Les avocats de «Djoko», retenu depuis cinq jours dans un centre pour migrants à Melbourne, tentent lundi de convaincre le tribunal fédéral que le joueur de 34 ans a contracté le Covid en décembre, ce qui le dispenserait d'une vaccination obligatoire pour entrer sur le territoire.
Lors d'une audience que l'AFP et Blick ont pu suivre en ligne, le juge fédéral Anthony Kelly a semblé prendre la défense du joueur de 34 ans, ce qui ne préjuge cependant en rien de sa décision finale alors que les avocats de l'Australie doivent également présenter leurs arguments.
«Qu'est-ce que cet homme aurait pu faire de plus?», a demandé le juge. Reconnaissant être un peu «nerveux», le magistrat a estimé que le Serbe a fourni des preuves, émanant «d'un professeur et d'un médecin éminemment qualifié» concernant sa demande de dispense médicale.
L'audience s'est ouverte avec du retard après un problème informatique dû à un trop grand nombre de connexions afin d'assister à sa retransmission en ligne. Des antivax ont partagé, en dépit d'une interdiction, le lien permettant de la suivre en la diffusant en direct sur YouTube.
Le juge a finalement poursuivi l'audience sans retransmission publique en direct, avant qu'un accès restreint, dont l'AFP a pu bénéficier, soit accordé.
«Complètement confus»
Selon les avocats du sportif, le joueur était «complètement confus», lorsqu'il a été entendu durant plusieurs heures dans la nuit du 5 au 6 janvier à l'aéroport de Melbourne. Ils ont notamment fait valoir qu'il a été privé de moyens de communication avec son entourage lors de son interrogatoire.
L'Open d'Australie, où Djokovic ambitionne de s'offrir un 21e tournoi du Grand Chelem qui le placerait au sommet de l'histoire du tennis, devant ses deux rivaux historiques, Roger Federer et Rafael Nadal, débute dans sept jours et sa participation dépend entièrement de la décision d'Anthony Kelly.
Ses avocats affirment qu'il a été testé positif au Covid-19 le 16 décembre. Il a cependant assisté le lendemain à Belgrade, sans masque, à une cérémonie en l'honneur de jeunes joueurs serbes.
Djokovic, désormais raillé sous le surnom de «Novax», devait assister aux débats depuis l'ancien Park Hotel, un bâtiment de cinq étages qui accueille environ 32 migrants piégés dans le système d'immigration australien, dont certains depuis des années.
Djokovic a obtenu la permission du tribunal de suivre les débats de lundi depuis un autre lieu, tenu secret, avant d'être contraint de retourner dans le centre de rétention à l'issue des audiences. Selon ses avocats, sa demande de transfert dans un centre où il pourrait s'entraîner en vue de l'Open d'Australie est restée lettre morte.
Pas vacciné
La fédération australienne de tennis lui a accordé une exemption, au motif de cette infection en décembre, pour participer au premier Grand Chelem de la saison, après que sa demande a été approuvée par deux panels médicaux indépendants, ont souligné ses avocats.
Mais à son arrivée en Australie, les autorités fédérales lui avaient refusé l'entrée, estimant que ses motifs d'exemption ne remplissaient pas les conditions d'entrée sur le territoire.
Le gouvernement australien insiste sur le fait qu'une récente infection ne compte comme une exemption que pour les résidents, et non pour les ressortissants étrangers qui tentent d'entrer dans le pays.
Lundi, le patron de la fédération australienne Craig Tiley a défendu son organisation contre les critiques l'accusant d'avoir induit les joueurs en erreur à propos des obligations pour entrer dans le pays, déclarant que le gouvernement avait «refusé» de vérifier la validité des exemptions médicales avant l'arrivée des joueurs.
(ATS)