le test PCR positif de Novak Djokovic du 16 décembre dernier. Des journalistes ont voulu savoir pourquoi, en dépit de tests positifs le 16, 17 et 18 décembre, le numéro un mondial au classement ATP a continué à rencontrer des gens sans mesures de précaution. «La conférence de presse est terminée», a abruptement déclaré Djordje Djokovic, tout en restant d'un calme olympien.
Lors de la demi-heure qui a précédé cette interruption sèche, les grandes phrases et les grands gestes étaient au rendez-vous. Tandis que les coupes gagnées par le joueur de tennis étaient présentées, des vidéos résumaient sa carrière. Srdjan Djokovic, le patriarche, n'a pas hésité à décrire la décision du juge de laisser entrer Novak sur le territoire australien de «grande victoire pour les gens du monde entier».
«Cela n'a pas plu à quelques personnes puissantes»
Les Djokovic considèrent leur fils victime d'un complot «Il est toujours bien avec tout le monde, il essaie d'aider partout. Il vient d'un petit pays pauvre. Et cela n'a visiblement pas plu à quelques personnes puissantes qu'un garçon aussi petit et pauvre devienne un jour aussi bon».
Pour son oncle Goran, il s'agit même de «la plus grande victoire de sa carrière». Les Djokovic s'en prennent violemment aux autorités australiennes. «Novak a été maltraité», affirme son frère Djordje. «On lui a retiré tous ses droits», déclare le père, Srdjian. «On a essayé de le forcer à revenir et de lui faire signer le document. Mais il n'y avait aucune raison. C'était absolument déplacé d'exiger cela».
Mama Dijana: «Il n'a rien fait de mal»
Seul le juge Anthony Kelly, qui a pris une décision allant dans le sens des Djokovic, a été loué. «Le procès a aidé à résoudre la situation conflictuelle», explique Djordje. «C'était aussi difficile pour le tribunal. Ils avaient une énorme pression, le monde entier s'intéressait à l'affaire».
Dijana, la mère, n'est pas en reste: «Il n'a rien fait de mal et a quand même dû subir cette torture. Nous n'avons pas fini d'entendre tout ce qu'il a dû endurer. Il a pleinement le droit d'être en Australie. Et il veut gagner le tournoi». Selon elle, cela a été difficile pour toute la famille. «Nous n'avons jamais connu une telle situation. Nous nous donnons beaucoup de mal pour nous battre pour lui, pour que notre voix soit entendue dans le monde. Nous avons ressenti de la déception, de la tristesse. Nous ne savions pas s'il allait bien, s'il était malade, s'il était rassasié. Toutes les mères peuvent le comprendre».
On aura tout de même parlé un peu de tennis. Avec une confiance affichée. «Rien n'empêchera Novak de devenir le meilleur joueur de tennis de tous les temps», déclare Srdjan Djokovic. «Peu importe qui joue. Novak sera toujours le meilleur».
Les Djokovic ne se sont tus que lorsqu'on leur a posé des questions sur les jours de la mi-décembre où leur frère et leur fils ont été contrôlés positifs. Ils ont alors préféré entonner une chanson populaire serbe.
Peu de temps après, Novak Djokovic s'est à son tour manifesté via un tweet. Il poste une photo qui le montre déjà sur le court central de l'Open d'Australie. Il remercie tout le monde pour son soutien et se réjouit de ne plus être enfermé dans sa chambre d'hôtel. «Je veux rester et jouer le tournoi», écrit-il.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)