La course au Conseil fédéral tourne au fiasco
Après le retrait des favoris, qui sont les candidats du Centre à la succession d'Amherd?

La course à la succession de Viola Amherd est plus ouverte que jamais après le retrait des favoris. L'attention se porte désormais sur les figures politiques cantonales. Quels candidats pourraient encore sortir du lot? La commission de sélection est mise au défi.
Publié: 16:48 heures
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Le champ des candidats du parti du Centre fond comme neige au soleil. Le président sortant du parti, Gerhard Pfister (à droite), ne veut pas se présenter.
Photo: EQ Images
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Céline Zahno

Les uns après les autres, les favoris à la succession de Viola Amherd se sont désistés. La liste des candidats du Centre pouvant briguer le siège vacant au Conseil fédéral est de plus en plus mince.

Le président sortant du Centre, Gerhard Pfister, renonce à se présenter à la succession de la conseillère fédérale Viola Amherd. Le président du groupe parlementaire Philipp Matthias Bregy ne se présentera pas non plus. Il en est de même pour le conseiller aux Etats Benedikt Würth.

«Ils n'ont plus de candidats forts», a déclaré un parlementaire bourgeois à Blick ce week-end. Lundi matin, le quatrième grand favori, le conseiller national grison Martin Candinas, ainsi que la conseillère aux Etats uranaise Heidi Z'graggen se sont également retirés de la course, à la surprise générale.

Mort des favoris au Centre

Le champ est donc à nouveau complètement ouvert, et le calendrier devient serré. Le nouveau conseiller ou la nouvelle conseillère fédérale doit être élu(e) dès le 12 mars. «Le parti commence à se retrouver dans une position inconfortable», explique un membre du parti à Blick.

Lundi, Le Centre a détaillé les étapes à venir pour dénicher le prochain conseiller ou la prochaine conseillère fédérale. Ce qui est clair, c'est que la commission de recherche du Centre doit maintenant vraiment chercher un candidat adéquat après l'hécatombe au sein des favoris. Les antennes cantonales des partis ont jusqu'au 3 février pour désigner des candidats. Le groupe parlementaire fédéral décidera ensuite le 21 février de la taille et de la composition du ticket.

Les cantons en point de mire

L'accent est désormais davantage mis sur les cantons. Et ce, bien que les candidats et candidates extraparlementaires soient plutôt considérés comme des outsiders: tant en politique que dans l'opinion publique, ils sont moins connus et les parlementaires aiment avoir accès aux conseillers et conseillères fédéraux. Ces dernières années, rares sont les candidates des cantons qui ont réussi à entrer au Conseil fédéral sans avoir déjà goûté à l'air du Palais fédéral.

Selon Martin Candinas, son refus est toutefois une chance pour les conseillers et conseillères d'Etat de tirer leur épingle du jeu. Ceux-ci ont de l'expérience en matière d'exécutif et il espère qu'ils réfléchiront eux aussi. «Mais il faut quelqu'un de passionné pour cette fonction.»

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Karin Kayser-Frutschi, par exemple, est considérée comme une candidate potentielle. Cette conseillère d'Etat nidwaldienne de longue date était par exemple responsable de la sécurité des participants lors de la conférence du Bürgenstock. Interrogée à ce sujet, Karin Kayser-Frutschi confirme qu'elle est impliquée dans des discussions à ce sujet.

«Je trouve passionnant, en tant que politicienne exécutive, de réfléchir à une candidature au Conseil fédéral.» Les parlementaires fédéraux sont certes plus proches de la fonction, mais en tant que conseillère d'Etat, on a en revanche acquis une expérience de direction. Il est «beau et juste» que les représentantes et représentants cantonaux des exécutifs soient également pris en compte dans l'évaluation – mais ceux-ci n'auraient probablement que des chances en tant qu'outsider.

Markus Dieth et Christophe Darbellay

Le conseiller d'Etat valaisan Christophe Darbellay a l'avantage d'avoir siégé au Parlement fédéral en tant que conseiller national de 2003 à 2015. Et de 2006 à 2016, il a présidé le PDC (aujourd'hui le Centre). Il peut s'imaginer être candidat à la succession de Viola Amherd et «y pense sérieusement», a-t-il déclaré lundi au quotidien valaisan «Le Nouvelliste».

Le nom du conseiller d'Etat argovien Markus Dieth circule également comme successeur possible. Il est considéré comme proche du peuple et «sympathique». Il a récemment pu se profiler au niveau national en tant que représentant suprême des conseillers d'Etat. Il serait avantageux qu'il reprenne le Département de la défense (DDPS) de Viola Amherd: Markus Dieth a effectué près de mille jours de service dans l'armée suisse en tant que major des troupes anti-aériennes. Il n'a pas pu être joint pour prendre position.

D'autres conseillers et conseillères d'Etat se retirent en revanche déjà de la course. Ainsi Lukas Engelberger, président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé: «A mon avis, une candidature de Bâle-Ville n'est pas actuellement au premier plan après l'élection du conseiller fédéral Beat Jans.» Pour le conseiller d'Etat grison Marcus Caduff et la conseillère d'Etat grisonne Carmelia Maissen, une candidature n'est pas non plus une option, comme ils l'ont déclaré à la demande de Blick.

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