Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre, les experts médico-légaux de la morgue d'Abu Kabir ont beaucoup de travail. De nouveaux corps y arrivent chaque jour, avec de violents sévices.
De nombreuses victimes ne sont même plus reconnaissables en tant qu'êtres humains. Les atrocités commises par les attaquants du Hamas laissent parfois les médecins légistes sans voix. Même ces experts en médecine légale atteignent leurs limites dans l'identification des corps. C'est ce que rapporte le «Washington Post».
Les corps ressemblent «à du charbon»
Parmi les 1400 corps retrouvés, 200 étaient tellement mutilés et brûlés qu'il est impossible pour les experts d'identifier les corps. Les cadavres ressemblent «à du charbon», pour citer Chen Kugel, directeur du centre national de médecine légale, qui décrit les corps arrivant à la morgue.
Pour faciliter l'identification des corps, des archéologues ont même été appelés à la rescousse. On compte sur eux pour donner un nom aux victimes à partir de fragments d'os trouvés sur les lieux des attaques.
Dans certains cas, même un fragment d'os suffit à confirmer l'identification d'une personne. C'est le cas de l'Allemande Shani Louk, la jeune femme prise en otage par le Hamas lors d'un festival en Israël. Sa mort a pu être déclarée grâce à un fragment d'os de son crâne.
De nombreuses personnes disparues pourraient être mortes
Outre les nombreuses victimes, le nombre élevé de personnes disparues donne du fil à retordre aux experts. Selon les médecins médico-légaux, il est probable que nombre d'entre eux soient déjà morts et que leurs corps se trouvent dans l'un des halls.
Les proches des personnes introuvables ont donc été priés de donner leur ADN et d'apporter tous les documents dentaires, inclus les brosses à dents, de la personne recherchée. Ces mesures devraient permettre d'écarter les pistes en cas de non-correspondance aux corps trouvés, et d'ainsi rassurer les proches.
«Je n'ai jamais vu autant de corps incinérés en une seule fois», a déclaré au «Washington Post» Tal Simmons, anthropologue judiciaire de l'Université du Commonwealth de Virginie. L'expert s'engage comme bénévole dans le centre et a déjà travaillé dans de nombreuses zones de guerre.
On ne sait pas si et quand les spécialistes pourront passer à la vitesse supérieure. Depuis l'attaque, les experts travaillent 24 heures sur 24 en trois équipes. Mais aucune amélioration n'est encore en vue.