Pression après la démission de Viola Amherd
Les femmes du Centre face à un dilemme pour le choix d'un nouveau conseiller fédéral

Après l'annonce de la démission de Viola Amherd, l'Alliance F demande qu'elle soit remplacée par une femme. Mais pour l'instant, on ne se dirige pas dans cette direction. Pour la première fois depuis 2008, n'y aura-t-il plus que deux femmes à siéger au Conseil fédéral?
Publié: 10:49 heures
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Dernière mise à jour: 10:52 heures
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Avec le départ de Viola Amherd, une question se pose: Le Centre va-t-il à nouveau élire une femme au Conseil fédéral?
Photo: keystone-sda.ch
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Joschka Schaffner

Ruth Metzler, Doris Leuthard ou encore Viola Amherd – au cours de 20 des 22 dernières années, Le Centre (anciennement appelé PDC) a fourni une conseillère fédérale. Mais avec la démission de Viola Amherd, ce sont surtout des hommes qui sont cités pour la remplacer. Conséquence: pour la première fois depuis 2008, il pourrait y avoir seulement deux femmes au sein du Conseil fédéral.

Le Centre s'en moque-t-il?

Même la présidente du «Centre Femmes Suisse», Christina Bachmann-Roth, se montre soudain réticente – contrairement à ce qu'elle avait fait lors de la succession du président sortant du parti, Gerhard Pfister. «Nous avons bien sûr des femmes compétentes – mais aussi des hommes compétents», dit-elle à propos de la succession Amherd. C'est notamment le cas du conseiller national grison Martin Candinas.

Christina Bachmann-Roth hésite donc à demander un ticket exclusivement féminin. «Même si je souhaite bien sûr qu'il y ait aussi une femme à l'avenir», elle est toutefois partagée. En tant que politicienne du Centre, elle comprend l'argument selon lequel le parti a plus que rempli son devoir au cours des deux dernières décennies.

L'Alliance F prend les devants

Mais en tant que membre d'Alliance F, elle doit aussi reconnaître que l'élection d'une femme serait la bonne chose à faire dans ce contexte historique. L'organisation faîtière des femmes exige en effet du Centre qu'il présente un ticket entièrement féminin à succession de Viola Amherd.

«Après tout, la concordance s'applique aussi à une représentation adéquate des deux sexes au Conseil fédéral», explique la coprésidente d'Alliance F et conseillère aux Etats Vert-e-s Maya Graf. «Si un homme succède à Viola Amherd, les femmes seraient à nouveau cruellement sous-représentées au Conseil fédéral.»

Au moins un siège du Centre doit rester féminin

Maya Graf comprend certes que le Centre a davantage contribué ces dernières années que d'autres partis, notamment l'UDC. Mais en cas de nouvelle élection, chaque parti du Conseil fédéral doit assumer la responsabilité de maintenir la cohésion.

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Il est irresponsable de se contenter de dire: c'est aux autres de le faire
Maya Graf, coprésidente d'Alliance F et conseillère aux États Vert-e-s
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Pour cela, la moitié féminine de la population doit être représentée de manière adéquate au sein du gouvernement national. «Il est irresponsable de se contenter de dire: c'est aux autres de le faire», déclare Maya Graf.

Il est important qu'une femme reprenne enfin la présidence du Centre, rétorque Christina Bachmann-Roth. Car depuis que Doris Leuthard a quitté cette fonction en 2006 pour devenir conseillère fédérale, deux hommes lui ont succédé, Christophe Darbellay et Gerhard Pfister.

Et il y aurait également un besoin de rattrapage à la présidence du groupe parlementaire – avec la conseillère nationale Andrea Gmür, cette fonction n'a été occupée qu'une seule fois par une femme entre 2020 et 2021.

Le pronostic explosif de la présidente des femmes

Mais la mentalité «soit l'un, soit l'autre» des femmes du Centre ne manque-t-elle pas d'ambition? «Bien sûr, il pourrait y avoir des femmes partout», admet Christina Bachmann-Roth. Il existe de nombreuses femmes aptes à occuper des postes – outre Andrea Gmür, il y a par exemple la conseillère aux Etats uranaise Heidi Z'graggen.

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Si le Centre nommait par exemple Gerhard Pfister et une femme, c'est la femme qui serait élue
Christina Bachmann-Roth, présidente de "Centre Femmes Suisse"
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Avant que Gerhard Pfister ne se retire de la course à la succession de Viola Amherd, la présidente des Femmes du Centre a dévoilé sa confiance vis-à-vis d'une potentielle candidate: «Le Parlement est conscient qu'une minorité de femmes ne représente pas correctement le pays. Si le Centre nommait par exemple Gerhard Pfister et une femme, c'est la femme qui serait élue.»

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