Un ministre français dans Blick
«Mélenchon rime avec un blocage des prix démagogique et ruineux»

Le ministre Français du commerce extérieur Franck Riester était mercredi à Genève pour soutenir le candidat pro-Macron avant le second tour des législatives dimanche contre la mélenchoniste Magali Mangin. Son argument: la gauche radicale peut ruiner la France.
Publié: 16.06.2022 à 21:17 heures
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Dernière mise à jour: 17.06.2022 à 16:44 heures
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Emmanuel Macron va-t-il garder une majorité pour gouverner à la suite du second tour des législatives de ce dimanche?
Photo: AFP
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Richard WerlyJournaliste Blick

Attention danger: tous les ministres français, qu’ils soient candidats aux législatives ou pas, sont ces jours-ci sur le pont pour battre le rappel des plus de 48 millions d’électeurs avant le second tour des législatives dimanche 19 juin.

Ministre chargé du commerce extérieur et de l’attractivité économique de la France, Franck Riester était à Genève mercredi 15 juin pour soutenir le candidat du camp présidentiel Marc Ferracci, un proche du Chef de l’État français. Son argumentation est sans nuance: si l’alliance de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon emporte une majorité de députés, les réformes conduites par Emmanuel Macron depuis 2017 subiront un coup d’arrêt. Pire: le pays vivra sous la menace d’une banqueroute et d’une sortie de l’Union européenne. Vrai? La candidate de la gauche Magali Mangin, arrivée en seconde position dans la circonscription des Français de Suisse et du Liechtenstein, est-elle à ce point «dangereuse» ? Franck Riester répond aux questions de Blick.

Pourquoi ce déplacement à Genève? Le vote des 149 000 électeurs français de Suisse est-il si décisif? Les Français de Suisse sont aux portes de la France. Ils la connaissent de près. Ils la regardent changer depuis 2017. Ils savent combien réformer notre pays est compliqué. Je suis donc venu leur dire que le vote de ce dimanche est crucial. Il s’agit de donner une majorité à Emmanuel Macron, à ses réformes et au programme de modernisation dont il reste porteur. Or une majorité claire est indispensable pour continuer de réformer, et pour agir avec efficacité et rapidité. La Suisse est un pays stable, où la confiance dans les institutions et l’économie joue un grand rôle. Or c’est cela qui est en cause dans les urnes. Il ne faut pas rajouter au désordre du monde un désordre politique et institutionnel français. J’ajoute que Marc Ferracci (ndlr: arrivé en tête au premier tour le 5 juin avec prés de 36% des voix) connaît bien les rouages de l’État. Il sera un député compétent, familier de sujets aussi décisifs que le plan de relance économique mis en œuvre en 2021. L’avenir du quinquennat se joue aussi ici.

Vous évoquez la modernisation et les réformes mises en œuvre depuis 2017. Le problème est qu’un grand nombre de Français les rejettent. Emmanuel Macron n’a-t-il pas été désavoué par cette quasi-égalité de voix avec la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES) au premier tour des législatives? Nous avons réformé le pays en nous inspirant, entre autres, de ce qui fonctionne en Suisse en matière de marché du travail. Avons-nous été désavoués? Non. L’intensité du débat politique est normale. Mais regardez les résultats. La croissance française est la plus forte de la zone euro. Le niveau de chômage est le plus faible depuis quinze ans. Le chômage des jeunes est au plus bas depuis quarante ans. La France est aujourd’hui le pays le plus attractif d’Europe pour les investissements étrangers devant l’Allemagne et devant le Royaume-Uni. Nous sommes convaincus qu’il faut aller plus loin. C’est le programme que nous défendons et dont Marc Ferracci est le porteur dans cette sixième circonscription des Français de Suisse.

Jean-Luc Mélenchon et ses partisans parlent, eux, d’un risque de «casse sociale» massive. Vous réfutez ses arguments? Si les électeurs français donnent une majorité de députés (il en faut au moins 289 sur 577 sièges) à la NUPES, ce sera une catastrophe. Ce sera la banqueroute assurée. Je ne dis pas cela pour faire peur. Le chiffrage des promesses mélenchonistes prouve qu’elles sont intenables. Mélenchon, c’est le blocage des prix démagogique et ruineux pour les Français. C’est un coup de bâton fiscal de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Je ne crois pas que les Français de Suisse veulent voter pour un tel avenir. Nous devons ouvrir les yeux des électeurs. C’était la raison de mon déplacement à Genève.

Pourquoi le président Macron fait-il face à un tel rejet en France? Son image à l’étranger est souvent meilleure... Sa nette réélection prouve qu’il n’est pas rejeté. Au contraire! C’est bien pour cela qu’il faut lui donner ce dimanche une majorité à l’Assemblée nationale. Les Français de Suisse, comme tous nos compatriotes qui résident à l’étranger, ont en tête des éléments de comparaison internationales que tous les électeurs n’ont sans doute pas en tête. Ce qui est sûr, c’est que le besoin de rassembler est indispensable. Emmanuel Macron a promis de s’y employer, en particulier avec le lancement d’un Conseil national de la Refondation. Il faut retisser les liens entre les Français, mais cela ne sera pas obtenu en sanctionnant le gouvernement. Au contraire: le refus de donner au président une majorité rouvrirait des fractures béantes et très douloureuses.

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