Après un premier mandat jusqu'en 2020, Donald Trump reprend la tête du gouvernement américain dès aujourd'hui. Alors que son retour à la Maison-Blanche inquiète un grand nombre de personnes, Blick propose 10 prédictions pour son mandat, allant des plus optimistes aux plus sombres.
Pourquoi Trump pourrait être une bénédiction?
Depuis qu'il a survécu à une tentative d'assassinat le 13 juillet 2024 à Butler, en Pennsylvanie, Donald Trump est considéré dans de nombreux cercles comme un envoyé de Dieu. Le Très-Haut avait-il réellement de bonnes raisons de le garder en vie?
Ses méthodes de caïd
Commençons par regarder le Proche-Orient. Avant même son entrée en fonction, le 47e président des Etats-Unis fait évoluer les mentalités en Israël et en Palestine. Le rêve d'un cessez-le-feu est devenu réalité. Soudain, les deux parties ennemies se montrent prêtes à discuter.
La menace de Trump de «faire vivre l'enfer» au Hamas si tous les otages n'étaient pas libérés avant son entrée en fonction semble pour l'heure porter ses fruits. Tout comme ses relations étroites avec le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu.
Donald Trump appelle ça «la paix par la force» ("Peace through strength"). Le fait qu'aucune nouvelle guerre n'a éclaté lors de son premier mandat est la preuve pour certains que sa méthode est la bonne.
Ses promesses d'un eldorado économique
Des baisses d'impôts pour les entreprises et des traits tirés sur les réglementations inutiles: Donald Trump veut refaire des Etats-Unis un marché attractif pour les entrepreneurs américains et les investisseurs étrangers.
Lors de sa visite chez Trump à Mar-a-Lago, le patron de la grande banque japonaise Soft Bank, qui gère le plus grand fonds d'investissement technologique au monde, a déjà annoncé qu'il investirait 100 milliards de dollars aux Etats-Unis dans les années à venir. D'autres géants du monde des affaires suivront probablement.
La Suisse est importante pour lui
Déjà lors de son dernier mandat, Donald Trump avait de très bonnes relations avec la Suisse. Il est venu au Forum économique mondial de Davos et n'a pas tari d'éloges sur notre petite république alpine. Jeudi, Trump s'adressera à nouveau, même si ce ne sera que virtuellement, aux différents participants.
L'occupation par Trump de l'ambassade américaine à Berne est également un signe que la Confédération compte beaucoup pour l'Américain. La nouvelle ambassadrice américaine s'appelle Callista Gingrich. Elle est la troisième épouse de l'influent républicain Newt Gingrich, un proche conseiller du futur président.
Toujours prêt à surprendre
Qu'on les aime ou qu'on les déteste, les sorties de Trump sur la toile sont devenues iconiques. Un exemple: au printemps 2017, sa fille Ivanka a montré à son père des photos d'enfants morts lors d'une attaque présumée au gaz toxique du dictateur syrien Bachar al Assad. Le Républicain était tellement furieux qu'il a immédiatement ordonné 59 attaques de drones sur les sites militaires du dictateur.
Des enfants qui meurent dans le monde, il y en aura sans doute malheureusement encore beaucoup, et il est bien possible que Trump réagisse à nouveau de façon impulsive à ce genre de drames.
Renouer le contact avec la Chine
Xi Jinping, le chef de la deuxième économie mondiale, a reçu une invitation officielle à l'investiture de Trump à Washington. Il n'est pas certain qu'il l'accepte. Mais une chose est sûre: la Chine et les Etats-Unis, les deux pôles opposés historiques, se parlent. La dernière fois que Xi Jinping et Trump se sont parlés personnellement, c'était samedi dernier.
Donald Trump est considéré comme un partisan de la ligne dure envers la Chine. Il veut imposer des droits de douane élevés sur les marchandises chinoises et protéger ainsi l'économie américaine. Dans le même temps, il semble ouvert à de nouvelles coopérations avec le géant d'Extrême-Orient. «Ensemble, la Chine et les Etats-Unis peuvent résoudre tous les problèmes de ce monde», soulignait encore Trump pendant sa campagne électorale.
C'est sans doute exagéré, mais il n'empêche que si le «bon ami» de Trump, Xi Jinping, se fait plus doux avec Etats-Unis, il peut en résulter beaucoup de bien pour la Chine, mais aussi pour le reste du monde.
Pourquoi Trump pourrait être une catastrophe?
Une majorité d'Américaines et d'Américains a réélu Trump. Mais en Europe, selon les sondages, il n'aurait gagné les élections qu'en Serbie. Son retour à la Maison-Blanche reste très préoccupant pour ces quelques raisons.
