Le discours tant attendu du leader libanais Hassan Nasrallah a permis de répondre à une question centrale sur le conflit au Proche-Orient: est-ce que l'Iran, le Hezbollah ou le Fatah s'immisceront directement dans le conflit et déclencheront une guerre régionale plus importante.
Vendredi, le chef du Hezbollah a rompu le silence. Le monde craignait qu'il n'ouvre un nouveau front pour soutenir le Hamas et que la guerre ne s'étende à d'autres pays de la région. Mais il n'en est rien. Hassan Nasrallah s'est contenté de menaces plus générales. Au-delà du soutien militaire, logistique et financier, Téhéran, le Hezbollah libanais et le Fatah ne souhaitent pas déclarer ouvertement la guerre à Israël.
Rien que le Hamas ne veuille entendre
L'homme fort du mouvement libanais a appelé à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et a prévenu que les affrontements à la frontière entre Israël et le Liban, le fief du Hezbollah, pourraient «de manière réaliste» dégénérer en un conflit plus large au Proche-Orient.
Dans son long discours, le leader du Hezbollah a affirmé que le Hamas vaincrait glorieusement. Mais cette guerre serait une affaire palestinienne. Hassan Nasrallah, qui vivrait depuis des années dans un bunker à Beyrouth, n'a pas précisé si son groupe allait ouvrir un autre front contre Israël.
Le spécialiste et correspondant au Proche-Orient Aris Roussinos a commenté l'allocution: «Au lieu de l'escalade que beaucoup craignaient, le discours très attendu de Nasrallah aujourd'hui avait plutôt le ton d'un voyou qui supplie presque qu'on l'empêche de participer à un combat auquel il ne veut pas participer.» Le prix du pétrole a également perdu quelques dollars après ce discours de désescalade.
«Il s'est caché dans un bunker comme un lâche»
Dès sa première réaction, le porte-parole du gouvernement israélien, Eylon Levy, a raillé le chef du Hezbollah: «Nous avons écouté le long discours alambiqué de Hassan Nasrallah, a-t-il déclaré, cité par le «Times of Israel». J'avoue qu'il était si ennuyeux que je ne sais pas si son rédacteur de discours a été tué lors des récentes attaques de l'armée israélienne contre le Hezbollah dans le nord.»
Hassan Nasrallah avait filmé son discours depuis un lieu tenu secret. Eylon Levy s'est moqué de sa démarche, lui reprochant de ne pas avoir osé monter sur une scène pour le faire: «Il s'est caché dans un bunker comme un lâche.» Sans filtre, Eylon Levy a ironisé: «Si je devais faire un discours d'une heure pour défendre les violeurs pédophiles du Hamas, j'aurais aussi peur de montrer mon visage en public.»
Refus d'Israël à un cessez-le-feu
Israël, après une préparation minutieuse de l'offensive terrestre à Gaza, poursuit sans broncher sa stratégie d'éradication du Hamas. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu refuse de se plier aux pressions américaines en faveur d'un cessez-le-feu humanitaire.
Vendredi, le Premier ministre israélien a déclaré que son gouvernement s'y opposait tant que le Hamas ne libérait pas tous les otages.