Fière de défendre Mélenchon
Magali Mangin: «La banqueroute écologique, c'est Macron!»

Avec 20% des voix au premier tour des législatives, la candidate de la NUPES en Suisse, Magali Mangin, jure qu'elle peut battre le favori macroniste Marc Ferracci ce dimanche dans les urnes.
Publié: 17.06.2022 à 18:29 heures
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Dernière mise à jour: 18.06.2022 à 11:47 heures
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Magali Mangin, la candidate de la Nupes pour la circonscription Suisse Liechtenstein.
Photo: DR
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Richard WerlyJournaliste Blick

Sa spécialité? Encaisser les chocs. Experte en contrôle qualité dans un laboratoire pharmaceutique, basée à Zofingen (Argovie), Magali Mangin, 32 ans, a résisté au pire.

Qualifiée pour le second tour des législatives qui aura lieu ce dimanche 19 juin dans la circonscription Suisse Liechtenstein (les Français de l’étranger pouvaient voter sur internet) malgré une participation très décevante (22,6%), la candidate de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale a d’abord été attaquée de front par son suppléant, Fabian Rousseau, qui lui reprochait d’être «une lobbyiste de la pharma». Boum.

«Les urnes ont parlé. Je suis au second tour»

Autre attaque, dans les colonnes de Blick: celle de l’actuel ministre français du commerce extérieur Franck Riester, venu à Genève expliquer que le programme économique de Jean-Luc Mélenchon «mène le pays à la banqueroute». Boum Boum.

Difficile, en Suisse, d’apparaître comme la porte-parole d’une dangereuse révolution française: «Sauf que les urnes ont parlé corrige-t-elle. Je suis au second tour. Mon suppléant me soutient à nouveau. 170 économistes français soutiennent le programme de Mélenchon. La banqueroute, ce n’est pas la NUPES: c’est le tandem Macron-Ferracci.»

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Tandem? L’expression est ajustée. La trentenaire basée en Suisse alémanique, germanophone et familière de la Suisse où elle vit, joue la carte de la proximité et de l’autre vérité: celle du climat et des engagements écologiques de la NUPES.

«Qui propose d’établir un guichet unique pour les questions de citoyenneté, de santé et de sécurité sociale destiné aux Français de l’étranger? Jean-Luc Mélenchon assène-t-elle. Je ne suis pas une technocrate arrivée de Paris, qui promet aux Français de Suisse de régler leurs problèmes grâce à mes connexions au sommet, comme mon adversaire l’a fait lors de notre débat. Je dis juste à nos électeurs: vous regrettez la diminution des services consulaires? Nous allons trouver des solutions.»

Avec, dans sa besace de candidate, une arme politique de conviction massive: la transition énergétique. «Nous avons le meilleur programme en la matière. Si nous investissons maintenant, cela coûtera 1% de la richesse nationale française. Si nous attendons trop, le coût de cette transition atteindra 20, voire 30% du produit intérieur brut. Ça, c’est la facture Macron!»

«Banqueroute», le terme qui fait mal

Banqueroute. Le terme du ministre Franck Riester lui a fait mal. «Même en Suisse, pays bien plus libéral que la France, ce discours ne passe plus» poursuit celle qui se targue des soutiens helvétiques des Genevois Jean Ziegler, Nicole Valiquer-Grecuccio, Pierre Vanek, Rémy Pagani, et Stefanie Prezioso.

Le syndicaliste suisse Claude Reymond est aussi derrière elle. «Vouloir réduire les inégalités et défendre les services publics, c’est la banqueroute? dit-elle. Tous les économistes qui ont chiffré notre programme, en respectant les indicateurs de la Banque de France, connaissent les chiffres. À l’inverse, Emmanuel Macron ne chiffre rien. La banqueroute écologique, c’est lui.»

Alors, tout est pardonné?

L’affrontement avec son suppléant a abîmé son image. Elle en convient. Fabian Rousseau a même exhorté les électeurs à ne pas voter pour elle avant le premier tour, le 5 juin. Dur. «Nous n’avions pas la même conception de la campagne élude-t-elle. Je l’avais choisi car c’est quelqu’un d’extraverti. Il s’est trompé dans ses attaques. Je suis dans la sous-traitance pharmaceutique. Je m’occupe de qualité. Je ne suis ni en relation avec les clients, ni avec les pouvoirs publics.»

Alors, tout est pardonné? «La dynamique est avec nous. Avoir réussi à ressusciter la gauche, c’est énorme. Nos amis suisses comprennent bien la volonté de revaloriser les salaires, de consulter davantage le peuple via référendum ou d’investir d’urgence dans les énergies renouvelables. La NUPES est bien plus compatible avec le modèle Suisse que les soi-disant réformes de Macron décidées en solitaire, sans consulter personne.»

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