De 1955 à 1975, en pleine deuxième guerre d'Indochine, les soldats nord-vietnamiens avaient montré leur virtuosité, en construisant un énorme système de tunnels pour saper le sud du pays et piéger les alliés américains.
L'ingénierie souterraine est aujourd'hui entrée dans une toute nouvelle dimension avec le «métro de Gaza», ce réseau tentaculaire de tunnels que le Hamas a édifié et perfectionné au fil des ans, sous la bande de Gaza.
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La densité de ces ramifications est toutefois l'épine dorsale de cette guerre. Lorsque les forces israéliennes ont bombardé mardi un centre de commandement du Hamas dans le quartier de Jabalia à Gaza, les tunnels ont été touchés et se sont effondrés, provoquant la chute de plusieurs bâtiments.
Ces souterrains menacent désormais de devenir des pièges mortels pour les combattants du Hamas. Certes, les Israéliens ne s'engageront pas à l'intérieur pour affronter les soldats de l'organisation palestinienne. Mais l'avantage tactique de pouvoir y stocker des armes et de se protéger des attaques israéliennes diminue bel et bien au fil des progressions de Tsahal dans le centre de Gaza.
Transformer les tunnels... en tombeau
Les soldats ne doivent «en aucun cas» s'aventurer dans les tunnels, a ainsi lancé Yair Golan, l'ancien vice-chef d'état-major général de l'armée israélienne, à la radio des forces armées: «Ce serait une grande erreur d'y entrer.» La meilleure tactique, selon l'ancien député Parlement de l'État d'Israël: «Trouver les entrées et les sceller» ou y propager de la fumée «qui incite l'ennemi à sortir».
Car Yair Golan en est convaincu: «Si le Hamas reste dans les tunnels, ces derniers deviendront des pièges mortels.» Le plus important, selon lui, est d'en trouver chaque entrée: «Si on entre dans ces tunnels, ils deviennent un piège mortel. Mais dès l'instant où les entrées sont trouvées, les assaillants ont l'avantage total.»
«Ils vont y mourir»
Certes, mener des combats dans ces galeries est un mélange «d'embuscades, de pièges et de cachettes» explique Yair Golan. Un réseau souterrain aurait ainsi un effet désorientant et créerait des zones à partir desquelles les combattants du Hamas peuvent surgir de nulle part, attaquer et se volatiliser à nouveau. D'ailleurs, l'ancien militaire israélien, qui a eu l'occasion de se battre sous terre, se souvient: «C'était comme si je me battais contre des fantômes. On ne les voit pas.»
Mais selon lui, les combattants du Hamas ont quand même «fait une erreur»: «Ils ont choisi d'être dans un endroit dont ils ne peuvent pas s'échapper. Ils vont y mourir.» Les unités israéliennes veulent faire ainsi s'effondrer les entrées des tunnels pour y enterrer vivants les membres du Hamas.