Le roi de l'insulte est de retour
Eloignez les enfants du poste! La façon dont le milliardaire américain s'exprime est pour le moins atypique, dans le mauvais sens du terme. Même après quatre ans au plus haut poste, Donald Trump n'a pas acquis une once de décence. La semaine dernière, il a qualifié sa collègue de parti et ancienne ambassadrice de l'ONU Nikki Haley de «cervelle d'oiseau». Il a aussi qualifié le chef du gouvernement californien Gavin Newsom de «racaille».
La division au sein du pays n'a jamais été aussi profonde qu'aujourd'hui et Donald Trump, roi de l'insulte, continue de jetter inutilement du sel sur les plaies américaines ouvertes. Abraham Lincoln, élu meilleur président de l'histoire des Etats-Unis par l'Association des politologues américains (APSA), a écrit un jour à propos de son pays natal: «Une maison divisée ne peut pas tenir». Mais Donald Trump est bien parti pour continuer à diviser l'Amérique en attisant la haine des «autres».
Ses alliés tremblent déjà
Précisons d'emblée que Trump ne peut pas faire sortir son pays de l'OTAN d'un coup de baguette magique, même si c'est précisément ce dont le républicain aime à menacer. Il veut ainsi pousser les alliés à augmenter leurs dépenses militaires. Mais l'article 5 du traité de l'OTAN est menacé.
Ce paragraphe stipule qu'une attaque contre un pays de l'OTAN équivaut à une attaque contre tous les pays de l'OTAN. Autrement dit, si la Russie avait par exemple l'idée d'attaquer l'Estonie, l'Amérique devrait réagir exactement de la même manière que si Poutine avait tiré ses missiles sur les Etats-Unis.
Les pays baltes, en particulier, comptent sur l'application de l'article 5. Pour les Etats isolés que sont l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie, cet article est une assurance-vie. Mais Trump leur portera-t-il réellement secours en cas d'urgence? Rien n'est moins sûr. Le fait que les Etats-Unis se tiennent à l'écart entraînerait un nouveau tournant dangereux dans la politique de sécurité internationale.
Ses droits de douane punitifs nuisent à tout le monde
10%, 25%, 60% ou même 100%: Donald Trump a hésité sur les chiffres pendant sa campagne électorale. Mais ce qui est clair, c'est qu'il veut imposer des droits de douane punitifs à pratiquement tous les biens étrangers qui entreront aux Etats-Unis pour protéger les producteurs américains. A ses yeux, de nouvelles dispositions tarifaires apporteraient la solution à la prétendue crise économique américaine. Mais des dizaines de prix Nobel et d'économistes mettent en garde: les tarifs de Trump auraient exactement l'effet inverse.
Tout d'abord, les producteurs étrangers réagiraient naturellement en augmentant leurs prix, ce qui rendrait leurs produits nettement plus chers aux Etats-Unis. Les voitures (80% des composants des constructeurs automobiles américains proviennent du Mexique), de nombreux produits alimentaires et des appareils techniques comme les iPhones deviendraient en un clin d'œil des produits de luxe.
Deuxièmement, les gouvernements étrangers réagiraient avec leurs propres droits de douane punitifs et paralyseraient l'économie d'exportation américaine. Conséquence? Une crise économique mondiale.
Son cabinet de l'horreur qui démantèle l'État
Lors de son premier mandat, Donald Trump s'est entouré de conseillers et de ministres «raisonnables». Mais lors de cette deuxième tentative, il s'est adjoint les services de trublions radicaux, dont la principale qualité semble être leur loyauté envers Trump.
Tulsi Gabbard, une sympathisante de Poutine, va devenir chef des services secrets. Kash Patel, un théoricien du complot, devrait diriger la police fédérale (FBI). Il a déjà annoncé vouloir licencier les 7000 policiers chargés de la prévention du terrorisme dans tout le pays.
Pete Hegseth, un présumé harceleur sexuel et ivrogne notoire, doit diriger le Pentagone et contrôler l'ensemble de la machine de défense américaine. Enfin, Robert F. Kennedy Junior, un opposant à la vaccination, devrait diriger le département de la santé.
Tous ces candidats farfelus ne seront pas approuvés par le Parlement américain. Néanmoins, le cabinet de Trump sera truffé de figures qui feront passer son chef excentrique pour un politicien sage et modéré.
Trump bat tous les records d'âge
Nous le savons depuis les ratés embarrassants du futur ex-président Joe Biden: la fonction de président américain n'est pas faite pour les grabataires. Paradoxe: aucun président américain n'a jamais été aussi âgé que Donald Trump lors de son entrée en fonction de ce lundi.
Aujourd'hui déjà, l'âge avancé des dirigeants est l'une des plus grandes préoccupations des Américains. Après tout, il n'est pas totalement absurde de penser que les retraités d'un certain âge ne devraient peut-être pas prendre place aux commandes les plus puissantes du monde avec sur leur bureau les codes de l'arme nucléaire.