Les «répliques» financières du séisme
Alors que la Bourse turque s'effondre, quelles conséquences sur l'économie suisse?

Le tremblement de terre en Turquie secoue la Bourse d'Istanbul. Les dégâts s'estiment à plusieurs milliards, tandis que les usines sont à l'arrêt. Les effets se feront-ils sentir jusqu'en Suisse?
Publié: 08.02.2023 à 17:42 heures
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Le centre de Kahramanmaras a été durement touché par les tremblements de terre.
Photo: keystone-sda.ch
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Martin Schmidt

En Turquie, la terre tremble et, par conséquent, l'économie aussi. Au lendemain des séismes qui ont secoué la région, le principal indice boursier turc, l'ISE 100, a temporairement chuté de plus de 8%. La lire turque, elle, connaît des hauts et des bas. Dans la zone touchée par le séisme se trouvent en temps normal de nombreuses usines qui fabriquent des produits destinés à l'exportation. Une industrie qui fonctionne désormais au ralenti, tout comme celle des produits alimentaires comme les pâtes, ou encore la culture des pistaches. Cela a-t-il des répercussions économiques jusqu'en Suisse?

Blick s'est renseigné auprès de la Chambre de commerce Turquie-Suisse. «Le tremblement de terre n'aura pas d'impact sur la Suisse», répond une porte-parole. Pour la Suisse, la Turquie n'est pas un partenaire commercial très important. La Confédération n'a pas réussi à développer sa présence économique sur place pendant la période de boom de la Turquie, il y a dix ans. Les importations en provenance de Turquie tournent autour de 2 milliards de francs. Le volume des exportations de biens suisses du secteur pharmaceutique et chimique, de machines ou de métaux précieux est légèrement supérieur.

La production devrait reprendre dans quelques semaines

La production des régions touchées est majoritairement destinée à l'espace arabe, où le séisme devrait être plus fortement ressenti sur le plan économique. La chambre de commerce estime toutefois que la situation dans les usines touchées devrait se rétablir d'ici à quelques semaines – à condition qu'il n'y ait pas de séisme secondaire grave. Ce sont surtout les zones d'Istanbul et d'Ankara qui produisent pour l'Occident, et celles-ci ont été épargnées. Au niveau mondial non plus, pas beaucoup de sursauts.

En Turquie, les conséquences économiques sont limitées pour l'instant, mais l'est du pays, déjà économiquement faible et désormais au centre de la catastrophe, devrait perdre encore du terrain. De plus, l'inflation s'élevait à 57,7% déjà en janvier et la valeur de la lire turque s'est totalement effondrée au cours des trois dernières années. L'année dernière, le pays a fortement souffert de la hausse des prix de l'énergie. Le retard des réformes est énorme. Mais le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ne trouve pas de solutions pour lutter contre la misère.

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