Le réseau social américain, racheté l’an dernier par Elon Musk, n’en finit pas de faire parler de lui. Après l’épisode de la suppression des badges bleus (ils indiquaient aux utilisateurs l’existence d’un compte d’intérêt public), remplacés par les très mercantiles nouveaux badges bleus (qui peuvent être quant à eux acquis moyennant modeste finance), voilà que le turbulent volatile bleu vient avec une nouvelle idée: le réseau social entend proposer, conjointement avec des éditeurs de presse, des contenus médiatiques à l’unité, permettant à ceux de ses utilisateurs qui ne sont pas abonnés à des médias payant de s’offrir un article de ci de là.
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Bien sûr, l’idée n’est pas (du tout) neuve et beaucoup d’éditeurs de par le monde offrent déjà une telle possibilité, avec un succès que d’aucuns qualifieraient de mesuré. Mais l’idée d’un achat possible «en un clic» sur Twitter, comme l’annonce le nouveau patron de Twitter, pourrait bouleverser la donne, à tout le moins si les gros éditeurs de presse devaient jouer le jeu et accepter de se lancer dans cette aventure.
La bataille est engagée
Difficile de dire si ce sera le cas: d’un côté, la confiance accordée à Twitter n’a cessé de s’éroder et certains médias ont même décidé de quitter purement et simplement le réseau; de l’autre, les micropaiements pourraient constituer une manne dont une presse parfois exsangue aura de la peine à refuser. Quoiqu’il en soit, Twitter va devoir batailler ferme pour garder sa prééminence, en des temps où les reproches envers le réseau social se font croissantes (la dernière en date étant une étude démontrant un bon des contenus complotistes, notamment en lien avec la problématique du climat).
Et la concurrence est désormais concrète: Bluesky, un réseau décentralisé dont les fonctionnalités sont proches de celles de l’oiseau bleu, initialement développée sous l’aile bienveillante du volatile. Le réseau, en phase finale de développement, n’est pour l’heure accessible que sur invitation. L’intérêt grandissant pour ce nouveau réseau social permet de le regarder avec un certain sérieux, sans toutefois oublier que, parfois, les idées géniales d’hier sont les échecs de demain, comme en témoigne la descente aux oubliettes de ClubHouse (le réseau social vocal), dont on nous disait il y a quelques années qu’elle allait révolutionner nos échanges ou le décollage poussif de Mastodon (vu par certains comme un autre concurrent de Twitter).
Mais revenons à Bluesky. Sa particularité? Son promoteur, Jack Dorsey, co-fondateur de Twitter. Quand on vous disait que les temps étaient troublés…