La politique de la drogue de Lausanne est définitivement d’actualité. Après avoir défrayé la chronique cet été avec ses toxicos de la Riponne qui se shootent en pleine rue, la capitale vaudoise va prochainement tester la vente régulée de cannabis. Bien, mais pas suffisant, considère un conseiller communal (législatif) de la gauche radicale. Ce dernier demande à la Municipalité d’aller plus loin.
Johann Dupuis, élu d’Ensemble à Gauche, prie en effet l’Exécutif d’étudier la possibilité d’un marché contrôlé de la cocaïne, relate «24 heures». Il déposera un postulat ce mardi 3 octobre. À noter que son homologue socialiste Louis Dana et les Vert-e-s devraient aussi signer ce texte.
«L’intérêt de telles politiques de régulation réside dans le fait qu’elles peuvent contribuer à assécher un marché noir actuellement hautement profitable et susceptible de générer consommation et addiction supplémentaires», explique le candidat au Conseil national au grand quotidien vaudois.
10’000 consommateurs vaudois
D’après lui, «les quantités de cocaïne circulant en Suisse sont extrêmement importantes». Le conseiller communal estime à 500 kilos le volume de cocaïne qui alimenterait le marché vaudois chaque année. Ce sont 30 à 40 millions de francs de revenus qui y seraient réalisés. «Ce serait plus de 10’000 Vaudois qui consommeraient de la cocaïne, au moins de façon occasionnelle», avance-t-il encore, toujours à nos confrères.
L’élu d’Ensemble à Gauche en est sûr: la prise en charge par les collectivités publiques d’une distribution contrôlée de drogues permettrait d’améliorer l’encadrement des consommateurs, d’assurer un suivi thérapeutique et de réduire les risques de consommation dangereuse ou excessive: «La régulation du marché de la drogue contribue fortement aux autres piliers de la stratégie actuelle que sont la prévention, la réduction des risques et la thérapie, argumente-t-il. Elle pourrait permettre de lutter plus efficacement contre le trafic de rue que la répression.»