Situé à 850 mètres d’altitude, sur les hauts de la ville, le Golf Club de Lausanne jouit d’une situation exceptionnelle avec vue sur les Alpes et le Jura. Cette promesse, écrite sur le site internet de Lausanne Tourisme, n’est pas trompeuse. Cependant, ce parcours, qui figure parmi les plus beaux de Suisse, n’est pas du goût de tout le monde.
Des activistes climatiques s’y sont récemment attaqués, annonce ce mercredi, sur Instagram, le profil «Grondements des Terres», qui se définit comme un mouvement romand de résistances climatiques, paysannes et territoriales. La raison? Selon ces individus anonymes qui ont commis des dégradations sur «le faux gazon» de l’institution ouverte au Chalet-à-Gobet depuis 1921, le golf est un sport «réservé aux plus riches». En outre, il serait «extrêmement gourmand en ressources, particulièrement en eau, anéantissant la biodiversité».
Incitation à multiplier ces actions
«Remplaçons les balles de golf par des patates et des topinambours, lancent-ils encore dans leur publication. Troquons les clubs contre les houes, les bêches et les grelinettes de celles et ceux qui nous nourrissent.» Avant d'inviter les internautes à faire de même sur les greens près de chez eux.
Contactée, la police cantonale vaudoise confirme cet événement. «Les faits ont été signalés lundi et une plainte pour dommage à la propriété a été enregistrée par mes collègues de Lausanne», explique ce jeudi Florence Maillard, porte-parole des forces de l'ordre.
S'agit-il d'une première? A combien se chiffre les dégâts? Le Golf Club de Lausanne compte-t-il davantage sécuriser son domaine? Ce vendredi, son directeur, Pierre Rindlisbacher, nous a fait parvenir cette prise de position par écrit: «Nous avons effectivement été récemment victimes de déprédations sur notre zone d'entraînement. Nous déplorons ces actes qui visent notre club, dont les efforts en matière d'écologie et de respect de l'environnement ont été reconnus par l'obtention du label GEO (Golf Environment Organisation) dès 2018. Une commission en charge de la biodiversité a été créée en 2017. Au sein de cette commission, des membres de notre club, également membres de sociétés de défense de la nature, ont proposé une série de mesures visant à protéger la faune et la flore. Un grand nombre de projets ont ainsi été réalisés et d'autres sont actuellement à l'étude.»