«La toute-puissance d'Hanouna qui pense pouvoir insulter et intimider une personne parce qu'elle critique son patron est inadmissible», a lancé Louis Boyard, lors d'un point presse à l'Assemblée, sans préciser le motif de sa plainte.
«Qu'on soit député ou non, un présentateur n'a pas à insulter quelqu'un en direct pour avoir critiqué le propriétaire de sa chaîne», Vincent Bolloré, a insisté le député Insoumis.
Jeudi, sur le plateau de l'émission «Touche pas à mon poste» sur C8, le député et ancien chroniqueur de l'émission a accusé les «cinq personnes les plus riches» de France d'«appauvrir l'Afrique», en citant notamment Vincent Bolloré, propriétaire du groupe Canal+.
«Toi t'es une merde» a rétorqué l'animateur, après avoir traité le député d'«abruti», de «bouffon» et de «tocard».
Dimanche sur Twitter, Cyril Hanouna a dit regretter une «seule chose, c'est de l'avoir insulté, c'est pas un bon exemple». «Pour le reste, je ne regrette rien et je défendrai toujours mes amis», avait-il ajouté, en référence au milliardaire Vincent Bolloré.
«Mettre fin à la concentration dans les médias»
Lundi, lors de sa conférence de presse, Louis Boyard a de nouveau pointé du doigt Vincent Bolloré, «l'incarnation de la Françafrique» selon lui. «Il est essentiel que les médias conservent leur indépendance par rapport à ces milliardaires», a estimé le député LFI.
Louis Boyard a rappelé que son groupe a déposé une proposition de loi pour «mettre fin à la concentration dans les médias», en «limitant l'accès des actionnaires au capital des grands médias par le biais d'un droit d'agrément».
Les Insoumis l'ont mise au menu de leur niche parlementaire - journée réservée à un groupe minoritaire dans l'hémicycle - le 24 novembre, même si tous leurs textes ne pourront pas forcément être examinés, faute de temps.
Il a aussi demandé à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, «l'ouverture d'une commission d'enquête relative à la concentration des médias et plus spécifiquement sur les financements de l'empire Bolloré». Le groupe LFI n'a pas évoqué à ce stade l'utilisation de son «droit de tirage», qui lui permettrait d'obtenir une commission d'enquête de droit à l'Assemblée.
Le député a enfin proposé à Cyril Hanouna d'«organiser un débat» dans son émission «au sujet des agissements de Bolloré en Afrique». «J'attends la réponse», l'a défié Louis Boyard.
(AFP)