Sous pression, la Municipalité de Lausanne se devait de montrer qu’elle ne reste pas les bras croisés. L’Exécutif vient donc d’annoncer de nouvelles mesures antidrogues. Objectif: combattre le deal de rue et faire comprendre à certains toxicomanes qu’on ne se pique pas en pleine rue devant des gamins. «Il n’est pas acceptable que des enfants ou des personnes de tout âge soient confrontés à̀ ces situations de consommation dans l’espace public», estime le collège.
La capitale olympique va-t-elle enfin réussir à régler un problème lancinant, devenu insupportable tant sur le plan sanitaire que du point de vue du vivre-ensemble? La question est sur toutes les lèvres. Lundi, le directeur adjoint d’Addiction Suisse Frank Zobel jugeait que le chef-lieu vaudois était sur les bons rails.
Concrètement, la Municipalité, à majorité de gauche, prend un virage plus répressif, mais renforce aussi son action sociale. Petit tour d’horizon pour couronner une série d’articles consacrés au sujet.
Précédemment dans Blick
Quarante-deux policiers antidrogues
Un nouveau groupe antidrogue est entré en action le 25 août, révélait vendredi Pierre-Antoine Hildbrand, municipal libéral-radical de la sécurité, dans les colonnes «24 heures». Un quart de ces policières et policiers travaillera en civil. Leur mission: «Maintenir l’ordre public et la tranquillité», note le document transmis à Blick ce mardi. En clair, harceler les dealers, mais aussi empêcher les toxicomanes de se shooter n’importe où.
Davantage de patrouilles de police
«La police a intensifié le nombre de patrouilles à pied en uniforme dans le centre-ville, même durant la plage horaire de 23h à 7h», développe la Municipalité. Les amendes et les interdictions cantonales de périmètre pourraient commencer à pleuvoir. Le but articulé est «d’exercer une pression continue, avec une montée en puissance progressive de l’action policière» durant les quatre prochains mois. L’expérience pourrait être prolongée.
Des binômes réunissant un policier et un travailleur social
L’explication de ce dispositif tient dans le titre ci-dessus. Les autorités souhaitent «tester une nouvelle approche» avec les toxicomanes.
Potentiels horaires élargis pour le futur local d’injection de la Riponne
Pour améliorer la situation sanitaire des personnes dépendantes et «réduire l’impact intolérable de la consommation pour le voisinage», la Ville avait déjà prévu l’ouverture d’un local d’injection à la Riponne. Actuellement à l’enquête, cette antenne de l’espace de consommation sécurisé (ECS) du Vallon — situé à quelque dix minutes de là — devrait éclore en automne. Ce lieu sera également géré par la Fondation ABS.
Les plages d’ouverture initialement communiquées — de 15h30 à 21h30 — ont fait grincer beaucoup de dents, notamment sur les plateformes de Blick. Résultat, «l’extension des horaires est en cours d’évaluation», a glissé Emilie Moeschler, municipale socialiste de la cohésion sociale, dans une interview accordée à la RTS. En réponse à une autre revendication récurrente, une salle de repos pourrait voir le jour, souligne le texte en notre possession.
Voisinage, commerces et restaurants sont en outre invités à prendre part à des groupes de discussion durant la phase test d’un an. «La population peut également s’inscrire à̀ des visites de l’ECS du Vallon et formuler des remarques et poser des questions via des formulaires sur le site www.lausanne.ch/ecs», appuient l’Exécutif.
Une équipe sociale dans la rue depuis mi-juillet
Une équipe sociale de rue a vu le jour début août. Ses buts: «Tisser et maintenir des liens avec les personnes en situation de consommation, les orienter dans le réseau sociosanitaire et prévenir les incivilités, rappeler les règles à respecter dans l’espace public, mais aussi être à l’écoute de la population, du voisinage pour recueillir leurs inquiétudes, remarques ou questions.»
«Par ailleurs, les équipes de la Fondation ABS — qui gère le local d’injection du Vallon — ont augmenté leur présence dans l’espace public depuis mi-juillet», ajoute la Municipalité. À relever aussi que le nombre de petits jobs rémunérés, comme le ramassage des déchets dans les toilettes publiques, proposés par la Fondation Mère Sofia et l’association SYSTM’D, a été revu à la hausse depuis ce printemps.