«On devait tuer tous les individus sur notre chemin»
Un combattant du Hamas raconte le massacre du 7 octobre

Un soldat du Hamas raconte ce que ses troupes ont fait subir aux civils lors de l'attaque du 7 octobre. Lorsqu'on lui demande s'il regrette avoir ouvert le feu sur des enfants, il admet après coup «que les enfants ne devraient pas être impliqués dans cette guerre».
Publié: 03.11.2023 à 19:01 heures
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Omar Abu Rusha est membre du Hamas. Il a participé au massacre du 7 octobre.
Photo: Twitter
Melissa Müller

«La mission consistait à tuer. Nous ne devions pas enlever, seulement tuer», explique Omar Sami Marzuk Abu Rusha. Cet homme est un membre du Hamas, le groupe terroriste qui a attaqué le peuple d'Israël le 7 octobre dernier. Après son arrestation, il a été emmené en Israël, où il est actuellement détenu. Il y subit de nombreux interrogatoires. Une vidéo de l'un deux a été publiée mercredi par le Shin Bet, le service de renseignement intérieur israélien.

Dans cette vidéo d'environ six minutes, Omar raconte des actes atroces. Il commence par expliquer son intégration au Hamas, datant d'il y a huit à douze mois. Jusqu'à son arrestation, il travaillait comme soldat de l'unité Nukhba. Il vivait dans la région d'A-Tafakh, dans la bande de Gaza.

On lui demande quels étaient exactement ses ordres, ce jour du 7 octobre 2023. Sa réponse résonne encore: «tuer toute personne que nous voyons et rentrer». Lorsque la question vient de savoir si l'ordre s'appliquait aussi aux femmes et aux enfants, le soldat répond: «Oui. Ils nous ont dit que tous les colons étaient des soldats. Il faut tuer tous les individus que vous voyez.»

«Ils l'ont vu et ils l'ont tué»

Le soldat du Hamas a été envoyé au kibboutz Kfar Azza. Il s'était rendu en jeep à la frontière avec d'autres combattants du Hamas. Un «guide», qui ne faisait pas partie de l'équipe, était également présent. «Il a ouvert la clôture à la frontière avec un explosif», se souvient Omar. De là, nous avons continué jusqu'au kibboutz.

La première maison dans laquelle ils ont pénétré était vide. Hamzeh A-Zarad, un autre membre du Hamas, a tout de même mis le feu à l'extérieur. Un homme a alors surgi du jardin avec un tuyau d'arrosage. «Abu Ahmad et Hamzeh l'ont vu et l'ont tué.»

Les combattants se sont ensuite dirigés vers une deuxième maison. Mais il n'y avait personne dedans. «J'ai mis le feu à la chambre à coucher», raconte l'interrogé. Sur le chemin de la troisième maison, la troupe a finalement remarqué une femme qui se tenait derrière une fenêtre. L'un des terroristes a tiré dans sa direction. «Elle est tombée au sol.»

Finalement, les hommes se sont dirigés vers trois autres maisons abandonnées. Le groupe de tueurs a passé environ une heure et demie dans l'une d'entre elle pour une raison bien précise. «Nous avons pris un ordinateur portable et nous avons allumé les informations.» Alors qu'ils étaient plongés dans l'écran, trois «colons» ont brusquement surgis et ont interrompu leur séance d'information.

«Nous avons mangé des dattes et bu de l'eau»

Une fusillade sanglante s'en est alors suivie. «Chacun tirait dans la direction de l'autre», raconte le combattant du Hamas. Le soldat raconte sans scrupules qu'il a mortellement touché l'un des hommes. Ses camarades combattants ont lancé des grenades sur les deux autres Israéliens. «Après ça, nous nous sommes enfuis.»

Les combattants se sont alors cachés sous des arbres pendant plus de deux heures, avant de repartir à l'attaque. Ils se sont introduits dans une autre maison par une fenêtre. Au début, ils pensaient être seuls. «Nous mangions des dattes et buvions de l'eau», raconte le meurtrier. Mais la soirée a ensuite pris une tournure terrifiante.

Les soldats ont entendu des bruits provenant d'une pièce fermée. Lorsque qu'on lui demande à quoi ressemblait ces bruits, Omar répond: «C'étaient des pleurs de jeunes enfants.» Sans broncher, les terroristes ont ouvert le feu. «Nous avons tiré sur la porte jusqu'à ne plus entendre de bruit.» Et que s'est-il passé ensuite? «Ils sont morts.»

Peu après, des soldats israéliens sont arrivés. Après un combat de dix minutes, les combattants du Hamas se sont rendus. Omar est questionné sur sa façon de tuer des enfants par rapport à l'islam. Le soldat est unanime: «Non, les enfants ne devraient pas être impliqués dans cette guerre.» A la question de savoir si ses parents seraient fiers de lui, il répond: «Ils ne savent pas que je fais partie du Hamas. Si mon père me voyait, il me tuerait pour ce que j'ai fais.»

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