Il ne reste plus qu'une semaine. Ensuite, le Parlement décidera qui succédera au conseiller fédéral du Parti socialiste (PS) Alain Berset. Les socialistes ont envoyé Beat Jans et Jon Pult dans la course. Les Vert-e-s bousculent le peloton avec le Fribourgeois Gerhard Andrey, mais visent un siège PLR.
D'autres noms apparaîtront dans le carrousel électoral. Une élection chaotique nous menace-t-elle? Blick explique quels scénarios sont discutés au Palais fédéral, qui pourrait devenir conseiller fédéral, et comment.
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Les chances de Beat Jans (PS)
Le président du gouvernement bâlois Beat Jans a été le premier à obtenir son ticket au PS et part en pole position. Il peut compter sur la sympathie des conseillers aux Etats, des romands et de l'aile modérée de son parti. Lors de l'audition des paysans, il a pris de l'avance sur son concurrent Jon Pult.
Grâce à son expérience exécutive et à la volonté de dialogue et de compromis, il rassemble derrière lui des majorités du Centre, du PLR, de l'UDC et des Vert'libéraux. Il marque également des points en étant Bâlois. En effet, son canton est donateur de la péréquation financière. Avec l'élection de Beat Jans, Bâle serait à nouveau représenté au Conseil fédéral.
Il s'agit pour lui de ne pas faire d'erreur stupide. Et Beat Jans pourrait alors remporter la victoire.
Probabilité: élevée
Comment Jon Pult (PS) s'en sort-il?
Le conseiller national grison Jon Pult enflamme le cœur des jeunes. Les anciens compagnons de route de la JS s'enthousiasment pour lui et le défendent auprès des autres groupes parlementaires. La génération des millennials doit enfin être représentée au Conseil fédéral!
Jon Pult marque des points en ne changeant pas sa personnalité pour faire plaisir. Chez les agriculteurs, il a défendu les positions du PS de manière «fade». Cela plaît à ceux qui préfèrent un représentant honnête avec des positions claires au Conseil fédéral.
Brillant orateur au charme cosmopolite, Jon Pult parvient à rallier à sa cause les conseillers nationaux et les conseillers aux États bourgeois. Et hop, il deviendrait conseiller fédéral.
Probabilité: moyenne
Et Daniel Jositsch (PS)?
Le conseiller aux Etats zurichois PS Daniel Jositsch a été humilié par son groupe parlementaire, et encore plus par ses collègues zurichois. Depuis, il garde le silence sur le sujet. On ne sait donc pas s'il accepterait une élection «sauvage» après sa non-nomination, bien qu'il ait affirmé le contraire au préalable.
Cela ouvre la voie aux paris. Le mécontentement face au ticket officiel du PS est grand chez les bourgeois, et particulièrement du côté de l'UDC. Déjà lors de la succession de Simonetta Sommaruga, Daniel Jositsch avait reçu 58 voix. Cette fois encore, une attaque est lancée depuis les rangs de l'UDC. Si le siège d'Ignazio Cassis fait l'objet d'une attaque trop forte de la gauche, la riposte des libéraux-radicaux viendra. Et le PS sera sanctionné... en élisant Jositsch.
Probabilité: faible
Gerhard Andrey (Les Vert-e-s) tente sa chance
Le conseiller national fribourgeois Gerhard Andrey veut officiellement piquer un siège au PLR. Et il vise particulièrement celui d'Ignazio Cassis. D'un point de vue purement mathématique, les Vert-e-s sont effectivement plus légitimes à obtenir un siège au Conseil fédéral que le PLR à en garder deux.
Gerhard Andrey peut compter sur les voix des Vert-e-s, du PS et éventuellement des Vert'libéraux. Ensemble, ils réunissent au maximum 87 des 246 voix. Si le PS soutient l'attaque verte, les jeux sont faits.
La fenêtre du Fribourgeois ne s'ouvre toutefois qu'au moment où le siège de Berset se libèrera. Des bourgeois mécontents placent les Vert-e-s devant leurs camarades de parti. D'autant plus que l'entrepreneur Gerhard Andrey est considéré comme plus pragmatique que les deux candidats PS. En choisissant le Fribourgeois à la place d'un socialiste, les bourgeois creuseraient un profond fossé dans le camp rose-vert. Gerhard Andrey n'aurait alors qu'à dire oui. Mais il l'a assuré: il ne vise pas un siège du PS.
Probabilité: pratiquement nulle
Qu'en est-il du Centriste Gerhard Pfister?
C'est un secret de polichinelle: le président du Centre Gerhard Pfister aimerait bien être conseiller fédéral. S'il spécule sur un retrait de la ministre de la Défense Viola Amherd, il risque de rater l'élan que lui donne son succès aux élections nationales.
En termes de pourcentage d'électeurs, le Centre n'est qu'à mi-distance du PLR. Au Parlement, en revanche, il est en tête avec 44 sièges contre 39. La question est donc légitime: pourquoi pas maintenant, et ce, contre un Cassis affaibli!
Si le nom de Gerhard Pfister apparaît sur les bulletins de vote, le PS, les Vert-e-s et les Vert'libéraux se rallieront à lui afin de briser le bloc de droite UDC/PLR. Le centre-gauche réunit 133 voix, Gerhard Pfister franchit facilement la barre des 124 voix. En guise de consolation, le PLR obtient le poste de chancelier fédéral.
Probabilité: faible