Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, est arrivé samedi dans la ville syrienne d'Alep. Il s'agit de la première visite en Syrie d'un haut responsable onusien depuis le séisme dévastateur de lundi à l'aube.
Tedros Ghebreyesus est arrivé à l'aéroport d'Alep pour visiter plusieurs hôpitaux et centres d'hébergement avec le ministre de la Santé et le gouverneur de la province, a indiqué l'agence de presse officielle Sana.
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Les premières aides onusiennes arrivent
A l'aéroport, il a annoncé aux journalistes sur place l'arrivée de «près de 37 tonnes de fournitures médicales d'urgence». «Cela contribuera à l'aide d'urgence aux personnes touchées», a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agit des premières aides et que plus de 30 tonnes supplémentaires devraient arriver dimanche.
«Nous continuerons à vous soutenir pour apporter plus de fournitures d'urgence», a-t-il poursuivi, notamment celles prévues pour «la gestion des traumatismes». Le directeur de l'OMS a également fait part de sa «crainte» des répercussions du drame.
«L'approvisionnement en eau et d'autres services ont été affectés, les gens sont exposés aux maladies diarrhéiques et à d'autres problèmes de santé, en particulier aux problèmes de santé mentale», a-t-il dit.
«La visite de Tedros Ghebreyesus est importante pour constater les dégâts causés par le séisme ainsi que la pénurie de matériel médical et de médicaments dans les hôpitaux», a déclaré de son côté le ministre syrien de la Santé, Hassan al-Ghabach.
«Nous souhaitons que Tedros Ghebreyesus voie la réalité des hôpitaux et ce qui leur manque en termes d'équipements», a-t-il ajouté, disant miser sur l'OMS pour qu'elle «les mette à disposition afin de fournir les services de santé requis».
Douze ans de guerre
Les presque douze années de guerre civile ont mis à mal la plupart des infrastructures de santé en Syrie, notamment dans les zones rebelles, dans le nord-ouest du pays.
Selon l'OMS, près de 50% des établissements de santé sont hors service dans le pays, tandis que ceux qui fonctionnent pâtissent d'un manque d'équipements, de personnel médical et de médicaments.
«Les besoins sont vraiment énormes», a déclaré samedi Ahmed Al Mandhari, directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale, lors d'une conférence de presse en ligne depuis Alep.
Vendredi, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a averti que «jusqu'à 5,3 millions de personnes en Syrie pourraient se retrouver sans endroit où vivre à cause du séisme».
Dans la région d'Alep, plus de 200'000 personnes sont sans-abri des suites du séisme, selon l'OMS. Le séisme, dont l'épicentre était en Turquie et sa violente réplique lundi matin, ont fait plus de 24'000 morts, dont plus de 3500 en Syrie, essentiellement dans le nord du pays.
(ATS)