La souffrance est incommensurable. Plus de trois jours après le tremblement de terre dévastateur survenu ce lundi dans la région frontalière entre la Turquie et la Syrie, le nombre de morts dépassait vendredi matin la barre des 21'700. Des dizaines de milliers de personnes ont tout perdu: beaucoup n'ont même plus de toit. Et doivent lutter pour survivre par des températures proches de zéro, sous la neige et la pluie.
La Suisse a envoyé des équipes de secours dans les zones sinistrées. Jusqu'à présent, celles-ci ont pu sauver au moins quatre personnes dans la ville de Hatay, au sud de la Turquie. Les malheureux auraient été retrouvés dans des cavités créées par l'effondrement des bâtiments en béton.
Des attentes claires de la part du Parlement
Mais des voix s'élèvent dans notre pays pour demander une plus grande mobilisation. Face à tant de détresse, le conseiller national socialiste Mustafa Atici ne peut pas rester les bras croisés. Pour ce Bâlois d'origine turque, l'aide humanitaire sur place ne suffit pas.
«Au vu de la crise et de l'hiver, j'attends que les personnes touchées puissent trouver une protection temporaire auprès de leurs proches en Suisse», tonne le politicien sur Twitter. Et socialiste d'ajouter qu'il est profondément convaincu que «la Suisse est solidaire».
Se pencher sur des solutions
La Suisse doit-elle s'attendre à une nouvelle vague de réfugiés? Impossible de le savoir pour le moment.
Il faudra cependant se pencher sur des solutions pour les réfugiés syriens. Car la partie de la Turquie limitrophe de la Syrie ne pourra peut-être plus leur servir de terre d'accueil pendant les prochaines années. Le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) dit refuser pour l'instant se lancer dans des spéculations.
La Confédération n'a jusqu'à présent pas non plus émis de signaux clairs. On ignore si elle souhaite se mettre temporairement à disposition comme terre d'accueil pour les personnes en provenance de la région en crise. Mais en tant que demandeurs d'asile, ces personnes semblent avoir peu de chances de succès. Le Conseil fédéral s'est en effet déjà prononcé: il ne veut pour l'instant pas reconnaître les catastrophes naturelles dues au changement climatique comme motif d'asile. Mais le séisme de lundi n'entre pas dans cette catégorie.
Une grande solidarité au sein de la population
La population suisse s'est toutefois montrée plus généreuse. La Chaîne du Bonheur a encaissé plus de 6,9 millions de francs de dons pour les victimes des tremblements de terre depuis ce mercredi. L'élan de solidarité est énorme, se réjouit l'organisation de financement de l'aide humanitaire.
Selon la Chaîne du Bonheur, ces fonds sont actuellement utilisés pour l'aide d'urgence. Ils sont notamment mobilisés, dans un premier temps, pour fournir aux victimes de cette catastrophe dévastatrice de l'eau, des couvertures, de la nourriture ou un abri, explique l'association. La majeure partie de ces dons seront ensuite alloués à la reconstruction de cette région dévastée.