Sera-t-il le prochain à démissionner?
Tous les regards sont rivés sur Ignazio Cassis après le départ de Viola Amherd

Avec la démission de Viola Amherd, les tactiques commencent. Les regards se tournent alors vers Ignazio Cassis. Sera-t-il le prochain à quitter la Berne fédérale?
Publié: 16:47 heures
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Viola Amherd démissionne.
Photo: keystone-sda.ch
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Tobias Bruggmann et Céline Zahno

Le 12 mars sera une épreuve de force dans la Berne fédérale. Le Parlement élira alors le ou la successeur(e) de la ministre de la Défense Viola Amherd. Celle-ci a annoncé sa démission mercredi. La partie de poker commence dès à présent. Et tous les regards sont tournés vers le ministre des Affaires étrangères, Ignazio Cassis.

Il a une année de plus au compteur que Viola Amherd. Si le ministre des Affaires étrangères laisse son siège, la tempête commencera. Le Parti libéral-radical (PLR) a moins de sièges au Parlement que le parti du Centre, mais il a tout de même deux conseillers fédéraux. Le Centre n'en a qu'un. Ces derniers tenteront probablement de prendre un siège aux libéraux-radicaux.

Centre vs. PLR

Si Ignazio Cassis se retire dans les prochains jours, la tâche sera plus difficile pour le Centre. Il devrait alors présenter plusieurs candidats adéquats et convaincre en même temps le Parlement d'inverser les rapports entre les partis au Conseil fédéral. En cas de double démission, le siège du Tessinois serait d'abord remplacé. Cela permettrait des contre-attaques lors de la deuxième élection.

Mais Ignazio Cassis rendra-t-il ce service à son parti et démissionnera-t-il? Les négociations sur l'accord avec l'UE sont certes terminées sur le plan matériel, mais les détails ne seront dévoilés qu'au printemps. Viendra ensuite le travail de persuasion en politique intérieure. La Suisse devra probablement assumer la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à partir de 2026.

Ignazio Cassis n'est pas pressé par le PLR. Le président Thierry Burkart a déclaré jeudi à la radio SRF: «Il serait indécent qu'en tant que président de parti, je fasse maintenant pression sur un membre du Conseil fédéral.» La démission d'un conseiller fédéral ou d'une conseillère fédérale est l'affaire de la personne concernée, a-t-il précisé.

Mais si le Tessinois ne démissionne que dans quelques mois ou années, il pourrait être plus facile pour le Centre de conquérir le siège – à moins que le PLR ne progresse à nouveau lors des prochaines élections. Les Vert-e-s jouent également un rôle dans ces scénarios. Ils souhaitent s'attaquer au siège libéral-radical. Cela pourrait à entraîner une dispersion des voix du Centre-Gauche, ce qui aiderait le PLR.

Chaises musicales pour les départements

Une fois les bulletins de vote dépouillés, il faudra répartir les départements quelques jours après. Le Conseil fédéral se charge de cette tâche. Le département de la défense de Viola Amherd est à prendre. Longtemps considéré comme un département de seconde zone, il a gagné en importance avec la guerre en Ukraine.

L'ancien président des Vert-e-s Balthasar Glättli demande: «Albert Rösti, en rang, fais la queue!» Le chef du groupe parlementaire de l'Union démocratique du centre (UDC) Thomas Aeschi souhaite en revanche que son parti reprenne le département de la justice de Beat Jans.

Ce dernier est sous le feu des critiques depuis son entrée en fonction, et ce, à cause du dossier de l'asile qui est loin d'être apprécié. Un changement de département serait malgré tout surprenant.

Beat Jans pourrait attendre le départ d'Ignazio Cassis ou de Guy Parmelin pour devenir ministre des Affaires étrangères ou de l'Economie. Ce dernier est responsable du dossier de l'agriculture, qui pourrait intéresser Beat Jans, paysan de formation. L'année prochaine, Guy Parmelin deviendra président de la Confédération pour la deuxième fois, conformément au tournus. Il est bien possible qu'après ce mandat, il en ait assez.

Et si Ignazio Cassis part?

Albert Rösti se sent tout aussi à l'aise dans l'important département de l'environnement, de l'énergie et des transports. Il semble peu probable qu'il devienne le nouveau ministre de la Défense. C'est pourquoi le nouveau ou la nouvelle devrait reprendre le poste.

La situation se présente différemment si Ignazio Cassis quitte son poste dans les semaines à venir. Avec les départements de la défense et des affaires étrangères, deux départements seraient alors vacants. Si Beat Jans passe aux affaires étrangères – où, en tant qu'ami de l'UE, il devra défendre le deal devant le peuple – l'UDC devrait reprendre le dossier de l'asile.

Seulement, les partis ont beau faire des vœux pieux. À la fin, les sept conseillers fédéraux décideront seuls pour leur cuisine interne.

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