Les Grisons veulent utiliser au moins 25 surfaces alpines pour produire de l’énergie éolienne. Dans un avenir proche, des éoliennes pourraient ronronner directement en dessus des pistes dans certains domaines skiables. Que ce soit sur le Crap Sogn Gion près de Flims-Laax, sur le Jakobshorn près de Davos ou encore sur le Weisshorn au-dessus d’Arosa. Mais le plan directeur prévoit également de construire ces moulins à vent 2.0 dans le nord du canton.
Mais l’UDC Grisons monte désormais au front contre ce projet. La «Doña Quichote» la plus en vue de ce dossier est Magdalena Martullo-Blocher. «C’est un affront!, s’exclame la conseillère nationale UDC, interrogée par Blick. Les 25 zones de parcs éoliens sont toutes situées dans les plus belles destinations touristiques.» À noter: son entreprise de chimie, EMS-Chemie, est également concernée par ce plan de construction. Une partie du site de l’usine de Domat/Ems est définie comme une zone où des éoliennes pourraient être construites.
«Cela me fait dresser les cheveux sur la tête»
Pour délimiter les zones, les autorités se sont basées sur des critères atmosphériques, sur les possibilités de raccordement au réseau et sur l’espace à disposition. La protection du paysage, la proximité des zones d’habitation, le tourisme et la présence des bâtiments industriels ou agricoles ne sont pas entrés en ligne de compte.
L’UDC Grisons tente de montrer à l’aide de visualisations à quel point le projet transformerait le paysage. À Arosa, par exemple, les éoliennes se trouvent directement derrière les zones d’habitation. Dans la région, elles dominent tout le fond de la vallée. «Cela me fait dresser les cheveux sur la tête», poursuit Magdalena Martullo-Blocher.
Les communes ne seraient pas informées
Elle est convaincue que le Canton n’a aucune idée de ce qui le menace. L’UDC Grisons ne critique pas seulement la localisation des zones éoliennes, mais aussi la façon dont la procédure est menée.
Jusqu’à fin juin, les partis et les associations, mais aussi les communes, peuvent s’exprimer sur le plan directeur en consultation. Mais il s’agit là de leur seule opportunité pour faire valoir leurs intérêts. Passé ce délai, le gouvernement décidera du plan directeur. Ni le parlement cantonal ni la population ne doivent l’approuver.
La plupart des parties concernées ne seraient même pas au courant. Selon l’UDC, les communes n’ont pas été informées de la consultation, pas plus que la population. Sept réunions d’information ont certes eu lieu, mais ont été fixées à si court terme et ont fait l’objet de si peu de publicité que presque personne n’y a participé.
De plus, la consultation a lieu pour la première fois sous forme électronique, et le système pour envoyer une réponse est peu intuitif. Ce que l’UDC regrette, vu qu’il s’agit d’un dossier complexe de… 400 pages.
Le Canton doit retirer son plan directeur, selon l'UDC
L’UDC Grisons exige que le gouvernement cantonal retire immédiatement le plan directeur. Celui-ci doit être entièrement remanié en étroite collaboration avec les communes et les régions, selon le parti agrarien, qui a lancé une pétition à cet effet. Si le Canton refuse, la consultation doit être prolongée d’au moins trois mois afin de permettre aux communes de se pencher attentivement sur le projet.
Par ailleurs, l’UDC Grisons déposera la semaine prochaine une motion de groupe au Grand Conseil demandant que la distance minimale entre les éoliennes et la propriété la plus proche soit d’au moins un kilomètre, comme c’est déjà le cas à l’étranger et dans d’autres cantons.