Deux ans après l’arrivée de la substance sur le territoire genevoise, le crack a tué ses premières victimes, écrit le «Matin Dimanche», ce 8 octobre. Première ligne, l’association qui gère le local d’injection Quai 9, au bout du Léman, l’a confirmé au dominical.
Le crack agit comme une «goutte de trop» pour des consommateurs qui ont «plusieurs années, voire décennies» d’addiction à diverses drogues derrière eux. Leur cœur ou leurs reins lâchent, explique Thomas Herquel, responsable de Première Ligne.
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Mais il est très difficile de chiffrer le nombre de morts engendrés par la prise de crack, cette substance ne tuant pas directement. Elle provoque notamment des crises cardiaques.
Marcher sans relâche
Fumer des cristaux de crack épuise l’organisme, en entraînant des pertes de poids impressionnantes, jusqu’à 20 kilos en 15 jours, témoigne l’association de prévention des risques liés aux drogues, toujours dans les colonnes de l’hebdomadaire romand. Par ailleurs, en les poussant à marcher sans relâche pour trouver de quoi fumer, elle cause des blessures aux pieds.
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Pour compléter cette sombre liste, on peut noter les effets excitants, qui échauffent les consommateurs, occasionnant bagarres et plaies. Mais aussi le manque de sommeil et les besoins vitaux, comme boire ou manger, qui passent à la trappe.
Rencontré par le journal devant le local du quai 9, un dépendant à cette substance assure vouloir s’en sortir, se limitant à une dose par semaine. «C’est vraiment de la merde, confie-t-il. […] De toutes les drogues que j’ai essayées, c’est la seule fois où je n’arrivais pas à m’arrêter d’en prendre.»
«Je vais mourir défoncé»
En mai dernier, Blick avait rencontré le surnommé Max au Quai 9, qui avait réussi à arrêter l’héroïne, mais pas le crack. «Je me suis dit qu’il ne fallait pas mourir con. Donc j’ai essayé, et puis j’ai aimé. Maintenant, je ne vais pas mourir con… mais je vais mourir défoncé», témoignait Max.
Pour rappel, le Quai 9, lieu de consommation d’héroïne géré par l’association Première Ligne, refuse les consommateurs de cette drogue depuis le mois de juin dernier. Après avoir appelé les services d’urgence 33 fois en 45 jours, l’association a pris cette décision afin de garantir la sécurité de ses employés, mais aussi des consommateurs d’héroïne «habituels», les deux drogues provoquant des effets opposés.
À noter, enfin, que ce fléau gangrène toute la Suisse. De Bâle à Zurich, en passant également par Lausanne.