Beaucoup de terres, d'eau et de pesticides
Les terrains de golf sont dans le collimateur des activistes

Les activistes écolo considèrent le golf comme l'un des sports les plus polluants. Ses terrains accaparent des terres, engloutissent de l'eau et sont traités aux produits phytosanitaires. Les exploitants devront à nouveau documenter l'utilisation de pesticides dès 2025.
Publié: 16.06.2023 à 15:00 heures
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Dernière mise à jour: 16.06.2023 à 15:03 heures
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L'European Ladies Amateur Championship 2017, au Lausanne Golf Club: dans la nuit du 10 avril 2023, des pommes de terre et des topinambours ont été plantés sur ce terrain par des activistes.
Photo: Keystone
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Daniel Jung

Pas moins de 1530 trous répartis sur 141 terrains de golf sont à la disposition des plus de 102'000 golfeurs licenciés en Suisse, selon Swiss Golf. Si l'on additionne la surface de tous les terrains de golf, le total correspond à la superficie des lacs de Zoug ou de Bienne.

Mais les terrains de golf n'ont pas que des amis. C'est le cas des militants écologistes du groupe Grondements des Terres. En avril, ce collectif a creusé des trous et labouré le gazon d'un terrain à Lausanne pour y planter des légumes et des pommes de terre. Des actions similaires ont suivi à Payerne (VD) et à Cologny (GE). Peu après, un terrain de golf à Neuchâtel a été recouvert de slogans.

Le groupe a justifié son action par le fait que le golf – en raison notamment de sa forte consommation d'eau – fait partie des sports les plus néfastes pour l'environnement.

Trois problèmes écologiques

Viola Mauri-Martinelli, chargée d'information à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV), voit trois problématiques écologiques dans les terrains de golf: «La gestion de l'eau à la lumière de la sécheresse croissante, la protection de la biodiversité et l'utilisation de produits phytosanitaires et d'engrais.»

Ce dernier point devient surtout problématique lorsque les distances par rapport aux cours d'eau ne sont pas respectées ou lorsque les pulvérisateurs sont nettoyés sur une zone d'entretien qui s'écoule dans les égouts. Viola Mauri-Martinelli met le doigt sur une carence: «Les aires de remplissage et de lavage, qui sont désormais obligatoires dans l'agriculture, font encore défaut sur de nombreux terrains de golf.»

Des pulvérisateurs avec GPS

Entre-temps, selon une enquête de l'OFEV, de nombreux terrains de golf se penchent sur la thématique des aires de lavage et prévoient la construction de nouvelles infrastructures. Des pulvérisateurs commandés par GPS pourraient également être utilisés pour mieux respecter les prescriptions en matière de distance.

Le contrôle des terrains de golf relève de la compétence des Cantons. Ainsi, le laboratoire cantonal de Zurich a effectué des contrôles pilotes sur les terrains locaux en 2021. Pour protéger le gazon des maladies, des produits phytosanitaires ont été utilisés de manière intensive. Les mesures effectuées en terres zurichoises ont montré que de nombreux produits n'étaient pas conformes aux prescriptions légales.

À partir du 1er janvier 2025, les exploitants de terrains de golf devront consigner leur utilisation de produits phytosanitaires sur une plateforme numérique. «Il y aura ainsi un meilleur contrôle de l'utilisation», explique Viola Mauri-Martinelli. En outre, il y a des exigences renforcées pour les aires de remplissage et de lavage et des restrictions sur les produits phytosanitaires et les substances actives encore autorisés. L'OFEV a par ailleurs chargé l'organisation Sanu d'organiser en mars 2024 une formation continue pour les greenkeepers sur l'utilisation durable des produits phytosanitaires et des engrais. Cela suffira-t-il à satisfaire les activistes?

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