La conseillère fédérale du Centre Viola Amherd va se retirer fin mars. Les noms des candidats à sa succession émergent déjà. Alors que deux femmes ont siégé au Conseil fédéral pour le Centre ces dernières années. Cette fois, ce sera probablement un homme qui sera élu.
Le chef de parti Gerhard Pfister, qui a annoncé sa démission au début de l'année – il a eu le nez fin – est bien sûr sous les feux des projecteurs. Au lieu d'attendre le mois de juin, il pourrait passer le flambeau plus tôt – le cas échéant à une présidence ad intérim.
En poste depuis 2016, le Zougois a fait du Parti démocrate-chrétien (PDC) le Centre et l'a fusionné avec le Parti bourgeois-démocratique (PBD), démontrant ainsi sa capacité à s'imposer. Ses ambitions pour un siège au Conseil fédéral est un secret de polichinelle.
Un Romand en lice?
Un Valaisan remplacera-t-il à Viola Amherd? Le chef du groupe parlementaire du Centre, Philipp Matthias Bregy, lui avait déjà succédé lorsqu'il l'a remplacée au Conseil national en mars 2019. Il s'est fait un nom en tant que chef de groupe. Il est considéré comme une personne rassembleuse.
Avec son lobbying réussi pour une extension complète du tunnel de base du Lötschberg, il a marqué un sacré coup politique. Mais il est également pressenti pour devenir le futur chef du parti. Il devra réfléchir s'il veut se lancer dans l'arène. Quoi qu'il en soit, Philipp Matthias Bregy n'a pas encore dévoilé ses intentions. «Aujourd'hui, c'est Viola qui est au centre de l'attention et, avec elle, les remerciements pour son formidable travail», déclare-t-il à Blick.
La présidence du Conseil national, un tremplin?
Le conseiller national grison Martin Candinas est également très en vue. Il siège au Conseil national depuis 2011 et a la réputation d'être un homme facile à vivre. Sur le plan politique, il s'est engagé en faveur des régions de montagne ou des transports publics. En 2023, il a marqué des points en tant que président du Conseil national. D'ailleurs, ce poste a déjà permis de projeter des politiques vers le Conseil fédéral.
Il a rapidement répondu par la négative à la succession de Gerhard Pfister, mais devrait être tout à fait intéressé par la succession de Viola Amherd. Toutefois, tout comme Philipp Matthias Bregy, il reste encore discret. «Aujourd'hui, nous nous concentrons sur la conseillère fédérale Viola Amherd et ses excellentes performances», partage-t-il à Blick.
On dit que le conseiller aux Etats saint-gallois Benedikt Würth a des ambitions au Conseil fédéral. Il est moins connu du public que ses concurrents potentiels. Mais ces derniers temps, il a toutefois fait la une de certains journaux. Il a notamment plaidé pour une attitude plus ferme envers les réfugiés ukrainiens et a évoqué un «1% de sécurité» de TVA pour l'armée et l'AVS. En tant qu'ancien conseiller d'Etat, il a de l'expérience en matière d'exécutif et pourrait être un bon profil. Son seul handicap? Une Saint-Galloise siège déjà au Conseil fédéral – Karin Keller-Sutter.
Où sont les femmes?
Même si les hommes sont au centre de l'attention, les femmes ne vont pas pour autant jeter l'éponge. Isabelle Chassot – candidate potentielle – semble ne pas être intéressée par le poste. De nombreuses femmes du Centre ne sont entrées au Palais fédéral qu'avec les élections de 2023, ce qui est plutôt un désavantage.
La conseillère nationale lucernoise Priska Wismer-Felder fait partie de celles qui ont le plus d'expérience au Palais fédéral. Il est peu probable, mais pas exclu, que d'anciennes candidates au Conseil fédéral comme la conseillère aux Etats Heidi Z'Graggen ou la conseillère nationale Elisabeth Schneider-Schneiter tentent à nouveau leur chance.
En Suisse romande, certains candidats devraient montrer leur intérêt. Toutefois, la représentation latine au sein du Conseil fédéral est bien complète avec actuellement deux Romands et un Tessinois.
Le parti décidera lundi de la suite pour la succession de la conseillère fédérale. La présidence du parti se réunira ce jour-là avec le comité du groupe parlementaire pour une séance extraordinaire.