On ne parle que de lui et c’est ce qu’il recherche avidement.
Cyril Hanouna défraie une fois de plus la chronique. Après avoir montré l’étendue de son populisme judiciaire en déclarant sur les ondes être en faveur d’un «procès rapide» et d’une peine de «perpétuité direct» pour la mise en cause du meurtre de la petite Lola, l’animateur aux phrases tronquées et au parler de la rue, n’avait rien trouvé de mieux que venir fêter, en déguisement, les bonnes audiences de l’émission. La veille, des sommets d’audience avaient semble-t-il été atteints, lors du débat dévolu à la mort de Lola, émission au cours de laquelle il avait précisément rappelé son inquiétant tropisme pour les procès lestes.
Le Dr Cyril agite les passions et entrave la formation de l’opinion par des prises de positions simplificatrices, le M. Hanouna en récolte les fruits: curieuse démonstration de l’auto-dévoration d’un système médiatique en perte de contrôle.
Après ses doctes considérations sur les nécessaires réformes judiciaires, Cyril Hanouna revient hanter la mauvaise conscience d’un système qui l’a propulsé aux nues. N’oublions pas que le président Emmanuel Macron avait mis en scène la normalité jusqu’à l’anormalité en parlant au téléphone à Hanouna en direct plateau à l’occasion de ses 40 ans, dans un mélange des genres jamais vu auparavant en France.
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Hanouna, à l’évidence, est la créature du landerneau médiatico-politique hexagonal qui a vu en lui un relais auprès des masses, séduites par l’apparente normalité de l’animateur qui ne recule devant aucun barbarisme, ni propos de PMU, pour se rendre proche des téléspectateurs, ses «petits chéris», comme il se plaît à les appeler.
Dernière frasque en date: le député LFI (gauche) Louis Boyard s’est récemment vu servir de chatoyants noms d’oiseau par l’animateur lors d’un débat consacré au sort de migrants sauvés de la noyade par un navire humanitaire : «nase», «tocard», «abruti», «bouffon» et j’en passe, dans une dispute qui n’avait rien à envier à un bar brawl à la mode anglaise.
Scandaleux, me direz-vous! Peut-être pas tant que ça, en réalité. N’oublions pas que, en l’an de grâce 2021, le même Louis Boyard n’était autre qu’un chroniqueur à... TPMP.
Auto-dévoration, disais-je?