Le pays ne serait pas préparé
Un grave séisme dans la plus grande ville suisse serait affreusement meurtrier

La Suisse ne serait pas préparée à un grand tremblement de terre. Il suffirait de 25 blessés graves pour que ce soit problématique, affirme un groupe de médecins. En cas de séisme de 6,5 dans la plus grande ville, les systèmes d'alarme seraient donc surchargés.
Publié: 12.02.2023 à 14:16 heures
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Dernière mise à jour: 12.02.2023 à 14:23 heures
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Même si de forts séismes - comme ceux qui viennent de se produire en Turquie et en Syrie - sont peu probables en Suisse, il existe des scénarios d'urgence.
Photo: Keystone
Daniel Kestenholz

Un groupe de médecins suisses tire la sonnette d’alarme. Après les séismes meurtriers survenus en Turquie et en Syrie lundi dernier, ils se sont penchés sur des scénarios d’urgence. Le but: évaluer si notre pays serait capable de tenir face à une catastrophe de grande ampleur.

Et leurs résultats sont loin d’être encourageants. «À partir de plus de 25 blessés graves, nous devrions faire face à de gros problèmes», glisse Mathias Zürcher, médecin chef de la médecine de sauvetage et de catastrophe à l’hôpital universitaire de Bâle, à la «SonntagsZeitung».

Le système de santé risquerait de trembler. Pourquoi? Nous aurions certes les capacités de traiter ces malades, répond-il. Mais elles ne seraient absolument pas suffisantes dans tous les domaines. De plus, les blessés devraient être répartis dans tout le pays. Ce qui priverait le personnel de vue d’ensemble.

Un service coordonné pas assez efficace

La Confédération ne dispose-t-elle d’aucun organe centralisé en cas de catastrophe majeure? Si, elle pourrait bien faire appel à un Service sanitaire coordonné (SSC). Mais après une décision du Conseil fédéral, celui-ci a récemment été restructuré.

Le groupe de médecins est d’avis que le SSC est mal positionné depuis un certain temps déjà. Il ne coordonnerait pas assez efficacement et ne serait donc «plus en mesure d’agir», assène Joseph Osterwalder, professeur émérite de médecine d’urgence. Il manquerait entre autres de connaissances spécialisées, de concepts et de personnel.

Projections pour les cas de catastrophe

La Suisse ne prévoit pas non plus de bouton d’appel d’urgence numérique sur téléphone portable, comme le montrent les recherches de la «NZZ am Sonntag». Ce système existe notamment en Turquie, par exemple. Et même si la Confédération serait actuellement en train de réviser sa méthode de gestion des séismes, elle ne prévoirait pas ce genre d’outils. Ce qui est étonnant, selon les experts. Ceux-ci sont en effet convaincus qu’en cas de séisme grave, la centrale d’appel d’urgence serait très rapidement surchargée.

Des secousses d’une magnitude de 7,8, comme la Turquie en a fait l’expérience lundi dernier, ont très peu de chances de survenir chez nous, rassurent les chercheurs. Toutefois, des tremblements de terre d’une magnitude de 6,5 le seraient. Ils ont donc évalué les dégâts que pourrait faire un séisme de cette ampleur dans la plus grande ville de Suisse.

Résultat: à Zurich, une telle catastrophe pourrait tuer près de 753 personnes et laisser quelque 76’500 habitants sans abri, montrent de nouveaux scénarios réalisés par la ville. Et le système téléphonique atteindrait effectivement très vite ses limites, confirme Markus Meile, chef d’état-major de l’organisation de crise de la ville de Suisse la plus peuplée.

Il s’est exprimé à ce sujet auprès du journal zurichois. «Nos systèmes d’alarme ne sont pas adaptés à la gestion de cette simple quantité d’appels simultanés, a-t-il prévenu. Ni en termes de personnel, ni en termes techniques.»

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